Boaistuau
f. 130 v° |
Après Félix Gaffiot, le linguiste Benveniste soutient que monstrum et
monstrare se rattachent à monere, avertir. Il relie monstrum
et conseil ou avertissement donné par les dieux. La tradition des monstres
comme présages d'un événement remarquable ou d'un prodige à venir, comme signes
d'une catastrophe ou d'un message divin invitant au repentir, est ancienne.
Déjà, dans les Annales (I, XII), Tacite rapportait que la naissance
d'un monstre avait été interprétée comme un présage de la mort de Claude.
Au seizième siècle, Boaistuau rappelle que l'enfant né en 106 à Nursine (Nursia,
en Italie centrale) avec le ventre ouvert laissant voir ses intestins, avait
annoncé la victoire romaine contre Jugurtha, roi de Numidie.
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