Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre ix, note 23.
Note [23]

Praxis medica admiranda d’Abraham Zacutus Lusitanus, {a} loc. cit., pages 237‑238, observation intitulée De Morbo Pilari. Trichiasis renum, historia mira, eiusque curatio [La maladie pileuse. Histoire étonnante d’une trichiase des reins, et son traitement] :

Quidam in declinante ætate constitutus, octo annorum spatio, lentam pituitam per vrinam excernens, commodâ diœtâ, vacuantibus, diureticisque vsus, vix præseruari potuit, quin filamenta longa, et alba (lumbricos diceres) per eandem viam sæpè cum mingendi difficultate excerneret. Adhibita præsidia vtilia plura, sed non profuêre : nam triduò, pilos palmi longitudine, crassos, et duros, (setas porcinas veriùs nominares) in multâ copiâ, præcedente Ischuria per vrinam detrusit, qui à mucoso humore, nimis tamen, adusto, et retorrido ortum ducebant. Visis his Balneum administratur, propinatur Serum lactis Caprini cum julapio violaceo, vel Rosaceo permixtum. Chalybis succus in vinum solutus exhibetur ad semiunciam cum duabus vnciis aquæ Alkekengi. Quibus cùm nihil proficeret, ope aquæ stillatitiæ Terebninthinæ per mensem assumptæ in totum est levatus […].

[Huit années durant, un homme parvenu au déclin de l’âge a pissé une pituite épaisse, dont on ne l’a guère prémuni en recourant à diète adaptée, aux évacuants et aux diurétiques, non sans qu’il expulse, par la même voie et avec difficulté, de longs filaments blancs (dont vous auriez dit qu’il s’agissait de vers). On administra plusieurs remèdes ordinairement utiles, mais qui furent sans effet car, en l’espace de trois jours, il expulsa une grande quantité de poils longs d’une palme, {b} épais et durs (que vous auriez très justement appelés des soies de porc), dont l’émission était précédée d’une ischurie. {c} Ils tiraient leur origine d’une humeur muqueuse, mais fort brûlée et ratatinée. Voyant cela, on lui prescrivit de prendre des bains, et de boire du petit-lait de chèvre mêlé à du sirop de violettes ou de roses ; on lui donna aussi une demi-once de suc chalybé dissous dans du vin et deux onces d’eau d’alkékenge. {d} Comme il n’en tira aucun profit, il fut entièrement guéri par de l’eau distillée de térébenthine {e} prise pendant un mois (…)].


  1. V. supra note [7].

  2. Quatre travers de doigt.

  3. Rétention passagère d’urine.

  4. Le suc chalybé est une préparation à base d’acier, et l’alkékenge, une plante, autrement nommée coqueret, réputée rafraîchissante et diurétique.

  5. V. supra note [16] pour la térébenthine.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre ix, note 23.

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(Consulté le 08/12/2025)

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