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journées Dentaires
de Nice 2007 |
l'ASPAD, Association de Sauvegarde du Patrimoine de l'Art Dentaire, dans le cadre des journées
Dentaires de Nice 2007, nous retrace une période primordiale de l'histoire de la prothèse dentaire, les années 1850
aux années 1900.
LE LABORATOIRE DES ANNĒES 1850
La présentation commence par un bel établi de prothèse à multiples tiroirs des années 1850.
Meuble de métier manifestement conçu de manière ergonomique avec notamment tout un système pour la récupération des
poussières d'or. On remarque une boule à eau, dite loupe de dentellière, qui focalise la lumière de la lampe à huile
à modérateur pour éclairer le travail de l'ivoire.
Un bloc d'ivoire en cours de taille nous montre que les pièces d'ivoire étaient ajustées à la
gouge et à la lime, « descendues » progressivement sur des modèles en plâtre par la technique de la trace poudre
vermillon. Elles étaient ensuite corrigées et adaptées directement en bouche. On employait de l'ivoire d'hippopotame
beaucoup moins facilement dégradable en bouche que l'ivoire d'éléphant qui se putréfie rapidement avec la salive.
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Etabli 1850 avec son éclairage pour le travail éburnéen. |
Dans la vitrine à côté on peut admirer toute une collection de prothèses dentaires en ivoire dont
quelques paires de complets avec leurs ressorts de sustentation. Deux autres prothèses dites de « Waterloo » avec
bases en ivoire d'hippopotame et dents naturelles rivetées, classiquement récupérées sur les champs de bataille ! Si
une très faible production prothétique dentaire à base d'ivoire réservée à une élite a occupé tout le 19ème,
dès le milieu du siècle commencèrent à se développer d'autres procédés. Une paire de complets début 19ème
entièrement en porcelaine, dits à incorruptibles par Dubois de Chémant est aussi exposée avec d'autres prothèses à
bases métalliques avec dents céramiques, quelques pièces pour « gueules cassées » et naturellement de nombreuses
Pièces plus tardives en vulcanite.
Pour plus d'informations sur les prothèses en ivoire
et prothèses fin 19ème, consulter notre site
Une collection de prothèses dentaires en ivoire
et
Une collection de prothèses
dentaires de la fin du 19e
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Vitrine dédiée aux prothèses |
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Complet en ivoire
d'hippopotame.
Milieu 19ème |
prothèses en porcelaine
« incorruptibles »
début 19ème |
prothèses en ivoire
à gencives teintées |
modèle de
démonstration |
La vulcanite est d'ailleurs le deuxième thème de l'exposition. En 1851 premier brevet de la
Charles Goodyear Dental Vulcanite Company : La vulcanite est de la résine d'hévéa, du caoutchouc, sulfurisé et
vulcanisé sous forte pression. A.P.Préterre dentiste parisien, de formation américaine, à qui la profession doit
beaucoup, fut un des premiers à vulgariser les nouveaux dentiers en vulcanite. Il joua aussi un rôle prépondérant
pour l'usage de l'anesthésie au protoxyde d'azote dans notre exercice. L'anesthésie et la réalisation de prothèses
satisfaisantes à coût modéré avec la vulcanite et les dents en porcelaine furent un véritable progrès : En réalité
une grande révolution sociale pour un accès prothétique enfin abordable à de plus nombreux patients.
Si début 19ème Fonzi publie une technique pour dents individuelles en porcelaine
munies de crampons platine, il faudra attendre quelques années pour avoir une production de dents porcelaine en
petites séries comme à Paris par L.A. Billard dès 1834, Cl.Ash à Londres et Samuel Stockton White à Philadelphie à
la même époque. Une grande boite à dents nous montre ses tiroirs remplis de plaquettes d'anciennes dents en
porcelaine avec des tailles étonnamment plus petites que celle utilisées actuellement. A côté d'une belle balance
pour métaux précieux par Bougard à Paris 1860, on trouve une petite lampe à alcool à souder de précision et un
groupe d'articulateurs. Au sol un soufflet à pied pour activer la fusion des métaux.
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Etabli avec sa boite à dents |
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Lampe à huile à réflecteur
avec son calendrier d'époque |
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Balance pour métaux précieux |
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Articulateurs |
Lampe à souder de précision |
La vulcanite, produit de grande qualité fut utilisée avec succès pendant près d'un siècle
(1850-1950) et participa à l'essor de la profession. Mais la vulcanisation demandait une manipulation assez
laborieuse. Deux vulcanisateurs dont un grand à trois moufles sont exposés à côté d'un autre appareil pour le
Celluloïd autre matière prothétique aussi employée.
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prothèses en vulcanite et leurs systèmes de
sustentation |
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Plaques de vulcanite et vulcanisateurs |
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Grand vulcanisateur de Ash avec son manomètre
régulateur de gaz |
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Tour à pied et vulcanisateur à Celluloïd |
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Premiers moufles pour prothèses en vulcanite par Ash,
1850 |
LABORATOIRE DES ANNĒES 1900
A côté d'un tour à pied utilisé dans tous les laboratoires nous découvrons l'établi de prothèse
des années 1900 avec son éclairage au gaz, toute une instrumentation d'époque, son soufflet à pédale pour chalumeau
à gaz avec ses frondes à main pour les coulées des métaux. Le laminoir nous rappelle le travail des plaques d'or
pour la prothèse fixée à bague et la prothèse mobile estampée, piliers pendant plus d'un siècle des réalisations
prothétiques de qualité.
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Etabli 1900 avec son éclairage au gaz |
Plaque estampée pour prothèse |
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matériel pour couronnes estampées |
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Paralléliseur c.1900 |
Soufflet à pédale pour soudure et coulée |
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Lingotière de Fletcher
et frondes à main pour coulées |
Laminoir avec matériel de tréfilerie |
Deux fours à céramique, celui de Platschick vers 1900 et celui de SSWhite vers 1925, nous rappelle aussi que dès
la fin du 19ème la céramique était déjà très employée par les prothésistes.Témoins en sont les premiers
teintiers artisanaux exposés.
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Fours à céramique |
Four de Platschick 1900
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Four SSWhite 1925 |
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Teintiers à céramique dont le premier de chez Vita |
Un écrin britannique complet avec ses seize teintes et quatorze sortes de vulcanite nous montre
l'importance du choix disponible pour les bases prothétiques. Nous remarquons aussi, un grand coffret de montre
des années 1930 avec des modèles de prothèses de haute qualité : le super « Vécabé ». Ce coffret de présentation des
possibilités prothétiques permettait déjà de « communiquer » avec les patients. Ce coffret contenant de nombreux cas
de prothèses fixes et mobiles est historiquement remarquable car il nous prouve la technicité et la dextérité des
prothésistes de l'époque. On reste vraiment admiratif devant l'exceptionnelle qualité d'exécution des pièces.
N'oublions pas un grand coffret de facettes « Steele » destiné à la réparation en bouche des fractures de facettes
esthétiques des bridges.
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Coffrets pour choix de vulcanite et facettes « Steele » |
L'orthodontie historique est aussi à l'honneur avec des pièces exceptionnelles : Quatre appareils
de la collection Préterre vers 1880 et quatre appareils de la technique de Simon vers 1860. d'autres techniques
orthodontiques sont aussi exposées. La réalisation de ces appareillages demandait certaines prouesses techniques.
(Pour plus d'informations sur les appareils de redressements historiques consulter notre site :
Orthodontie historique)
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Les appareils de Simon vers 1860 |
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Appareils pour redressements de Préterre, vers 1880 |
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Appareil de Robin.
Un grand classique
de l'orthodontie |
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Appareils à verins avec
décalage des bases
en vulcanite |
modèle de normalité
par Préterre |
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débuts du multibague |
Elastiques et bois d'Hickory |
L'INSTRUMENTATION POUR LES EXTRACTIONS
l'ASPAD qui présente habituellement des pièces anciennes plusréservesur les équipements
dentaires et l'instrumentation pour le travail en bouche n'a pas voulu se limiter à la prothèse dentaire. En effet
en vitrines on retrouve toute une importante collection d'instrumentation allant du 17ème au 19ème
dédiée aux extractions:
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Une exceptionnelle série de quatorze Pélicans.
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Un remarquable ensemble de vingt huit clefs de Garengeot.
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Plus d'une vingtaine d'élévateurs et tiretoires. Une quarantaine de daviers.
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Sans oublier un magnifique coffret de dentisterie par Henry à Paris vers 1825. Sur ses deux
niveaux des instruments prestigieux à manches en nacre, ébène, argent, vermeil et or.
Pour plus d'informations consulter notre site :
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Collection de daviers et élévateurs |
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Quelques Pélicans de la collection |
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Collection de clefs
de Garengeot
et de langues de carpe |
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Coffret de dentisterie
par Henry à Paris
c.1825 |
CONCLUSION
Par cette présentation nous venons de voir les progrès gigantesques effectués par la prothèse en
à peine cinquante ans. La prothèse dentaire a participé très activement à l'essor de la profession. Elle en a été un
vecteur important et en reste toujours un élément moteur primordial.
Cette exposition, qui dans un congrès dentaire va au devant de la profession, a pour but une
sensibilisation directe à notre patrimoine historique. Il est certain que ce retour, plutôt ce recours au passé,
intéresse jeunes et moins jeunes, toute la profession depuis les praticiens jusqu'aux assistantes en passant par les
prothésistes, les négociants et représentants, nous rappelant que la profession dentaire a toujours été et reste
encore à la pointe du progrès.
DOCUMENTATION PHOTOGRAPHIQUE DE l'ASPAD.