V. note [1], Experimenta nova anatomica, chapitre iii, pour l’inversion du courant dans l’Euripe, comparée au mouvement imaginaire du sang dans les veines, mais appliquée ici à celui du lait entre l’utérus et les mamelles.
Une note marginale d’Alcide Musnier renvoie aux Opera omnia d’André Du Laurens, {a} livre ix, question iii, De lactis generatione soluuntur Problemata [Résolution des problèmes tenant à la formation du lait], pages 456‑457 ; mais Fortunio Liceti avait tiré son propos de deux autres endroits :
- du livre vi, question vii, An per epigastricam et mammariam venas mammarum et vteri consensus fiat [La communication entre l’utérus et les mamelles se fait-elle par les veines épigastriques et mammaires ?], page 284,
Obseruauimus sæpe puerperas tribus aut quatuor à partu maximam lactis copiam per urinas profudisse : quis per epigastricum ramum id fieri dixerit ? Nemo, ut opinor, sanæ mentis. Ergo per hypogastricum, cuius ramuli ad vesicam feruntur, eiúsque tunicas alunt. Volumus ergo à thoracicis venis quæ mammas irrigant, et lac, et sanguinem refluere ad axillarem, ab axillari ad truncum venæ cauæ, à quo per continuitatem ad hypogastricum ramum defluant, hinc modò in uterum, modò in vesicam ;
[Nous avons souvent observé une très grande quantité de lait s’écouler trois ou quatre jours après l’accouchement : je pense que personne de bon sens n’ira dire que cela se fait par le rameau épigastrique ; cela se fait par l’hypogastrique dont les petites branches atteignent la vessie et alimentent ses tuniques. Nous voulons donc que ce soit par les veines thoraciques irriguant les mamelles que le lait et le sang refluent vers l’axillaire, et de là dans le tronc de la veine cave qui, par continuité, leur permet de s’écouler dans l’hypogastrique, puis tantôt dans l’utérus, tantôt dans la vessie] ;
- et plus clairement encore du livre vii, question xi, De mirabili vteri omnibus ferè corporis sympathia [L’admirable sympathie entre l’utérus et presque toutes les parties du corps], page 364,
Audiui mulieres quasdam suppressis menstruis, sanguinem statis periodis, certisque circuitibus per mammarum papillas profudisse. […] Nutricibus refluente ab vtero ad mammas sanguine, supprimuntur menses. Vidi puerperas quamplurimas per vterum et vesicam maximam lactis copiam excreuisse. Frequens est itaque humorum à mammis ad vterum, et ab vtero ad mammas μεταστασις quæ κοινωνιαν designat.
[J’ai entendu parler de certaines femmes, dont les règles étaient supprimées, chez qui, à périodes fixes et bien rythmées, du sang s’écoulait par les mamelons. (…) Chez les femmes allaitantes les règles sont supprimées car le sang reflue de l’utérus aux seins. J’ai vu chez maintes femmes en couches du lait s’écouler en grande abondance par l’utérus et la vessie. Ainsi un déplacement d’humeurs de l’utérus aux mamelles, et inversement, qui indique leur sympathie, {b} est-il fréquent].
- Paris, 1600, v. note [9], lettre de Thomas Bartholin à Johann Daniel Horst.
- Dans le sens médical premier de commerce ou d’échanges entre diverses parties du corps.
Tout cela préoccupait fort les médecins du xviie s., mais l’interprétation de leurs observations a aujourd’hui perdu toute pertinence. |