A. Claudy
Service de Dermatologie
Hôpital Edouard Herriot, 69437, Lyon
Conférence non publiée
A quand faire remonter l’histoire de la Dermatologie lyonnaise ? Nous ne disposons d’aucun document datant de la période gallo-romaine. Les premiers éléments historiques concernant des affections cutanées remontent en fait au Moyen-Age. On ne parlait encore pas à l’époque de dermatologie, ni de dermatologues. Le mot « dermatologie » n’est apparu qu’en 1836 et dermatologue en 1846 tout comme les termes de dermatose et dermatite. Le mot « épiderme », étymologiquement sur la peau, fut créé par Ambroise Paré en 1560.
1. L’époque « pré-dermatologique »
Au Moyen Age, trois affections à forte composante dermatologique ont marqué les esprits lyonnais. Ce fut la lèpre, la peste et le feu de St Antoine.
1.1 La lèpre
Les léproseries ont été instituées en 583 par le Concile de Lyon à une époque où la lèpre était endémique en Europe. Ces léproseries abritaient en fait nombre d’affections dermatologiques chroniques baptisées lèpre mais recouvrant des maladies telles que l’eczéma chronique, le psoriasis et la tuberculose cutanée. Ces établissements avaient avant tout comme mission de protéger la population saine en excluant les « lépreux » dans des lazarets. Lyon possédait 4 léproseries qui avaient été construites près d’anciennes voies romaines, celle de la Madeleine à la Guillotière, celle du Griffon rue Romarin sur la voie du Rhin, celle de St Martin à Choulans sur la Narbonnaise et celle de St Pierre de Belmont sur la voie d’Aquitaine (20). Les lépreux seront toujours considérés indésirables à Lyon autant par un réflexe de pitié que de terreur. Les plaintes se multiplient si bien qu’en 1497, Charles VIII, de passage à Lyon sur le chemin d’Italie, édicte une ordonnance enjoignant d’expulser de la ville « les malades de la grosse veyrolle, ladres et autres povres contagieux ».
1.2. La peste
Une des pires épidémies de peste que connut Lyon date de 1348. Une grande partie de la population périt. Il n’y a pas d’écrits médicaux lyonnais sur cette tragédie, mais l’art religieux traduit bien l’atmosphère de psychose qui régnait alors (20).
1.3. Le feu de St Antoine
C’était la forme gangreneuse de l’ergotisme, le mal de St André en était la forme convulsivante. Les épidémies d’ergotisme survenaient en général après un été pluvieux et entraînaient le sphacèle des membres dans d’horribles souffrances. Les malades se rendaient à St Antoine en Dauphiné pour boire le Saint Vinage sensé guérir les gangrènes. Se créa alors la Confrérie des Antonins qui furent les véritables fondateurs de l’Assistance Publique en France. Au XII° siècle s’installèrent des Commanderies de l’Ordre de Saint Antoine. A Lyon, une Commanderie était située entre la rue Mercière et la Saône. Les Antonins de Lyon acquirent une fortune considérable. Ils possédaient des maisons en ville et des domaines campagnards. Le Mal des Ardents disparut lorsqu’on remplaça le seigle par le blé pour la fabrication du pain (20).
2. L’époque où la dermatologie se résumait à la vénéréologie, aux teigneux et aux galeux
2.1. Avant le XIX° siècle
Gui de Chauliac (1300?-1368) termina sa carrière médicale en tant que chanoine du chapitre de Saint-Just. Outre ses qualités chirurgicales qui en faisaient un digne prédécesseur d’Ambroise Paré, il démontra la contagiosité de la blennorragie et l’origine vénérienne des chancres (20). Pendant les trois siècles suivants, il n’y aura aucune publication lyonnaise concernant la vénéréologie (15). De même, la dermatologie restera négligée car aux mains de chirurgiens ou de charlatans patentés. Et pourtant les sujets ne manquaient pas… L’épidémie de syphilis qui éclata au retour des troupes de Charles VIII d’Italie en 1495 n’a guère attiré l’attention des médecins lyonnais. S’agissait-il d’un réel défaut de curiosité ou avons-nous perdu toutes traces écrites ? Quelques documents d’archives permettent d’établir que de nombreuses prostituées lyonnaises furent alors contaminées et qu’en 1496, les autorités lyonnaises prenaient la décision de chasser tous ceux qui étaient atteints du mal napolitain (« vyuder les malades veyrolliers de l’hospital du pont du Rosne ») (20). En 1578, les Recteurs de l’Hôtel-Dieu décidèrent d’envoyer les vénériens à des chirurgiens de la ville qui devaient les prendre en charge aux frais de l’hôpital. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil !…(15). Au XVIII° siècle, les prostituées vérolées furent cantonnées au dépôt des mendiants de la Quarantaine, dans le but de rejeter cette catégorie sociale hors des Hôpitaux. De même en 1791, les vénériens militaires furent déclarés indésirables par les Recteurs de l’Hôtel-Dieu (Archives Hospitalières, Hôtel-Dieu : militaires, boîte n° 435).
Pierre Garnier, qui fut un des premiers médecins dont l’approche médicale pourrait être qualifiée de rationnelle, rédigea en français un formulaire pour la Pharmacie de l’Hôtel Dieu qui remporta un énorme succès et ne fut remplacé qu’en 1841. Ce formulaire fut accompagné d’un traité de la vérole dans lequel Garnier distingua la syphilis de la blennorragie. Il mourut en 1709.
Au XVII°et XVIII° siècle, quelques mentions sont faites du traitement des galeux et des teigneux. Un traitement de la gale fut proposé à partir de 1785 à l’Hôtel-Dieu et très vite les médecins furent débordés du fait de l’arrivée de nombreux étrangers, ce qui conduisit les Recteurs de l’hôpital à ne recevoir que les seuls lyonnais munis d’un certificat visé par les officiers de quartier. Le traitement des teigneux était partagé entre les deux hôpitaux de la Charité et de l’Hôtel-Dieu dont les Recteurs n’avaient cesse de se renvoyer les malades, incapables où l’on était à l’époque de guérir cette affection. Au début du XIX° siècle, aucun progrès n’avait été réalisé dans le traitement des teigneux, si bien que l’administration des Hospices Civils de Lyon avait été amenée à établir un contrat avec des charlatans parisiens, les frères Mahon (15).
2.2. L’Ecole dermato-vénéréologique est née au XIX° siècle à l’Antiquaille.
De 1837 à 1911, onze chirurgiens-majors s’y succédèrent dont Baumès, Diday, Rollet, Gailleton, Cordier, Augagneur. Mais trois personnalités en furent les phares, Prosper Baumes, Paul Diday et Joseph Rollet.
2.2.1. L’hôpital de l’Antiquaille fut le véritable berceau de la vénéréologie lyonnaise.
Un décret du 15 avril 1805 avait permis l’acquisition du local dit de l’Antiquaille destiné à devenir un Hospice pour les aliénés, les incurables et les vénériens. Ce site avait été aménagé en une somptueuse demeure au début du XVI° siècle par Pierre Sala. Il l’avait dénommé l’Antiquaille en raison des nombreux vestiges gallo-romains trouvés dans le sol. La demeure devint au début du XVII° siècle un monastère de Visitandines jusqu’en 1792 date à laquelle fut décrétée la suppression des congrégations. En 1846, le bâtiment fut intégré à l’administration des Hospices Civils de Lyon qui comprenait déjà l’Hôtel Dieu, la Charité et le Perron. Dès 1841, les teigneux et dartreux des deux sexes y furent admis. L’enseignement des maladies vénériennes était à l’époque assuré exclusivement par les chirurgiens puis en alternance à partir de 1841 avec les médecins du service des vénériens (17)(27).
2.2.2. Prosper Baumès (1791-1871) fut le fondateur de l’Ecole Dermato-vénéréologique de l’Antiquaille.
Il fit ses études de médecine à Montpellier avant de venir à Lyon en 1818. Il fut un temps médecin de quartier à la Guillotière puis occupera le service de l’Antiquaille de 1837 à 1842. Son mauvais caractère était légendaire. Il se retira, aigri, à Lagnieu où il mourra en 1871 sans laisser de descendance (11). Il publia en 1840 un Précis théorique et pratique sur les maladies vénériennes. Il affirma que le chancre n’était pas la seule lésion syphilitique à être contagieuse, ce qui était en contradiction avec les idées du parisien Ricord, puis édicta une loi sur la syphilis supposée être héréditaire en précisant « qu’un enfant né syphilitique d’un père syphilitique ne contamine pas sa mère et celle-ci peut l’allaiter sans danger ». Il publia en 1834 un pamphlet dermatologique intitulé « Lettre d’un médecin de province à messieurs les dermatophiles des Hôpitaux de Paris » (6). Sa pensée se résume dans l’extrait suivant : « on vit les dermatologues se jeter dans la contemplation, l’énumération, la classification des formes, des variétés, etc… se mettre, par conséquent, dans la nécessité de bâtir un diagnostic différentiel, à l’aide de distinctions subtiles insignifiantes et quelquefois contradictoires ; oublier que les éruptions cutanées, hormis le petit nombre de cas de cause ou d’influence externe bien reconnue, sont simplement la représentation d’un état morbide intérieur qui mérite seul de fixer l’attention du pathologiste, et créer enfin, avec un langage embrouillé, une sorte de science dermatographique presque inintelligible », et de conclure : « c’est en ayant continuellement l’œil sur la cause de l’affection et sur l’état de l’économie, que vous renfermerez la science dermatologique dans un cadre dont elle n’aurait jamais dû sortir ». Pour mieux comprendre le fond de ces critiques, il faut savoir qu’il existait alors deux écoles de pensée, celle de Plenck, professeur de chirurgie dans ce qui sera la Tchécoslovaquie, basée sur l’identification des lésions élémentaires publiée en 1776 dans les « Doctrina de Morbis Cutaneis » (12) (21) et celle d’Alibert (1768-1837) reposant sur 12 classes d’affections regroupées dans un célèbre arbre publié en 1832 (2) (3). C’est l’opposition de la pensée rationalisante du Siècle des Lumières et de la nosologie « naturelle » basée sur les notions d’affections teigneuses, dartreuses, eczémateuses… sous-tendues par la notion bien floue de diathèse ou de fluxion.
Les idées de Plenk ont été relayées en Angleterre par Willan (1753-1812) (29) et à Paris par Laurent Théodore Biett (1781-1840) et Alphée Cazenave (1795-1877), de sorte que l’on avait d’un côté les « willanistes » et de l’autre les « alibertistes » (28). Baumès critiquera les théories willanistes basées uniquement sur les lésions élémentaires en en démontrant les multiples incohérences, mais il critiquera également Alibert en termes plus doux : M. Alibert a créé son Arbre colossal de dermatoses, aux branches multipliées, au feuillage immense, qui tapisse les murs de son amphithéâtre. Je laisse à d’autres, plus habiles que moi, et qui le comprendront mieux que moi, le soin et le droit de le juger. Je me contente de reconnaître ici, avec tout le monde, que M. Alibert est un médecin de beaucoup d’esprit et d’un grand savoir. Cela fera l’objet d’une étude publiée en 1835 et intitulée « Aperçu médical des hôpitaux de Londres où sont traitées les maladies vénériennes et les maladies de la peau ». Baumès publiera deux autres ouvrages, un « Essai sur la fluxion, appliquée à la connaissance théorique et pratique des maladies de la peau » en 1837 et un « Précis théorique et pratique sur les maladies de la peau » en 1842 (5). L’idée princeps de Baumès était que les lésions cutanées sont en relation directe avec un terrain constitutionnel et que la « fluxion » représente l’énergie malsaine dont les effets se feront ressentir sur la peau. On est bien loin de l’analyse stricte des lésions élémentaires …!
2.2.3. Charles-Paul Diday
Charles-Paul Diday est né à Bourg en Bresse en 1813. Nommé interne des Hôpitaux de Paris en 1832, il fut l’élève de Ricord à l’Hôpital du Midi, puis devint chirurgien-major à l’Antiquaille en 1838. Il y créa une Ecole de Vénéréologie calquée sur celle de Ricord. Diday fut pendant 34 ans secrétaire général de la Société de Médecine de Lyon et Président d’Honneur de la SFDS créée en 1889. Diday a publié plusieurs ouvrages de syphiligraphie, notamment sur la transmission des chancres aux animaux et sur la vaccination anti-syphilitique, infirmant la théorie en vogue de la syphilisation ou vaccination syphilitique soutenue par Auzias-Turenne (4). L’idée de protéger contre la syphilis par des inoculations répétées de chancre s’avéra un échec retentissant. Il pensait pouvoir reproduire avec la syphilis ce qu’avait fait Jenner avec la vaccine. Il soutenait que « les filles publiques se syphilisent au grand bénéfice de leur santé et de la santé publique », et « ce sont les femmes honnêtes qui donnent la vérole » ! Diday dénomma chancrelle, ce qui sera connu plus tard sous le nom de chancre mou, maladie due à Haemophilus ducreyi. Il n’hésita pas à s’inoculer sur le pénis un extrait de chancre pustuleux pour en prouver le caractère transmissible. Diday publia également en 1854 un traité sur « La syphilis des nouveau-nés et des enfants à la mamelle ». On croyait à l’époque que la syphilis pouvait être transmise du père au fétus sans infecter forcément la mère. Diday a proposé le traitement de la syphilis « active » par le mercure, sans en nier le caractère toxique et inefficace ! Il fut un des rares syphiligraphes à recommander l’usage du préservatif, bien que pour lui la meilleure prévention de la syphilis était le mariage… Diday mourut en 1895. Il avait eu le tort de rester trop longtemps inféodé aux idées de son maître Ricord, mais il avait fini par admettre la spécificité de la blennorragie et la dualité des chancres. Il avait démontré l’inoculabilité du chancre simple aux animaux et sa ré-inoculabilité à l’homme et il pensait possible la ré-infection syphilitique, contre l’avis de Ricord, autant d’idées bien admises de nos jours. Et Diday de conclure sans un certain humour « les hommes exposés à avoir la syphilis préfèreront sans doute courir les hasards de la contracter par la voie qui du moins offre quelques compensations, au lieu de se soumettre coup sur coup à cinq, six, sept, huit chancres… » (22).
2.2.4. Joseph Rollet
Son successeur fut Joseph Rollet, le plus illustre des représentants de l’Ecole de l’Antiquaille. Né en 1824, il fut interne des Hôpitaux de Paris en 1845, puis chirurgien-major à l’Antiquaille et fut enfin nommé en 1877 professeur d’Hygiène lors de la création de la Faculté mixte de Médecine et de Pharmacie, alors que Gailleton en occupait la Chaire clinique des Maladies cutanées et vénériennes. Rollet apparaît comme une figure emblématique de la vénéréologie lyonnaise à une époque où les dermatologues étaient avant tout syphiligraphes. Les trois maladies vénériennes connues étaient la syphilis, le chancre mou et la blennorragie. Il s’opposa au célèbre Ricord sur le problème de l’unicité ou la dualité du chancre induré et du chancre mou, ce qui le conduisit à créer le terme de chancre mixte. Il soutint également contre Ricord que la blennorragie et la syphilis secondaire étaient des affections contagieuses. Ricord, né à Baltimore en 1800 et mort à Paris en 1889, avait longtemps prétendu l’unicité des chancres et la non contagiosité des lésions de syphilis secondaire (19). Il eut l’intelligence de reconnaître plus tard ses erreurs dans un discours à l’Académie de Médecine. Il n’y avait à l’époque que l’observation et l’inoculation pour résoudre le problème de l’unicité ou de la dualité des chancres. Il pouvait s’agir soit d’auto-inoculation, soit d’inoculation à un sujet sain, ce qui soulève, bien entendu, un problème éthique qui avait rebuté Ricord mais pas Rollet (22). C’est ainsi que Ricord a affirmé le caractère auto-inoculable du chancre mou. Comme le chancre induré n’est pas auto-inoculable, Ricord échoua dans sa démonstration et c’est en 1865 que Rollet affirmera la dualité des chancres dans son « Traité des maladies vénériennes » publié chez Masson à Paris (25). L’inoculation a été pour Rollet « le trait de lumière qui a dissipé pour moi, et peut être aussi pour mes collègues, les obscurités dont était encore enveloppée la doctrine de la dualité des chancres » (25). Ces expériences apparaissent de nos jours éthiquement non acceptables car des sujets sains (étudiants, forçats, médecins) furent ainsi contaminés, mais ce genre de préoccupation n’était pas encore à l’ordre du jour…. Rollet ne fit en fait qu’une seule hétéro-inoculation. Les découvertes bactériologiques allaient confirmer quelques années plus tard les hypothèses de Rollet fondées sur un sens aigu de l’observation clinique et de l’expérimentation (24). Lors de la création de la Société Française de dermatologie en 1889, Rollet fut nommé Président d’Honneur. Il disparut en 1894. Les Annales de Dermatologie et Syphiligraphie lui ont consacré en 1924, à l’occasion du centenaire de sa naissance, un numéro spécial dans lequel le parisien Georges Thibierge, lui rendait un vibrant hommage (26).
2.2.5. D’autres personnalités
Auguste Gauthier (1792-1851) qui exerça à l’Antiquaille de 1830 à 1846 et publia un traité intitulé « Recherches nouvelles sur l’Histoire de la Syphilis » où il préconisait l’utilisation du mercure et de l’iodure de potassium.
Louis-Adolphe Julien (1850-1913) naquit à Lyon où il fit des études médicales et soutint sa thèse sur l’amputation du pénis. Puis il exerça à l’Hôpital Saint-Lazare à Paris où il s’intéressa à la Dermatologie et à la Vénéréologie. Il publia un traité des Maladies Vénériennes, traduit en italien et en espagnol. Il s’intéressa également au traitement de la gale par le baume du Pérou et du rhumatisme blennorragique par le mercure (12).
3. L’époque « moderne »
3.1. Antoine Gailleton
Antoine Gailleton est né sur le pont du Change le 17 novembre 1829. Il passa sa thèse de doctorat à Paris et fut classé troisième au concours de l’Internat des Hôpitaux de Lyon. En 1864, il succéda au vénéréologue Joseph Rollet à l’Hôpital de l’Antiquaille comme chirurgien major. En 1877, à la création de la Faculté mixte de Médecine et de Pharmacie, il se vit proposer la Chaire de Clinique des Maladies cutanées et syphilitiques. Puis il devint maire de Lyon, poste qu’il occupa pendant 19 ans. Il reprit au terme de cette activité son poste hospitalier à l’Antiquaille pendant quelques années. Il mourut le 9 octobre 1904. En 1910, son nom fut donné au quai longeant l’hôpital de la Charité. Antoine Gailleton fut un des fondateurs du Lyon Médical et publia un « Traité élémentaire des maladies de la peau » en 1874. Sa popularité était telle que les lyonnais le dénommèrent le père Gailleton. Il créa le bureau public d’Hygiène. C’est avec lui que débuta l’ère des grands travaux notamment au niveau de la presqu’île (8).
3.2. Le procès de Lyon de 1859
Un enfant de 10 ans, Charles Bouyon, hospitalisé dans le service de Gailleton pour teigne, fut inoculé par le Dr. Guyénot, à partir de plaques muqueuses anales d’un jeune homme de 18 ans. L’enfant développa une syphilis typique constatée par Gailleton mais aussi Diday et Rollet. Il s’agissait de démontrer qu’il était possible d’obtenir un chancre induré à partir de lésions secondaires. Les parents de l’enfant portèrent plainte. Guyénot et Gailleton furent traduits devant le Tribunal correctionnel de Lyon le 15 décembre 1859. Leur système de défense reposait sur le fait que l’inoculation de la syphilis pouvait selon eux guérir la teigne en agissant sur la diathèse ! Ils ne réussirent pas à convaincre le Tribunal et furent condamnés pour blessures volontaires et complicité à respectivement 100 et 50 francs d’amende. Et Rollet de conclure qu’il fallait s’arrêter d’aller « dans une voie où l’on ne trouverait plus désormais aucune compensation aux maux dont on se rendrait sciemment responsable » (23).
3.3. Victor Augagneur
Né à Lyon le 16 mai 1855, il fut interne des Hôpitaux de Lyon en 1877, chef de clinique chirurgicale en 1880 puis chirurgien major à l’hôpital de l’Antiquaille en 1883. Il fut conseiller municipal de 1888 à 1892, puis maire de Lyon de 1900 à 1904 à la suite de Gailleton. Il occupa la chaire de Clinique des Maladies vénériennes et syphilitiques après la mort de Gailleton de 1904 à 1905. Il démissionna ensuite de la mairie pour devenir gouverneur de Madagascar à la suite du départ du général Galliéni. Son expérience coloniale fut d’aussi courte durée que son expérience de maire de Lyon. Il fut député de la Croix-Rousse, plusieurs fois ministre et Gouverneur Général de l’Afrique Equatoriale. Il mourut en 1931 à l’âge de 76 ans. Il écrivit dans la Province Médicale des articles sur la prostitution et les maladies vénériennes. Il publia en collaboration avec le docteur Carle un Précis des maladies vénériennes. Cet homme ambitieux, d’un caractère colérique et emporté, avait des manières plutôt brutales et ses ennemis furent légion à commencer par Gailleton. Il fut surnommé « l’empereur » ou « le dictateur de Lyon » (8).
3.4. Nicolas, Favre et l’Hôpital de Grange Blanche
Edouard Herriot, successeur d’Augagneur à la mairie en 1905, souhaitait construire un nouvel Hôpital à la pointe de la science médicale pour remplacer le vieil hôpital de la Charité et désengorger l’Hôtel-Dieu. Il était soutenu par de nombreuses personnalités parmi lesquelles Jules Courmont, médecin des Hôpitaux et professeur d’Hygiène. Le projet Courmont – Herriot fut adopté par les Hospices le 4 novembre 1908 et par le Conseil municipal de Lyon le 1er juin 1909. Les premiers travaux du domaine de Grange Blanche débutèrent en 1913.
En 1920, le nouveau doyen, Jean Lépine, dans la suite logique de son prédécesseur, envisageait la construction d’un centre universitaire à proximité de ce nouvel Hôpital. Grâce aux dons de Rockefeller, la nouvelle Faculté de Médecine pouvait ouvrir ses portes dès 1930. Trois ans plus tard, le nouvel hôpital de Grange Blanche dont les travaux auront duré vingt ans et dont le coût fut jugé exorbitant était inauguré. Il faudra plus d’un an pour que s’installent progressivement les vingt-trois services de médecine, chirurgie et spécialités qui occuperont 1 544 lits répartis dans 20 pavillons. L’Hôpital de Grange-Blanche prit le nom d’Edouard Herriot en 1935.
Le premier titulaire de la Chaire de Dermato-Vénéréologie du nouvel Hôpital de Grange-Blanche fut le professeur Joseph Nicolas (1868-1960) qui occupait cette Chaire depuis 1908 à l’Hôpital de l’Antiquaille. La chaire fut transférée au pavillon R de l’hôpital Edouard Herriot en 1934. Elève du Lycée Ampère de Lyon, Joseph Nicolas fut externe des Hôpitaux en 1890, interne en 1892, chef de travaux de Médecine Expérimentale, puis Médecin des Hôpitaux en 1904. Il commença à se spécialiser en Dermatologie et Syphiligraphie dès 1906 et fut titulaire de la Chaire des Maladies Cutanées et Vénériennes à la Faculté de Médecine de Lyon en 1908. Il restera en fonction jusqu’en 1937. En 1907, il affirmera que la pellagre est une maladie provoquée par une alimentation trop monotone. En 1910, il publia avec Regaud et Favre une étude histologique des glandes sébacées et sudoripares. Cette même année, il étudia les effets de la syphiline injectée en intradermique comme moyen de diagnostic de la syphilis, ceci bien avant les recherches de Noguchi sur la luétine. En 1912, il fit une étude critique de la réaction de Bordet-Wassermann dans le diagnostic et le suivi de la syphilis. Mais son nom sera attaché à l’individualisation de la 4e maladie vénérienne appelée » lympho-granulomatose inguinale subaiguë à foyers purulents multiples intra-ganglionnaires, d’origine génitale ou vénérienne » d’après le titre de la Thèse de Jean Gaté soutenue en 1913. Nicolas, Favre et Durand furent associés dans la description complète de l’affection faite sous la forme d’une note à la Société Médicale des Hôpitaux de Paris le 31 Janvier 1913. Ces auteurs eurent le mérite d’isoler la lymphogranulomatose vénérienne des autres adénites inguinales. Cette maladie sera ultérieurement appelée maladie de Nicolas – Favre (18). Il ne faut pas sous-estimer le rôle de Maurice Favre (1876-1954), professeur d’anatomie-pathologique de 1927 à 1937, dans la caractérisation de cette maladie. C’est lui qui décrivit l’existence de micro-granulations dans les ganglions plus tard décrites sous le nom de corpuscules de Miagawa. Ce n’est qu’ultérieurement que les bactériologistes identifieront l’agent responsable de l’infection, un Chlamydia.
En 1918, toujours avec Favre, il montra la non spécificité des nodules lupiques à la vitro-pression car le même aspect peut se rencontrer dans la syphilis. En 1921, il proposa avec Jean Gaté l’utilisation de l’auto-hémothérapie dans le traitement de la furonculose et du bubon chancrelleux. En 1928, il créa la Filiale Lyonnaise de la Société française de Dermatologie et Syphiligraphie dont il assura la présidence. Le 10 novembre 1960, le Professeur Yves Bureau déclara à la Société Française : « Le Professeur Joseph Nicolas s’est éteint il y a quelques semaines à l’âge de 92 ans entouré du respect et de l’affection de tous ceux qui l’avaient approché, admiré et aimé » (19).
Maurice Favre (1876-1954) fut titulaire de la Chaire d’Anatomo-Pathologie avant de succéder à son maître Nicolas à la Chaire de Clinique Dermatologique et Syphiligraphique de l’Hôpital Edouard Herriot en 1937 dont il sera titulaire jusqu’en 1943. Il restera à toujours uni à Joseph Nicolas pour avoir décrit la maladie vénérienne qui porte leur nom.
3.5. Jean Gaté (1885-1972)
Il occupa, de 1943 à 1957, la Chaire de Dermato-Vénéréologie et la transféra à nouveau à l’hôpital de l’Antiquaille dès 1943. Elève de Favre, ce grand dermatologue, remarquable morphologiste a laissé de très nombreux écrits dans le Bulletin et les Annales de la Société Française de Dermatologie. Il a longtemps animé la Filiale Lyonnaise de la Société Française de Dermatologie et Syphiligraphie créée en 1928 par Nicolas. Mettant un point final à soixante années de parisianisme, il fut le premier provincial à accéder à la Présidence de la Société Française de Dermatologie et de Syphiligraphie de 1951 à 1953. Parmi ses nombreux travaux, citons l’étude de l’arsenicisme des vignerons du Beaujolais.
3.6. Henri Thiers (1902-1979)
Il devint titulaire de la chaire de Clinique Dermatologique et Vénéréologique en 1956, à la suite de Jean Gaté, puis s’installa à l’Hôpital Edouard Herriot au pavillon R. En 1960, il transforma la Clinique Dermatologique et Vénéréologique en Clinique Dermatologique, Vénéréologique et Allergologique. Né à Valence en 1902, le professeur Thiers a très vite franchi les échelons de la carrière hospitalière et est devenu en 1936 médecin des Hôpitaux de Lyon. Il a reçu une double formation clinique et biologique. Personnalité complexe et attachante, toujours à l’affût d’idées nouvelles, il s’est intéressé à de nombreux domaines dont les accidents thérapeutiques et la pathologie rhumatismale avant de se consacrer entièrement à la Dermatologie, à la Vénéréologie et à l’Allergologie. Outre de nombreuses publications cliniques portant sur les sclérodermies, les érythrodermies et leur exploration thermographique, son œuvre va comporter de nombreux essais thérapeutiques sur le rôle des vitamines, les greffes de peau animale ou fœtale sur les ulcères de jambe, l’auto-hémothérapie des tumeurs et enfin le rôle des insaponifiables de noyaux d’avocat dans la sclérodermie. Trois ouvrages dominent son œuvre, un Traité des Vitamines (1956), un Manuel d’Allergologie (1964), et un ouvrage sur les Cosmétiques (1962). Ces deux derniers ouvrages cernent la préoccupation de ses dernières années, la dermo-pharmacie, dont il fonda les premières journées annuelles. Il prit sa retraite en 1972 et décéda en 1979.
3.7. D’autres personnalités disparues
Jean Racouchot (1908-1994) fut l’élève de Maurice Favre. Ancien Interne et Chef de Clinique des Hôpitaux de Lyon, il fut successivement le collaborateur des Pr. Henri Thiers et Daniel Colomb. Jean Racouchot décrivit avec Maurice Favre en 1951 l’élastose nodulaire à kystes et comédons. L’affection est connue en France sous la dénomination « syndrome de Favre et Racouchot », et événement rare, reconnue dans les pays anglo-saxons sous ces mêmes éponymes (13).
Un des Assistants de Jean Gaté connaîtra la célébrité, Jacques Charpy. Né à Montluçon en 1900, il fera ses études de médecine à Lyon où, à l’issue de son internat, il deviendra son assistant après avoir soutenu sa thèse sur la Substance P d’Oriel en Dermatologie. Il fut Dermatologiste des Hôpitaux de Lyon. La gloire lui viendra grâce à ses travaux sur le traitement du lupus tuberculeux par la vitamine D2. Le reste de sa carrière s’effectuera à Marseille où il succèdera au Pr Vignes en 1947 à la tête de la Clinique Dermatologique. Il meurt accidentellement en 1957. Sa renommée fut internationale. L’Académie de Médecine couronnera ses travaux en lui décernant le prix Duchenne de Boulogne (7) (16).
Jean Duverne (1912-1977) fit ses études médicales à Lyon et devint l’élève de Nicolas, Favre et Jean Gaté dont il fut le gendre. Sa carrière se déroula à l’Hôpital Bellevue de St Etienne où il mit en place les premières structures hospitalo-universitaires.
Jean Rousset (1899-1972) fut interne de Hôpitaux de Lyon en 1926, chef de clinique du Professeur Nicolas de 1935 à 1937, dermatologue du Dispensaire Général et de l’Hôpital de l’Antiquaille de 1956 à 1961. Il fut président de la Société Lyonnaise d’Histoire de la Médecine et rédacteur en chef de deux revues de l’Internat, le Crocodile et les Albums du Crocodile. Il rédigea un ouvrage intitulé « Documents pour servir à l’Histoire de la Médecine à Lyon » qui reste une référence dans le domaine.
3.8. Des personnalités non dermatologues ont également contribué au rayonnement de la spécialité.
Alexis Carrel (1873-1944) fit ses études de médecine à Lyon. Il avait témoigné par écrit d’un miracle qu’il avait vécu à Lourdes, ce qui lui valut les foudres d’un féroce anticlérical, Victor Augagneur, alors maire de Lyon. Toute carrière hospitalière lui étant désormais interdite à Lyon, il dut s’expatrier, ce qui fut peut-être sa chance. Il choisit alors de faire carrière aux Etats-Unis à partir de 1904, où il s’est illustré essentiellement dans le développement de la chirurgie vasculaire et des greffes d’organe. Mais il n’a pas été un pionnier uniquement dans ces domaines. Il a été par exemple le premier à maintenir vivantes des cultures de tissus grâce au « jus d’embryon ». Même s’il n’était pas dermatologue, mais son nom mérite de figurer au côté des dermatologues car il mit au point en 1914 avec le chimiste Dakin une solution d’hypochlorite de soude et d’acide borique pour la désinfection des plaies dont l’efficacité sauvera de très nombreux blessés au cours de la Grande Guerre et restera en application jusqu’à l’apparition des antibiotiques. Son œuvre sera couronnée par l’attribution du Prix Nobel en 1912. Il est l’auteur d’un ouvrage à grand succès, publié en 1935, « l’Homme cet inconnu ». Ses propositions d’eugénisme contribuèrent à ternir sa mémoire (10).
Garin et Bujadoux méritent également de figurer dans cet historique car ils ont décrit en 1922 dans le Journal de Médecine de Lyon la paralysie par les tiques, en la reliant pour la première fois à l’éruption cutanée, déjà décrite par Afzelius en 1921 sous le nom d’erythema chronicum migrans (1). « Après une piqûre de tique…, on constate au niveau de la fesse, avec comme centre la piqûre, une auréole inflammatoire large comme une pièce de 5 francs, rouge, chaude, douloureuse et une adénopathie inguinale sensible au palper. Ultérieurement, augmentation de l’étendue de l’auréole en un vaste placard rouge, à surface unie, sans vésicules, occupant la fesse gauche, atteignant la droite, puis l’hypocondre, la base du tronc et la cuisse gauche jusqu’au genou » (14). Les auteurs émirent l’hypothèse d’une maladie à virus (« spirochète sans doute ») qui sera confirmée par Burgdorfer en 1982, soit 60 ans plus tard (9).
Nous n’avons pu citer tous les médecins disparus qui ont contribué à faire rayonner la Dermatologie Lyonnaise, mais nous avons mentionné tous ceux qui ont été des personnalités indiscutables. Si l’importance de Lyon a été considérable sous les Romains et au XVI° siècle, à l’époque des balbutiements de l’imprimerie et des échanges commerciaux nord-sud, sa place en médecine et notamment en dermato-vénéréologie ne s’est fait ressentir que bien tardivement. Cela n’a pas empêché de voir se forger un véritable « esprit médical lyonnais » qui a été l’œuvre patiente et continue de médecins prestigieux, tous issus d’une même Ecole et héritiers d’un même passé.
Références
(1) | Afzelius A. Erythema chronicum migrans. Acta Derm. Venereol., 1921;2:120-125. |
(2) | Alibert J.L. Monographie des dermatoses ou précis théorique et pratique des maladies de la peau. Daynac, Paris, 1832. |
(3) | Alibert J.L. Nosologie naturelle ou les maladies du corps humain distribuées par famille. Caille et Ravier, Paris, 1817. |
(4) | Auzias-Turenne. La syphilisation. Paris. Germer Baillière, 1878. |
(5) | Baumès P. Essai sur les fluxions appliquées à la connaissance théorique et pratique des maladies de la peau. J.B. Baillière et Gerber Baillière, Paris, 1842 ; Ch. Savy Jeune, Lyon, 1842. |
(6) | Baumès P. Lettre d’un Médecin de Province à Messieurs les Dermatophiles des Hôpitaux de Paris. Baillière et Crochard, Libraires, rue de l’Ecole de Médecine, 1834. |
(7) | Berbis P. Le Professeur J. Charpy. Société Française d’Histoire de la Dermatologie, Journées Dermatologiques de Paris, 1999, p. 2-3. |
(8) | Bertrand P., Jasseron L. Les Médecins qui furent maire de Lyon. Lyon et la Médecine. Numéro spécial de la Revue Lyonnaise de Médecine, 1958, tome VII, pp 191-204. |
(9) | Burgdorfer W., Barbour A.G., Hayes S.F., Benach J.L., Grunwaldt E., Davis J.P. Lyme disease. A tick-borne spirochetosis ? Science 1982;216:1317-1319. |
(10) | Carrel A. Pionnier de la Chirurgie vasculaire et de la transplantation d’organes. J.Descotes. Cahiers Médicaux Lyonnais, n° spécial, SIMEP Ed., 1966. |
(11) | Chevallier J. Prosper Baumès (1791-1871), fondateur de l’Ecole Dermato-Vénéréologique Lyonnaise. Mémoire d’AEU d’Histoire de la Médecine à Lyon, 1994. |
(12) | Da Fonseca A. Dermatology in Europe. A historic approach. Schering-Plough Farma, Lda. 1997, pp 213-214. |
(13) | Favre M., Racouchot J. L’élastoïdose cutanée nodulaire à kystes et comédons. Ann. Dermatol. Syphil., 1951;78:681-702. |
(14) | Garin C., Bujadoux J . Paralysie par les tiques. J. Med. Lyon, 1922. |
(15) | Gaté J., Rousset J. La Dermato-Vénéréologie lyonnaise à travers l’histoire. Numéro spécial de la Revue Lyonnaise de Médecine, 1958, tome VII, pp 343-348. |
(16) | Giusti-Gaden C. A propos d’un grand Maître de la Dermatologie Marseillaise : le Professeur Jacques Charpy. Thèse Médecine. Faculté de Marseille, 1987. |
(17) | Michel P.J. L’Hôpital de l’Antiquaille : berceau de l’Ecole Dermato-Vénéréologique lyonnaise. J. Méd. Lyon, 1979;60:109-128. |
(18) | Nicolas J. Les grandes étapes du progrès dans nos connaissances sur les maladies vénériennes, particulièrement depuis le milieu du XIX° siècle, in Deliberationes Congressus Internationalis IX-I, Budapestini, 13-21 septembre 1935, vol. IV, pp 213-226. |
(19) | Petit Almanach Dermatologique pour l’an 2000. Paul-René Martin. Eds du Martinet, 2, avenue des Contades, Angers. 1 vol., 2000. |
(20) | Pétouraud C. La vie médicale à Lyon au Moyen Age. Lyon et la Médecine. Numéro spécial de la Revue Lyonnaise de Médecine, 1958, tome VII, pp.29-72. |
(21) | Plenck J.J. Doctrina de Morbis Cutaneis. Qui hi morbi in suas classes, genera et species regiduntur. Apud Rodolphum Graeffer, Vienna, 1776. |
(22) | Postel-Vinay N., Moulin A.M. La syphilisation ou les rapports utopiques du chancre et de la lancette. Revue Prat., 1994;44:1727-1729. |
(23) | Procès de 1859. Gazette Médicale Lyonnaise, 1860;12:12-13. |
(24) | Rollet J. De la syphilis inoculée. Annales de Dermatologie et de Syphiligraphie, 1873-1874;5:330-355. |
(25) | Rollet J. Traité des maladies vénériennes. Paris, Masson, 1865, pp. 494-495. |
(26) | Thibierge G. L’œuvre de Joseph Rollet. Ann. Dermatol. Syphil. 1924 ; 6ème série, tome 5 : 609-677. |
(27) | Thivolet J., Pellerat J., Michel P.J. L’Hôpital de l’Antiquaille et l’histoire de la Dermato-Vénéréologie. La Médecine à Lyon des origines à nos jours. Paris Hervas. 1987, p 129-136. |
(28) | Tilles G., Wallach D. Histoire de la nosologie en Dermatologie. Ann. Dermatol. Venereol. 1989;116:9-26. |
(29) | Willan R. On Cutaneous Diseases. J. Johnson Saint-Paul’s Church Yard, London, 1808. |