Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre xvi, note 2.
Note [2]

Chapitre viii, livre vi de Galien « sur les doctrines d’Hippocrate et de Platon » (Kühn, volume 5, pages 573‑574, traduit du grec) :

[…] erraverint, qui cor venarum principium esse pronunciarunt […]. Si enim sanguinis cujusdam, statim nimirum et venarum censuerunt, tanquam non etiam arteriæ sanguinem subtilissimum calidissimumque haberent. Vt igitur arteriarum, sic et spirituosi fervidique sanguinis initium et fons animantibus cor inest : et ideo irascibilis anima ibidem habitare ostenditur. Hac ratione itaque et Plato cor sanguinis, qui per omnia membra vehementer rapitur, fontem appellabat. Non idem enim est, aut fontem sanguinis simpliciter dicere, aut apponere, qui valide circumfertur. Nam ex jecore proficiscens sanguis non valide circumfertur, quoniam neque spirituosus est, neque omnino venæ eum continentes pulsant. At qui ex sinistro cordis sinu provenit, calidior hoc et spirituosus admodum est, ut cujus vasa pulsent.

[(…) ceux qui ont décidé que le cœur est le principe des veines se sont trompés (…). S’ils portent en effet ce jugement sur les veines, ils ne pensent pas que le sang des artères est le plus subtil et le plus chaud. Chez les animaux, le cœur est pourtant le principe et la source des artères et du sang ardent et spiritueux, {a} et c’est donc là que siège aussi l’âme irascible. C’est pourquoi Platon disait que le cœur est la source du sang qui se précipite avec force dans toutes les parties du corps ; {b} et ce n’est pas la même chose de dire que le cœur est la source du sang, et d’ajouter qu’il s’agit du sang qui se disperse impétueusement ; car le sang qui émane du foie ne se répand pas avec cette vigueur et n’est pas spiritueux, et les veines qui le transportent ne battent pas du tout, tandis que celui qui sort de la cavité gauche du cœur est fort chaud et spiritueux, en sorte qu’il fait battre les vaisseaux].


  1. Chargé d’esprits vitaux.

  2. Platon, Le Timée (traduction de Victor Cousin, 1839) :

    « Le cœur, le principe des veines et la source d’où le sang se répand avec impétuosité dans tous les membres, fut placé comme une sentinelle ; car il faut que, quand la partie courageuse de l’âme s’émeut, averti par la raison qu’il se passe quelque chose de contraire à l’ordre, soit à l’extérieur, soit au dedans de la part des passions, le cœur transmette sur-le-champ par tous les canaux, à toutes les parties du corps, les avis et les menaces de la raison, de telle sorte que toutes ces parties s’y soumettent et suivent exactement l’impulsion reçue, et que ce qu’il y a de meilleur en nous puisse ainsi gouverner tout le reste. »

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre xvi, note 2.

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(Consulté le 09/12/2025)

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