|
Le musée d'histoire de la médecine
dans l'ancien hospice de Hautefort en Périgord |
(CLIQUEZ SUR LES IMAGES POUR LES AGRANDIR)
Documentation photographique de l'ASPAD.
Texte en étroite collaboration avec le Dr Louis-Charles Barnier
|
L'ancien hospice de
Hautefort du XVIIIème
Classé monument
historique.
|
|
L'ASSOCIATION DE MUSEOGRAPHIE MEDICALE DE HAUTEFORT
L'association de muséographie médicale de Hautefort fut fondée en 1994. Elle est composée de bénévoles passionnés et a pour but la création, le développement, l'animation et la
promotion d'un musée d'Histoire des sciences médicales. Elle ambitionne deux objectifs : présenter l'histoire de l'ancien hospice depuis sa fondation jusqu'à nos jours et proposer de
comprendre, par de nombreuses expositions permanentes et temporaires, l'évolution des sciences médicales.
HISTOIRE ET ARCHITECTURE DE L'HOSPICE
L'hospice a été fondé le 4 février 1669 par le marquis Jacques-François de Hautefort (propriétaire du château) en prévoyant sa construction, ses moyens d'existence, sa direction et son
fonctionnement. Cette fondation hospitalière, à forte symbolique religieuse, a pu être réalisée suite à un éit royal de Louis XIV de 1662 destiné à endiguer et contrôler une forte
mendicité due aux grandes misères et famines de l'époque.
La construction dura 48 ans sous la direction successive de plusieurs architectes. L'hospice sera terminé et inauguré en 1717, mais dès 1681 il accueillera ses premiers occupants. Les
s'urs de la Congrégation de la Charité de Nevers s'occuperont des pauvres dans cet hospice jusqu'à la fin du 19ème siècle, puis dans la maison de retraite attenante jusqu'en 1995.
L'hospice classé monument communal en 1906, puis monument historique en 1931, a subi depuis plusieurs campagnes de restauration. Depuis 1994 on y trouve le musée d'Histoire de la
médecine de l'association de muséographie médicale de Hautefort, animée par son président le Dr L.C.Barnier.
L'hospice est construit en forme de croix grecque avec au centre le cœur de la chapelle, trois salles abritant les malades et la nef de la chapelle au rez-de- chaussée, surmontées de
quatre salles à l'étage. La ressemblance avec l'église St Louis de l'Hôpital de la Salpétrière à Paris est remarquable et peut être due à des plans surveillés par ses architectes Levau et
Bruant à la même époque. Autour de l'hospice existaient des bâtiments (écuries, cuisines, ateliers, buanderies) mais la plupart ont été rasés en 1906.
|
|
|
Ressemblance avec
La Salpétrière à Paris |
Plans de l'hospice de Hautefort |
LES QUATRE AILES DU REZ-DE-CHAUSSEE
-
L'aile nord, avec la "salle du St Esprit" était affectée à onze femmes (actuellement occupée par l'office du tourisme et entrée du musée).
-
L'aile est, avec la "salle du Père Eternel", recevait onze vieillards (première salle visitée en partie reconstituée).
-
L'aile sud, avec la "salle du Verbe Divin" était destinée à onze jeunes garçons (actuellement en partie attribuée à un atelier de tissage).
-
L'aile ouest et la coupole centrale constituent la chapelle (Ste Trinité).
SALLE DU PERE ETERNEL
Il s'agit d'une reconstitution partielle d'une salle de malades qui accueillait onze hommes. Les voutes sont en forme d'anse de panier et les fenêtres en hauteur pour permettre
l'évacuation des "odeurs porteuses de miasmes nuisibles" propres à transporter toutes sortes de maladies. En réalité l'éifice central est construit sur des soubassements où coule une
source qui alimente un puits et un lavoir : Sous une plaque en bois au sol se trouve la source où l'on puisait l'eau. Entre chaque lit, un placard de rangement du linge avec une trappe
vers l'extérieur pour évacuer les pots de chambre.
Dans la vitrine du centre se trouvent des instruments utilisés par les médecins de l'époque : Clystères pour faire des lavements, lancettes pour pratiquer des saignées, ventouses, bol à
sangsues, trépan crânien chirurgical du 17ème. Un médecin en costume d'apparat du 17ème veille sur ses malades. Un autre médecin du temps des épidémies de peste est équipé de son grand nez
qui permettait de stocker des herbes odorantes et protectrices de la maladie.
Au fond à droite se trouve "un tour" destiné à recueillir les enfants abandonnés.
Il était en réalité placé dans l'annexe nord. Créé en 1790, c'était une sorte d'armoire cylindrique pivotante vers l'extérieur, permettant aux parents trop pauvres pour élever leurs
enfants, de les déposer anonymement. Ils actionnaient la cloche extérieure pour prévenir les s'urs et l'enfant récupéré, était dans les 24 heures acheminé vers Périgueux. Le tour fut
supprimé en 1847. Il permit de recueillir 1947 enfants pour la période de 1810 à 1845 !
Tout à fait au fond de la salle se trouve un meuble d'apothicairerie du 19ème. Il vient de St L'onard de Noblat (Haute-Vienne). différents tiroirs indiquent le nom des plantes qui s'y
trouvaient et un texte permet d'expliquer leurs vertus médicinales.
De nombreux pots d'apothicaires sont exposés, ainsi que des flacons de produits pharmaceutiques. Dans une autre vitrine on peut admirer un ensemble d'objets divers des 17ème, 18ème, et
19ème siècles, en porcelaine, faïence ou étain : Clystères, irrigateurs du Dr Eguisier, crachoirs, bassins, bourdalous, et une très exceptionnelle trousse chirurgicale complète fin 18ème.
|
|
|
Reconstitution de la salle du Père Eternel |
|
|
Le tour pour les
abandons d'enfants |
Apothicairerie
18ème |
|
|
médecins, soignants et pensionnaires |
|
|
|
Clystères, trépans, lancettes et récipient à saignée |
|
|
Bourdalous, bassins, irrigateurs, crachoirs et clysopompe |
|
|
Exceptionnelle petite trousse de chirurgie 18ème |
SALLE DU VERBE DIVIN
Cette salle était affectée à onze garçons. Deux mannequins s'y trouvent : celui de Bernadette Soubirous, qui au 19ème siècle fit partie des s'urs de Nevers, et un mannequin vêtu avec la
tenue des s'urs de cette Congrégation. Le reste de la salle est consacré au culte en souvenir de la vocation initiale de l'ancien hospice. Des objets religieux ayant appartenu au lieu sont
exposée : un meuble de sacristie dans lequel sont rangées des chasubles du 19ème, des statues. Sur le meuble un livre des messes des morts en latin à côté d'une belle croix du Christ. On
peut aussi remarquer le système des claustra avec leur double ouverture : un volet plein et un treillis en bois. Ces claustra permettaient aux indigents d'assister aux offices religieux.
|
|
|
La sacristie avec son meuble pour chasubles |
LA CHAPELLE
Elle tient une place majeure au sein de l'établissement. L'autel était placé au centre de la rotonde afin d'être visible de toutes les salles. La fausse coupole en bois est décorée d'un
couronnement de la Vierge Marie réalisé par des artistes italiens en 1844. Le sol est constitué d'un dallage de pierre en pisé et la rotonde est pavée d'une étoile à douze branches (en
référence aux douze apôtres) dont chaque compartiment contient l'emblème des Hautefort : les forces (ciseaux pour la tonte des moutons). Sur le côté de droite en regardant l'autel se
trouve le remarquable mausolée (classé monument historique en 1978) de Sigismonde Charlotte Laure de Hautefort épouse du baron Maxence de Damas. A côté du mausolée se trouve une plaque
sous laquelle sont rassemblés tous les restes des De Hautefort, initialement conservés en la chapelle du château et transférés en 1891 par le nouveau propriétaire du château de l'époque.
La devise au dessus de l'autel "Altare Privilegiatum" signifie qu'il s'agit d'un lieu et d'un autel privilégié. A l'origine, le sommet de la coupole était percé vers le lanternon pour
permettre une bonne ventilation du bâtiment. La nef de la chapelle a fait l'objet d'une importante restauration en 2001/2002.
|
|
|
|
|
|
La Chapelle de l'hospice dédiée à la Ste Trinité. |
|
|
Le mausolée de la famille De Hautefort |
LES QUATRE SALLES Ā L'ETAGE
On accède à l'étage en empruntant un magnifique petit escalier en bois récemment reconstruit par les "compagnons charpentiers" et en haut, après avoir retrouvé deux forces authentiques
en vitrine, sur la gauche, on rentre dans la salle Hippocrate, peu ajourée, située au dessus de la chapelle.
LA SALLE HIPPOCRATE
Cette salle est dédiée aux apothicaires, à la pharmacie et des textes expliquent l'évolution de cette discipline à travers les siècles de l'an 2700 avant J.C. jusqu'à nos jours. Sont
exposés à droite des vieux médicaments du 20ème siècle et plus loin les statues d'Hippocrate et d'Asclépios, dieu de la médecine. Puis une vitrine avec une trousse d'homéopathie, des
pilons en bois et porcelaine, un coffret original de l'armée française contenant des flacons pour l'analyse des gaz de combats de 1914.
Dans l'embrasure de la petite fenêtre, une vitrine avec différents livres médicaux anciens. La Bibliothèque en deux parties, occupe les faces latérales du fond de la pièce. Elle est
garnie de nombreux ouvrages, de pots d'apothicaire, d'un vase symbole de la pharmacie, d'un livre de compte de pharmacien de la fin du 19ème et d'un très exceptionnel petit alambic de
pharmacien. Entre les deux éléments de la Bibliothèque, une imposante tenture du 19ème orne le mur du fond. Il s'agit d'un tapis d'autel aux armes des Damas. En son centre les initiales AM
pour Ave Maria.
En dessous, divers récipients en cuivre. On peut admirer, un peu plus loin, un magnifique grand alambic d'apothicaire : l'alambic était utilisé pour la fabrication de l'alcool et des
sirops. A coté d'un apothicaire du 18ème siècle un mortier de 80kg avec son pilon de 8kg ! On peut comprendre qu'il ait fait construire ce moulin d'apothicaire, pièce unique et remarquable
pour sa réalisation mécanique, exposé au milieu de la salle en bois entièrement mortaisé.
Deux grandes vitrines sont garnies d'une collection de "canards de malades" utilisés pour donner à boire aux malades alités. Au centre, deux autres vitrines : Dans l'une sont exposés
différents éléments intervenants dans l'élaboration des cachets, suppositoires et autres comprimés ainsi qu'un ordonnancier du 19ème siècle ayant appartenu à la pharmacie de Hautefort.
Tous ces éléments étaient couramment utilisés au 18ème et 19ème siècle. Dans l'autre on peut y voir le premier codex médicamenteux de 1818, préfacé par Louis XVIII.
|
|
|
|
|
|
|
|
La collection de canards de malades |
|
Exceptionnel Albarello
18ème pour onguents
et pommades |
|
|
|
Crachoirs et céramiques de l'est. |
|
|
Rare Moulin d'apothicaire du 18ème |
|
|
Presse et mortier d'apothicaire |
|
|
Deux remarquables alambics d'officine |
|
|
|
|
Etuves, poupinels, stérilisateurs |
|
|
|
Appareils pour eau distillée |
|
|
Etuve pour culturee |
Grand livre d'officine 1881 |
|
|
élaboration des différentes préparations |
|
|
Trousse d'analyse des gaz de combats 14-18 |
|
|
|
Trousse d'homéopathie |
Topettes pour
conservation de sirops |
Baignoire 19ème |
|
|
Les forces de la famille De Hautefort |
LA SALLE PLATON
La salle suivante est dédiée à l'évolution de la dentisterie au cours du 20ème siècle, très bien représentée dans les collections permanentes du musée par la reconstitution de quatre
cabinets dentaires des années 1900, 1930, 1950 et 1970 et d'un important laboratoire de prothèse dentaire des années 1950.
Evolution du cabinet dentaire au cours du 20ème siècle. |
Cabinet des années 1900. Fauteuil de Ash 1905 avec base apparentée au swinging dental chair de SS.White. Eclairage Telschow électrique, tablette
aseptique, tour à fraiser à pédale, tableau électrique marbre, crachoir fontaine colonne à réserve d'eau, magnifique meuble dentaire de commande. |
|
|
|
|
Cabinet ca.1935. Fauteuil et unit par Ritter (Strasbourg), équipement complet avec radiographie et compresseur |
Cabinet 1950-1960. Fauteuil et unit Celtic. Table Girator
de Martin, appareil à ionophorèses, première turbine Kavo |
Cabinet 1970. Equipement complet Fisiodent de chez Gallus. Meuble Gallus, design par atelier Pininfarina |
Laboratoire de prothèse dentaire des années 1950 |
LA SALLE ARISTOTE
Cette salle est orientée à l'est, et comme la salle Galien elle participe aussi aux remarquables expositions temporaires que produit régulièrement l'association de muséographie médicale
de Hautefort :
-
Histoire de la médecine en Corrèze en 1996.
-
Exposition sur Pasteur en 1997.
-
La pharmacie et les apothicaires en 1998.
-
L'évolution des soins aux diabétiques en 1999.
-
Histoire des hôpitaux de Paris en 2000.
-
Histoire de la Congrégation des S'urs de Nevers en 2001.
-
Les ateliers de botanique en 2003.
-
La médecine de guerre 1914/1915 en 2004.
-
L'histoire de Clairevivre en 2005.
-
L'Homme : de sa conception à sa naissance en 2006.
-
L'épopée de Lapérouse et la médecine de marine en 2007.
-
L'histoire de l'homéopathie en 2008.
-
Le monde rural et la médecine vétérinaire au 19ème en 2009.
-
L'Art Dentaire au 19ème siècle en 2010.
Au fond de la salle une importante évocation de l'histoire de la radiographie médicale avec des appareillages début 20ème équipés de leurs tubes de Coolidge.
|
|
|
Radiographie médicale début 20ème
avec ses tubes de Coolidge |
Table de chirurgie |
LA SALLE GALIEN
En plus des expositions temporaires cette salle est dédiée entre autre à Pasteur, père de l'hygiène et découvreur des bactéries. Le musée possède d'ailleurs une importante collection
d'appareillages pour la désinfection (autoclaves, Poupinels, stérilisateurs). A coté on peut voir une reconstitution très complète d'un cabinet ORL des années 1950 avec son fauteuil
opératoire, un Scialytique et de très nombreux instruments ORL. On remarque de nombreuses vitrines traitant de l'histoire de l'anesthésie, de la chirurgie générale avec une trousse
chirurgicale du 18ème, un coffret pour autopsie, un rare cercle rétracteur pour amputation avec une remarquable scie à amputation par Sirhenry dans son coffret.
|
|
|
|
Pasteur et ses expériences |
|
|
Belle série d'autoclaves de Chamberland |
|
|
|
Autoclave de Monterland par Jouan à Paris |
|
|
|
|
Vitrine dédiée à l'histoire de l'anesthésie |
|
|
|
Reconstitution d'un cabinet ORL des années 1950 |
|
|
L'instrumentation chirurgicale du cabinet ORL |
|
Trousse chirurgicale par
Collin Charrière à Paris 1880 |
|
|
|
Belle trousse par Mariaud à Paris 1860 |
|
|
Coffret d'autopsie début 20ème |
|
|
Exceptionnel coffret à amputation Empire par Sirhenry à Paris |
|
Rare cercle rétracteur
à amputation |
LE JARDIN DES SIMPLES
Il n'est pas possible de terminer la visite du musée sans aller voir en sortant, juste à l'arrière du musée, le jardin de plantes médicinales très complet et bien entretenu par les
membres de l'association de muséographie médicale de Hautefort.
|
|
L'important jardin des simples de l'hospice |
|
|
Classifications et usages des plantes médicinales |
CONCLUSION ET REMERCIEMENTS
Le musée de l'histoire de la médecine de l'ancien hospice de Hautefort est très intéressant par les remarquables bâtiments qui l'abritent et les exceptionnelles collections qui y sont
exposées. c'est un site hospitalier unique en Aquitaine, un des rares en Europe. Le succès qui est manifesté par les visiteurs est dû aussi aux expositions temporaires organisées par
l'association de muséographie médicale de Hautefort.
Nous en profitons pour remercier cette association pour l'accueil qui nous a été réservé et leurs autorisations pour la réalisation de ce reportage, l'utilisation de leur plaquette
guide pour le texte explicatif, sans oublier l'Office du tourisme de Hautefort et sa municipalité très actifs dans la promotion du musée.
l'ASPAD remercie plus particulièrement le Dr Louis-Charles Barnier et son épouse Claudine pour leur efficacité, leur professionnalisme, et leur grande gentillesse. A toute l'équipe du
musée l'ASPAD adresse ses plus vives félicitations pour leur remarquable réalisation muséale et leur dynamisme.
|
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES Horaires d'ouverture
Avril, mai, octobre : Tous les jours de 10h à 12h et 14h à 18h
Juin, juillet, aout et septembre : Tous les jours de 10h à 19h
Visites libres ou commentées toute la journée.
Groupe sur réservation toute l'année.
www.musee-medecine-hautefort.com
Tel : 05 53 50 40 27
Fax : 05 53 51 99 73
Mail : info@ot-hautefort.com
24390 Hautefort FRANCE
Le musée de la médecine, l'ancien hospice, se trouve
au centre du village de Hautefort, à 300 m de son splendide château.
Hautefort en Périgord, Dordogne, se situe à 20 km de Périgueux :
A20, sortie 36 puis RD 704.
A89, sortie 17 puis RD 704. |
|
DOCUMENTATION PHOTOGRAPHIQUE DE l'ASPAD
avec l'aimable autorisation du musée de Hautefort.
|
|
Survol d'Hautefort au petit matin en montgolfière |
|