Religion

Avant même que ne soient construits des théâtres d’anatomie, les dissections étaient pratiquées avec une grande solennité qui les rapprochaient des cérémonies religieuses. Il semble d’ailleurs que les quelques leçons que Vésale donna à l’université de Bologne en 1540 se sont déroulées dans une église : le but premier de la dissection n’était-il pas d’admirer l’œuvre la plus merveilleuse du Créateur ?

On remarque d’ailleurs
sur le frontispice
la présence de
deux ecclésiastiques.

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On voit aussi que Vésale pointe un doigt vers le cadavre et l’autre vers le ciel.

C’est sans doute un geste d’enseignant, mais c’est peut-être aussi un geste de " célébrant " soulignant que la connaissance de l’anatomie nous renseigne sur Dieu.

Vésale allait plus loin encore en encourageant les étudiants à voir et à toucher (comme le fait un des assistants à droite) et à faire confiance à leurs propres perceptions, en oubliant Galien.

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Cette revendication d’une pratique personnelle de l’anatomie se passant des dogmes reconnus par l’institution universitaire a pu être comparée à la démarche de Luther invitant à une lecture individuelle de la Bible, hors de l’Eglise catholique. Bien qu’aucun élément dans la vie de Vésale ne puisse faire réellement douter de son orthodoxie, le rapprochement est intéressant.