Curationum medicalium Centuriæ septem [Sept Centuries de guérisons médicales] d’Amatus Lusitanus, loc. cit., pages 233‑234, {a} In qua agitur de Diabetis curatione [Sur la guérison du diabète] :
Qvi meratioris vini potui indulgebat Romanus, et chretami, id est fœniculi aut petroselini marini dicti, muria conditi largiore victu vsus est : in diabetem affectionem lapsus fuit. Nam quicquid bibebat simul et quale assumebat per vrinam reddebat : et intenissime sitiebat. […]
Scholia.
Diabetes transitus vrinæ continuus est, aut verius potionis non mutatæ, vt lienteria cibi, à renum intemperie calida, cùm siti inexpleta eueniens affectus : qui rarò venit, ut eum Gale. bis tantum vidisse testetur. Nos autem alterum nouimus in hanc affectionem ob largiorem farciminis piperati esum incurrisse : qui quoque facilè fuit recuperatus, et sanitati restitutus. Fit autem affectio hæc, vt dixi, ex renum retentricis facultatis imbecillitate, attractricis autem tanto robore, vt totum corpus ob ingentem calorem exhauriat. Iustè igitur renum passio et affectus Diabetes appellatur : quia sic affecti renes ad se corporis totum humorem attrahunt […].
[Un Romain qui buvait du vin tout pur et se nourrissait en abondance de chretamus, c’est-à-dire de fenouil ou de ce qu’on appelle du persil marin confit dans la saumure, {b} fut atteint de diabète : il rendait dans son urine tout ce qu’il buvait tel qu’il l’avait absorbé, et il souffrait d’une soif très intense. (…)
Commentaire.
Le diabète est une émission continue d’urine, ou plutôt de la boisson inchangée qu’on a absorbée, telle qu’est la lientérie {c} pour les aliments solides. Il est dû à une intempérie chaude des reins et s’accompagne d’une soif insatiable. C’est une affection rare, puisque Galien atteste ne l’avoir vue que deux fois. Nous en avons aussi rencontré un autre cas, provoqué par une consommation excessive de saucisse poivrée, et la simple correction de cet abus a entraîné la guérison. Comme je l’ai déjà dit, cette affection résulte d’une incapacité des reins à retenir les liquides associée à un très grand pouvoir de les attirer, en sorte qu’une chaleur très intense assèche la totalité du corps. C’est donc à juste titre qu’on parle de passion des reins et de diabète, parce que les reins ainsi affectés attirent à eux toute l’humeur que contient le corps (…)].
- Publiées entre 1551 et 1566, réédition de Bordeaux, 1620, v. note Patin 2/232.
- Fenouil et persil étaient deux plantes dites apéritives (v. note Patin 4/436). Leur rapport de cette mixture avec le diabète est obscur.
- V. notule {h}, note [16], Nova Dissertatio de Jean Pecquet, expérience i.
|