Réunion du 25 avril 2025
Académie nationale de médecine, 16, rue Bonaparte, Paris VI, 14h-17h
Métro, stations Saint-Germain-des-Prés et Mabillon – Bus, lignes 39 et 95
-
-
Conférence invitée (une heure)
Jean-François RAMON – Gaston Ramon (1886-1963)
Le Professeur Gaston Ramon, vétérinaire et biologiste, est né à Bellechaume dans l’Yonne, de parents boulangers à Sens. Après une scolarité primaire et secondaire dans cette ville, suivie d’une année préparatoire à Roanne, il intègre l’École Vétérinaire d’Alfort. À sa sortie de l’École en 1910, il est recommandé à Émile Roux, alors directeur de l’Institut Pasteur, qui a été l’un des plus proches collaborateurs de Louis Pasteur, et entre en 1911 au service de production des sérums à l’annexe de l’Institut Pasteur de Garches. Autorisé à expérimenter à partir de1920, ses recherches vont permettre, dans un premier temps, d’améliorer la qualité des sérums ; puis ses découvertes vont s’échelonner de 1923 à 1926 : anatoxines, permettant notamment d’éradiquer diphtérie et tétanos par la vaccination ; substances adjuvantes de l’immunité et mise au point des vaccinations associées. Il poursuit ses activités de recherche et d’enseignement aux chercheurs du monde entier jusqu’en 1947, date à laquelle il quitte l’Institut suite à des conflits internes. Il prend alors la direction de L’Office International des épizooties (OIE qui deviendra plus tard l’OMSA, Organisation mondiale de la santé animale) pendant 10 ans jusqu’en1959, date à laquelle il prend sa retraite dans sa maison de Garches où il écrit ses mémoires. Il recevra de multiples hommages à la fin de sa vie et après sa mort en
juin 1963. Il repose dans son village natal après des obsèques dans la plus stricte intimité. Une palme de lauriers en bronze sur sa tombe avec l’inscription PRO HUMANITATE rappelle l’œuvre de ce bienfaiteur de l’humanité. -
Communications (20 minutes)
- Patrice QUENEAU – Afin que les médecins sachent « bien prescrire » : le long et dur combat de l’APNETL’Association pédagogique nationale pour l’enseignement de la thérapeutique (APNET) fut créée le 30 janvier 1979 pour rétablir, aussitôt, un enseignement obligatoire de thérapeutique, disparu en 1970. Elle obtiendra en 1983 la création d’un « Certificat de synthèse clinique et thérapeutique – Urgences » puis en 1990 une sous-section autonome de thérapeutique au Conseil national des universités. L’APNET allait publier des dizaines de livres pédagogiques en français et langues étrangères, sur « le bon usage du médicament », science et art de les prescrire et de les déprescrire à bon escient.
- Magdalena MAZURAK – La vie et l’héritage de Jan (Johann) von Mikulicz-Radecki à l’occasion du 175e anniversaire de sa naissance et du 125e anniversaire de sa mort
Jan (Johann) von Mikulicz-Radecki est l’un des célèbres médecins qui ont marqué l’histoire de la chirurgie. Il a travaillé à Vienne, Königsberg, Cracovie et Breslau. Son nom est devenu un éponyme décrivant en outre l’outil opératoire connu des chirurgiens du monde entier. L’histoire de la chirurgie est fortement associée à son nom en tant qu’auteur de nouvelles techniques opératoires, inventeur de nouveaux outils et l’un des pionniers de l’usage des antiseptiques et aseptiques. Paradoxe du destin, ce pionnier de la résection gastrique du cancer, qui a réalisé plus de 180 gastrectomies, a succombé à un cancer de l’estomac à l’âge d’à peine 50 ans. - Jean-François HUTIN – Les « cahiers-récits » d’Adrien Cartier (1855-1925), médecin principal de la Marine
Médecin principal de la Marine, Adrien Cartier (1855-1925) a tenu son journal intime depuis son 21e anniversaire jusqu’à la veille de son décès à 69 ans, soit un ensemble de 1500 pages dans 13 cahiers manuscrits inédits, écrits sur un demi-siècle. L’auteur y relate ses études à l’hôpital militaire de Saint-Mandrier ; son premier voyage en Nouvelle Calédonie dans un convoi de forçats, avec son arrivée au moment de la grande révolte canaque en 1878 ; son doctorat à Paris en 1882 ; sa campagne au Tonkin, au moment de la mort du commandant Rivière en 1883 ; son poste à Madagascar en 1887, qui sera l’objet d’une série d’articles dans les Archives de médecine navale ; ses tentatives infructueuses pour devenir professeur d’histologie ; son travail sur l’hygiène à Toulon, couronné par l’Académie de Médecine ; ses déboires pour passer médecin de première classe puis médecin principal; ses débuts difficiles comme médecin de famille dans le XVIe arrondissement de Paris à partir de 1900, activité menée conjointement à celle de propriétaire terrien dans l’Hérault ; puis enfin, celle de médecin retraité, fréquentant assidûment les hôpitaux parisiens… En dehors de l’intérêt médical, ce journal intime livre aussi un témoignage bouleversant de la Grande Guerre, dont deux de ses fils ne revinrent pas, montre la vie d’un mari, dont les relations avec sa belle-famille ne furent pas toujours très cordiales, d’un fils ravagé par la mort de son père puis de sa mère, pudiquement rapportées, d’un père de famille qui cherche un métier à son fils survivant de la guerre et un mari à sa fille, d’un propriétaire terrien, victime du mildiou et d’ouvriers récalcitrants, et évoque, de manière éparse et volontiers aléatoire, de grands évènements qui secouèrent l’actualité, ce qui fait de ce récit une véritable fresque historique d’un demi-siècle en France, à cheval sur les XIXe et XXe siècles.
-