Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
1. Préface au lecteur, note 3.
Note [3]

Pline l’Ancien, Histoire naturelle, livre xxix, chapitre xxxii (Littré Pli, volume 2, page 313) :

Est vermiculus in lingua canum, qui vocatur a Græcis lytta ; quo exemto infantibus catulis, nec rabidi fiunt, nec fastidium sentiunt. Idem ter igni circumlatus, datur morsis a rabioso, ne rabidi fiant. Et cerebello gallinaceo occurritur. Sed id devoratum anno tantum eo prodets. Aiunt et cristam galli contritam efficaciter imponi, et anseris adipem cum melle. Saliuntur et carnes eorum, qui rapbidi fuerunt, ad eadem remedia in cibo dandæ. Quin et necantur catuli statim in aqua, ad sexum ejus qui momorderit, ut jecur crudum devoretur ex iis.

« Les chiens ont à la langue un petit ver appelé par les Grecs lytta : quand on l’ôte aux jeunes chiens, ils ne deviennent point enragés et ne perdent jamais l’appétit. {a} Ce même ver porté trois fois autour du feu se donne aux individus mordus par un chien enragé, pour prévenir la rage ; {b} on la prévient encore avec la cervelle de coq ; mais cette substance, prise à l’intérieur, ne garantit que pour l’année courante. On dit que la crête de coq broyée, ou la graisse d’oie avec du miel, est un topique efficace. On sale la chair des chiens enragés, et on la fait manger contre la rage. Bien plus, on noie immédiatement dans l’eau de petits chiens du sexe de l’animal qui a mordu, et l’on en fait manger par l’individu le foie cru. »


  1. En grec la rage était appelée lytta (λυττα) ou lyssa (λυσσα). Le mot a aussi désigné le petit ver décrit par Pline, et a servi de racine à l’alysse (alysson ou alyssum), nom d’une herbe qui est censée prémunir contre la rage.

    Après quelques autres, Giambattista Morgagni, {i} dans ses Recherches anatomiques sur le siège et les causes des maladies (huitième lettre, § 34‑35, pages 163‑165), {ii} a commenté et réduit à néant le conte que Pline a colporté.

    1. Père de l’anatomie pathologique moderne, Morgagni (1682-1771) professait à Padoue.

    2. Traduction française du De sedibus et causis morborum per anatomen indagatis (1761) parue dans l’Encyclopédie des sciences médicales (Paris, 1837).

  2. Cette méthode prophylactique n’est pas exactement celle que relatait Jean ii Riolan.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
1. Préface au lecteur, note 3.

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(Consulté le 11/12/2025)

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