Mais si Pierre Belon est l'un des premiers à détruire la légende du cheval de Neptune, et celle, issue de Pline, du caméléon se nourrissant exclusivement de vent pour vivre, s'il contredit Hérodote, Aristote et Pline au sujet de l'hippopotame, il insère dans son livre l'extraordinaire figure d'un "monstre marin ayant façon d'un moine". Dans ce chapitre sur les "monstres marins", Belon rappelle que les "histoires anciennes et modernes font mention des sirènes, tritons, naïades, et néréides".... Paré ouvre son chapitre sur les monstres marins avec la gravure d'un triton et d'une sirène "vus sur le Nil". Le texte précise que c'était "du temps que Mena était gouverneur d'Egypte", et Lycosthenes datait l'apparition de la sirène de l'an 601.

Paré
p. 1066
   

Aldrovandi, qui agrandit la gravure de Paré, se réjouit, quant à lui, de ce que les "tritons, sirènes, néréides et autres monstres du même genre, que beaucoup considéraient autrefois comme fabuleux, se sont révélés cependant avoir été vus tels qu'on les décrit."

Aldrovandi
p. 354
   

Paré
p. 1067

Après s'être demandé s'il faut "ajouter foi aux écritures et mémoires de Pline, lorsqu'il récite que plusieurs chevaliers et nobles de son temps ont vu sur la mer océane un homme marin marcher la nuit sur les navires, "en briser quelques-uns puis se jeter dans la mer", Belon fait état de ce qu'il n'y a "pas longtemps", fut trouvé en Norvège et "vu par un nombre infini" de personnes un "homme marin armé d'écailles en façon d'un évêque, ayant la mitre et ses ornements pontificaux, et fut pris près de Polonia et envoyé au Roi de ce pays l'an 1531". Ce "monstre marin ressemblant à un évêque, vêtu de ses habits pontificaux", est repris par Gesner via Rondelet, ainsi que par Paré. Le dessin est plus fort que les réserves que Rondelet avait exprimées sur la représentation de ce montre, pensant que le peintre y a "ajouté quelque chose du sien et qu'il ait ôté du naturel".