Enregistrement vidéo d’une des représentations données dans le Musée des Moulages de l’Hôpital Saint-Louis en Mars 1991
Malgré sa qualité technique qu’il vous faudra excuser, cet enregistrement est historique à plus d’un titre. En Mars 1991, un groupe de dermatologues animé par la SFHD, soutenu par Monsieur Pierre Fabre et ses collaborateurs de Pierre-Fabre Dermo-Cosmétique, aidé par les équipes de direction et les services techniques de l’Hôpital Saint-Louis, entraîné par des semi-professionnels du théâtre, a produit « Les Avariés », d’Eugène Brieux. La mise en scène est de Louis-Do Lencquesaing, et les principaux rôles sont tenus par des dermatologues : la regrettée Michèle Lessana-Leibowitch, Gilles Degois Pierre-Patrice Cabotin, Clarence de Belilovsky, Barbara Guedj, Marie-Dominique Vignon-Pennamen. La distribution complète figure sur le dossier de la pièce.
Célébrissime en son temps, la pièce de Brieux présente au théâtre les idées de prophylaxie sanitaire et morale, c’est-à-dire anti-vénérienne, d’Alfred Fournier, exprimées notamment dans son ouvrage « Syphilis et mariage ».
Ecrite en 1901 au sommet de la croisade anti-syphilitique d’Alfred Fournier, à Les Avariés à ont immédiatement été interdits par la censure. En effet, on ne pouvait à ce moment parler de syphilis au grand public, et notamment aux femmes. Cette interdiction a probablement contribué au succès des Avariés, qui furent représentés dans plusieurs pays d’Europe, eux Etats-Unis (« Damaged goods ») puis finalement en France à partir de 1905, et pendant de longues années.
En 1990, « Les Avariés » et les idées de Fournier étaient bien oubliées, mais l’épidémie de SIDA donnait aux considérations sociales et morales de la vénéréologie une actualité nouvelle.
Cette actualité et un ensemble de conditions favorables, ont permis à la SFHD de réaliser le spectacle dont plusieurs représentations furent données devant des centaines de dermatologues, dans le Musée des Moulages de l’Hôpital Saint-Louis, au cours des Journées Dermatologiques de Paris 1991.
Une de ces représentations a été filmée dans des conditions de vidéo amateur, et ensuite montée sous forme de cassette VHS, récemment gravée en DVD pour mise en ligne sur le site de la SFHD.
Nous vous présentons le dossier-programme réalisé à cette occasion, et cet enregistrement historique, dont la valeur médico-culturelle et historique fera oublier, nous l’espérons, la mauvaise qualité technique.
Daniel Wallach, Février 2013