Trois notes marginales d’Alcide Musnier mêlaient la formation du chyle à celle du lait (qui l’intéressait plus).
- Pour Aristote, il renvoyait au chapitre viii, livre iv de la Génération des animaux, consacré principalement à la lactogenèse, où il est non seulement dit que « l’origine du sang et des veines, c’est le cœur, qui se trouve de même dans les parties supérieures du corps », {a} mais aussi :
« Que le lait soit de la même nature que l’excrétion d’où il vient, c'est ce qui est de toute évidence ; et nous l’avons déjà dit ; car c’est d’une seule et même matière que l’embryon est nourri, et que la nature produit la génération. Dans les animaux qui ont du sang, cette matière est le liquide sanguin. Le lait est donc du sang qui a reçu toute sa coction, et non pas du sang corrompu. Aussi, Empédocle {b} a-t-il émis une idée qui n’est pas juste, ou tout au moins a-t-il fait, dans ses vers, une métaphore assez fausse, quand il dit que “ Le lait devient du pus de couleur blanche, au dixième jour du huitième mois ”. La putréfaction et la coction sont choses toutes contraires : le pus est une putréfaction, tandis que le lait est une matière dont la coction est parfaite. » {c}
- Musnier ajoute et alibi [et ailleurs], c’est-à-dire notamment dans les Parties des animaux : v. note [10], Experimenta nova anatomica, chapitre i.
- V. note [18], seconde Responsio de Jean ii Riolan, 3e partie.
- Traduction de Jules Barthélemy-Saint-Hilaire (1887).
- Pour Prospero Marziano, Musnier renvoyait à la section Vers. 250 (pages 40‑44) de ses Notationes sur Hippocrate, {a} qui commente son avis sur la formation du lait dans le traité sur la Nature de l’enfant. {b} Je me contente des quatre inscriptions marginales de Marziano :
- Alio modo lac generatur in grauidis, quam in enixis [Le lait est produit de manière différente avant et après l’accouchement] ;
- Coitus in nutricibus vtilis [Le coït est utile aux femmes allaitantes] ;
- Materia lactis duplex [La matière du lait est double] ; {c}
- Lac non ex solo sanguine, sed etiam ex cibis, probatur [Preuve que le lait ne provient pas seulement du sang mais aussi des aliments].
- Rome, 1626, v. note [2], Historia anatomica, chapitre v.
- Le gras serait la source du lait que produit l’utérus et qui monte dans les mamelles : v. note [7], lettre de Thomas Bartholin à Johann Daniel Horst.
- Une partie du lait dérive directement des aliments non encore digérés qui sont contenus dans l’estomac, et l’autre est tirée du sang.
- Le chapitre vii, Di qual materia si generi il latte [Sur la matière qui engendre le lait] (pages 484‑491) du dernier des De Mali hipochondriaci Libri Tre del Sig. Paolo Zacchia Medico Romano Terza Impressione ricirretta, et raccreciuta [Trois livres du sieur Paolo Zacchia {a} sur l’hypocondrie, {b} troisième édition revue et augmentée], {c} cite Marziano et défend les mêmes idées que lui.
- Paolo Zacchias, v. note Patin 18/279.
- V. note Patin 6/673.
- Rome, Vitale Mascardi, 1651, in‑8o de 543 pages.
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