Dés les années 1850 les dentistes se
sont intéressés à « l’Electricité » pour leur exercice.
Ce fut au début avec des appareillages alimentés par des
piles chimiques. (Pour plus d’info consulter
expo10.htm ) Mais
rapidement à partir de 1870 l’électricité entraina une
formidable révolution et devint vite indispensable.
Certains cabinets dentaires furent alors amenés à
produire eux-mêmes, grâce à des dynamos, leur propre
électricité, car même dans des grandes villes, comme à
Paris en 1900, la distribution électrique était
balbutiante.
Les tableaux électriques, furent
souvent au début les premiers postes de réception, et
parfois les seuls, de la force électrique dans les
cabinets dentaires. Ils produisaient de la lumière
électrique avec une seule ampoule, marque de modernisme
pour un cabinet médical. N’oublions pas que l’éclairage
au gaz, grâce aux manchons illuminateurs, restera encore
longtemps bien plus performant que l’éclairage
électrique ! Quant au concept de prises de distribution
électrique aux quatre coins d’une même pièce il ne
commencera que vers 1920.
Grâce à l’électricité deux progrès
importants s‘imposèrent pour les dentistes: Le
thermocautère et la lumière intra buccale, avec souvent
l’apport d’un éclairage frontal. L’éclairage
directionnel, gaz ou pétrole, sur bras, type Telshow,
s’électrifia progressivement. Plusieurs prises
d’alimentation s’expliquaient pour les nombreux
branchements professionnels qui devinrent vite
indispensables avec parfois un incroyable encombrement
de conducteurs comme nous le montrent certaines photos
d’époque. Naturellement les piles chimiques furent
abandonnées et tous les équipements complémentaires
demandaient à être aussi alimentés.
Si l’électrification est vite devenue
indispensable dans de très nombreux domaines
scientifiques, elle ne fut pas immédiate. Par exemple
les hôpitaux parisiens ne commencèrent à être
électrifiés qu’en 1904 ! Le Dr Béclère, pionnier de la
radiologie médicale, produisait lui-même, à l’hôpital,
son électricité en 1896. Pratiquement jusqu’en 1910 les
courants disponibles étaient de différents voltages
selon les endroits, avec courants alternatifs ou
continus : En 1910 trois sortes de courants différents
étaient distribués sur les Champs Elysées ! De plus au
début la distribution n’était pas constante avec de
nombreuses interruptions : Certains praticiens gardèrent
longtemps encore leurs batteries d’accumulateurs de
stockage de dépannage, surtout en province.
Tout cela explique la présentation
soignée et parfois luxueuse, souvent sur marbre, des
tableaux électriques qui apportaient l’électricité, le
progrès, mais étaient aussi une marque de modernité vis
à vis de la clientèle, mettant en valeur le praticien et
son cabinet.
Tout bascula juste après la guerre
14-18, l’électricité alors très rapidement changea la
vie de tout le monde et naturellement l’exercice de la
chirurgie dentaire. La demande de puissance électrique
des nombreux équipements dentaires à alimenter modifia
considérablement les installations électriques des
cabinets avec de nouvelles normes de sécurité devenues
indispensables. L’éclairage d’ambiance fit son
apparition et l’éclairage buccal un pas de géant. Les
moteurs électriques donnèrent de nouvelles possibilités
à la dentisterie rotative. La radiologie naturellement
put commencer sa révolution de l’imagerie médicale.
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Tableau électrique ca.1910 sur marbre rouge du
Languedoc. Ajustement et réglage de précision. Voltmètre
spécial adapté à la galvanothérapie. Pour lumière
frontale et intra-buccale ainsi que pour l’usage du
thermocautère. |
Tableau
électrique ca. 1900, pour lumière et cautère
par les établissements Lüer à Paris. Tableau
en acajou avec son rhéostat transformateur
de grande performance, capable de traiter et
transformer des courants 360V, 240V, 120V,
alternatifs ou continus. |
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Tableau électrique par Ash,
et Caplain St André, ca.1920 pour lumière et
thermocautère. Deux variateurs et nombreux réglages.
Fabrication française de qualité. Modèle à l’époque le
plus vendu. Adaptable 220V et 110V pour courants
alternatifs et continus, avec ou sans soufflerie
automatique. Excellente finition des câblages
auxiliaires remarquablement maniables. Nombreux fusibles
de sécurité, câblage interne particulièrement soigné.
Cet équipement très fiable se retrouvera opérationnel
dans de nombreux cabinets jusque dans les années 1970 ! |
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Même tableau dans différentes versions (Musée de Lyon et
de Toulouse) confirmant le grand succès de cet
équipement de qualité. |
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Tableau électrique dentaire des années 1920, vendu par
la Société Française de Fournitures Dentaires : Tableau
avec ampoule d’ambiance, cautère et lumière
intra-buccale. Distribution d’air chaud par un mini
compresseur à air sur une résistance chauffée dans une
pièce à main. Les supports des pièces auxiliaires
servent d’interrupteurs. Ce tableau est équipé de trois
enrouleurs avec rappel par déclanchement. De nombreux
exemplaires furent produits, voir le modèle du musée de
Turin. |
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Tableau ca. 1900. France. Cautère lumière et air chaud. |
Tableau fortement inspiré par le tableau précédent avec
son mini compresseur. Fabrication Lyonnaise vers 1920. |
Tableau Italien ca.1900, revendu par Fiot à Turin.
Col.Burello. |
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Dans son environnement 1910, tableau trois fonctions par
Mussard à Lyon. Musée dentaire de Lyon.
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Tableaux lyonnais, modèle par Quétin ca.1930 et un
nouveau design.
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Modèle par Créange à Paris, vers 1930 avec
stérilisateur.
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Intéressant modèle 1930, trois fonctions, suivit de prés
par un regroupement sur unit avec moteur, flacons
nébulisateurs chauffés. C’est la génération des pré-units
qui ne vont pas tarder à s’imposer.
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Musée de Hautefort, superbe tableau Ritter 1900-1910
dans son environnement.
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Cabinet du Dr Barthélémy à Nancy par Grüber ca.1900,
Maitre de l’Art Nouveau. Tableau intégré au cabinet ;
clin d’œil de Grüber pour ce tableau animé avec sa tête,
ses yeux, ses joues et sa bouche.
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Tableau unit par Ritter ca. 1930. Musée British
Dental Association à Londres.
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Tous ces tableaux électriques
richement équipés et artistiquement présentés exercent
parfois une certaine fascination, ce sont des véritables
tableaux d’exposition de la « Fée Electricité ». Pour
conclure on ne peut s’empêcher de penser que tous ces
remarquables tableaux électriques restent les témoins du
chemin parcouru, de l’incroyable progrès scientifique
vécu par la profession.