Après avoir suivi les cours de l’École de Médecine de Tours, Vidal fut nommé IHP en 1850. Refuse à l’agrégation de médecine, Vidal fut l’un des premiers en France à développer l’intérêt de l’anatomo-pathologie en dermatologie : « tous ses élèves connaissaient la fameuse armoire aux préparations de son laboratoire, armoire remplie de boîtes soigneusement étiquetées dans lesquelles se trouvaient de nombreuses coupes histologiques dues aux collaborateurs les plus divers, malheureusement pas toujours excellentes, collection qu’il croyait de grande valeur et qu’il s’efforçait sans cesse d’enrichir. (e) Son plan était de refaire toute l’anatomie pathologique cutanée ». Vidal fut d’ailleurs le premier à publier en France avec Henri Leloir, Professeur de dermatologie à Lille, un ouvrage d’anatomie pathologique cutanée enrichie d’une abondante iconographie en couleurs.
En matière de thérapeutique dermatologique, le nom de Vidal fut longtemps attache à la méthode des scarifications linéaires quadrillées surtout utilisées dans le traitement du lupus vulgaire, de la couperose, de la séborrhée, des impétigos.
Vidal manifesta un constant intérêt pour les questions de santé publique qui lui valurent d’être secrétaire de la Société de Tempérance pendant plusieurs années. Il fut également le premier à proposer à la Société Médicale des Hôpitaux de Paris d’isoler les malades contagieux et tout particulièrement les varioleux.
Selon Brocq, le nom de Vidal reste surtout attache à la méthode des scarifications linéaires quadrillées : « il nous a appris à arrêter la marche extensive du lupus vulgaire en scarifiant largement les bords et en empiétant de plusieurs millimètres sur les tissus sains en apparence, à guérir le lupus vorax sans délabrement et à prévenir ainsi d’effroyables mutilations en réduisant en véritable bouillie le tissu morbide (e) Ceux qui l’ont vu alors qu’il était médecin de cet Hôpital à ces fameuses séances opératoires du jeudi où il avait chaque semaine à traiter de 60 à 80 cas, ceux-le savent comment il appliquait cette méthode et quels résultats il en obtenait ».
Sabouraud, interne de Vidal en 1889 décrivit son Maître comme « un homme d’un caractère acariâtre et difficile (e) despotique, fort grincheux envers les internes qui ne savaient rien en dermatologie (e) au début Vidal me fit la vie si dure qu’un jour âpres une algarade, je lui proposai de changer de service. Il se radoucit aussitôt et devint par la suite bien plus aimable à mon endroit. Et ce fut Wickham plus pacifique qui endossa dorénavant sa mauvaise humeur (e). Vidal avait une qualité étonnante de diagnostic à première vue souvent de très loin (..) nous disions de son diagnostic qu’il était télescopique » .
Officier de la légion d’Honneur, membre de l’Académie de Médecine élu en 1883, membre fondateur de la Société française de dermatologie, Vidal mourut en 1893.
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