Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre ix, note 20.
Note [20]

Epistolarum medicinalium volumen tripartitum [Recueil de lettres médicales en trois parties] de Johannes Langius (Johann Lange), {a} dont les pages 745‑746 appartiennent à la lettre xl du livre ii, intitulée De puris per lotium, ex pulmonis, epatis, renum, aliorumque viscerum vomica erumpentis per meatus reconditos expurgatione… [Purgation de pus par voie urinaire, expulsé sous la forme d’une vomique {b} du poumon, du foie, des reins ou d’autres viscères, en empruntant des conduits cachés…] et cite Mésué {c} sur la pleurésie :

Post abscessus in lateribus pectoris eruptionem, sanies per pulmonem quibusdam cum tussi excreatur. at quibus in pectoris cauitatem destillat, his vel per venam chylim in partem epatis concauam defluit, et inde per intestinorum venulas cum alui excrementis effluere potest. Si vero de pectore ad partem epatis couexam defertur, inde per venas emulgentes ad renes et vesicam erumpere potest. Nil igitur adeo mirum, mulierem Venetam acum crinalem, qua cirri capillorum intorquentur, quatuor digitorum longitudine, quam obdormiscens in ore detentam deglutiuerat, decimo tandem mense eminxise. Et altera in gynæcio ducis Iuliacensis virgo, dum sese adornaret, perterrita, ingemiscens acus quinque quas in ore mordicus tenuerat, deglutiuit, et per vrinas illæsa easdem reddidit. Credant igitur obsecro vromantes Galeno nostro, qui : Nos vero, inquit, pulmonis vomicam per vrinam, thoracis autem per intestina et aluum expurgari vidimus.

[Certains, après la rupture d’un abcès situé dans les côtés de la poitrine, crachent du pus par le poumon en toussant ; mais chez d’autres, il dégoutte dans la cavité du thorax, puis s’écoule par la veine du chyle vers la partie concave du foie et peut ensuite être éliminé avec les fèces, en passant par les petites veines des intestins. Si pourtant il passe de la poitrine dans la partie convexe du foie, il peut sortir par les reins et la vessie, par l’intermédiaire des veines émulgentes. Il n’y a donc guère à s’étonner de cette Vénitienne qui s’endormit en tenant dans la bouche une épingle longue de quatre doigts, qui lui servait à tenir ses cheveux, et l’avala puis la pissa dix mois plus tard ; ni de cette autre jeune fille qui, à la cour du duc de Juliers, tandis qu’elle se faisait belle, tomba dans la frayeur et les gémissements, disant avoir avalé cinq aiguilles qu’elle tenait en les mordant entre ses dents, et qui les rendit dans son urine sans en subir d’inconvénient. {d} Je supplie donc les uromanciens de croire ce qu’en a dit notre Galien : {e} Nous-mêmes avons vu, dit-il, une vomique du poumon être expulsée par l’urine, et une vomique du thorax l’être par les intestins dans les fèces].


  1. Francfort, 1589, vnote Patin 17/264.

  2. V. notule {g}, note [55], Brevis Destructio d’Hyginus Thalassius, chapitre iv.

  3. Médecin persan du ixe s., vnote Patin 25/156.

  4. Cette jeune fille n’était peut-être pas de parfaite bonne foi.

  5. Une note marginale renvoie au livre vi des Lieux affectés, chapitre iv, Daremberg, volume 2, pages 684‑685.

    Les uromanciens étaient ceux qui devinent les maladies par l’examen des urines.


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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre ix, note 20.

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(Consulté le 08/12/2025)

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