Au centre de la partie inférieure de la gravure figure un enfant hétéradelphe.
Cet enfant, né en Touraine le 30 août 1826 et mort le 13 septembre 1827, à l’âge
de un an, a fait l’objet de nombreux commentaires et de la description suivante
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"Avant la maladie qui
termina sa courte existence, cet enfant était bien proportionné, d’un
embonpoint, d’une force et d’une taille ordinaires; il marchait déjà presque
seul et jouissait d’une bonne santé. Le parasite, mâle comme le sujet principal,
mais beaucoup plus petit, avait ses deux membres supérieurs très rudimentaires;
mais sa portion sous-ombilicale et ses membres inférieurs étaient assez bien
conformés et aussi développés qu’ils le sont normalement à six mois. Comme c’est
l’ordinaire chez les héréradelphes, il n’y avait point d’anus; mais l’urètre
était perforé et son orifice laissait même s’écouler presque continuellement de
l’urine. Les deux corps avaient présenté d’abord la même coloration et la même
température; mais vers la fin de la vie, la peau du parasite était pâle et un
peu froide; son corps et ses membres ne jouissaient d’aucun mouvement propre, et
paraissaient complètement dépourvus de sensibilité à leur surface: on pouvait
pincer, piquer, brûler même la peau sans obtenir aucun indice de douleur, ni de
la part du parasite, ni même, quoique celui-ci parût quelquefois prendre plaisir
à embrasser le corps accessoire, de la part de l’autosite. Néanmoins, malgré
cette inertie des propriétés vitales dans les téguments, une petite ulcération,
survenue à l’âge de six mois au genou droit du parasite, avait pu se guérir et
même assez promptement. Il est vrai que la cicatrice récente ayant été irritée
par des linges grossiers dont l’enfant était habituellement vêtu, l’ulcération
ne tarda pas à se rétablir, et ne guérit plus. Les liens sympathiques qui
unissaient entre eux les deux sujets composants ont aussi été mis en évidence
par d’autres phénomènes pathologiques. Ainsi l’hétéradelphe ayant été atteint
d’une légère indisposition, on vit les deux corps maigrir à la fois, puis
reprendre en même temps leur embonpoint primitif"
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Deux autres planches mettent en évidence la jonction des muscles chez une petite
fille à deux têtes, Marie-Christine.
Sur ces gravures est également présent, en plus petit, l’ischiopage de Douai.
Après la première gravure, de face, la seconde présente, de
dos, la réunion des muscles chez Marie-Christine. Ce cas illustre les deux principes
fondamentaux de la tératologie : la jonction par les éléments anatomiques
semblables et l’arrêt de développement.
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On voit que la face "véritablement antérieure des deux fœtus
est complète, quoique formée de deux moitiés appartenant chacune l’une à
l’autre. Cet état, parfaitement normal à l’extérieur, cesse cependant à la
région sterno-claviculaire.
Le sternum reçoit de chaque côté une clavicule venant de chaque enfant, et de sa
fourchette part en outre une troisième clavicule qui, se portant directement en
arrière, va s’articuler en cette région avec un scapulum mal développé (scapulum
hétérogène) et formé de la réunion en un de deux os de ce nom.
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