Philip Salmuth, Observationum medicarum centuriæ tres posthumæ [Trois Centuries posthumes d’observations médicales], {a} loc. cit., pages 105‑106, observation intitulée Lienteria qvasi urinalis [Quasi-lientérie urinaire] :
Si qvando crudus cibus per intestina rejicitur, lienteria indigitatur. Qvidni etiam, si prorsus immutatur, per vias urinarias rursus emittitur ? Contigit hoc præcipui cuidam viro. Is enim vino Neustadiano, (quod â pede anserino nomen habet) se crebrius ingurgitans, illud per urinam crudum planè in substantiâ, colore, et odore, (gustare nolui,) rejiciebat.
[La lientérie {b} se caractérise par l’expulsion fécale de l’aliment cru. Pourquoi ne pas employer le même terme quand les voies urinaires expulsent la boisson inchangée ? C’est ce qui est particulièrement arrivé à un homme qui, après avoir ingurgité un grand volume de vin de Neustadt {c} (qui porte le nom de patte d’oie) le rejetait tout cru dans l’urine, identique en substance, couleur et odeur (je n’ai pas voulu y goûter)]. {d}
- Brunswick, 1648, v. note Patin 5/1179.
- V. notule {h}, note [16], Nova Dissertatio de Jean Pecquet, expérience i.
- Neustadt an der Haardt est une ville de Rhénanie-Palatinat célèbre pour ses vignobles (ce qui lui vaut aujourd’hui le nom de Neustadt an der Weinstraße).
- L’observation liii de la même centurie (page 82), intitulée Diabetes in febre malignâ [Diabète au cours d’une fièvre maligne], ne manque pas d’intérêt car il s’agissait d’un cas mortel d’une maladie qu’on disait nouvelle :
In eandem qvoqve febrem, (erat namqve eo anno admodum freqvens, multos jugulabat, unde et vulgus novum morbum, Die newe Krananckheit eam vocabat) Cyriacus Hildebrandt bibliopegus Dessaviensis incidebat, qvi valdè siticulosus multum bibebat. Sed potum omnem, prout acceptus erat, protinus, et è vestigio per urinam reddebat, nihil omninò suâ qvalitate immutatum, nec qvantitate diminutum, neqve qicqvam à naturâ concoctum. Sexto die moritur.
[Cyriacus Hildebrandt, relieur à Dessau, fut atteint de cette fièvre (très fréquente cette année-là et qui tua beaucoup de gens, si bien que le peuple l’appelait « la nouvelle maladie », Die neue Krankheit). Étant fort assoiffé, il buvait énormément, mais il rendait sur-le-champ dans ses urines toute la boisson qu’il absorbait sans qu’elle ait en rien été modifiée en qualité comme en quantité, ni naturellement digérée. Il mourut au septième jour].
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