Vendredi 26 mars 2004
Centre Alexandre Koyré
Pavillon Chevreul (3° ét.)
57, rue Cuvier
75231 Paris Cedex 05
Cette journée d’études est organisée dans le cadre du séminaire « Histoire des sciences de l’homme et de la société » du Centre Alexandre Koyré (CNRS-EHESS-MNHN), sous l’égide de la Société Française pour l’Histoire des Sciences de L’Homme (SFHSH), et avec le soutien de l’action concertée incitative « De l’âme corps au corps esprit. Les concepts mis en pratiques et les pratiques mises en concepts. Histoire croisée de la psychologie, de la psychiatrie et de la psychanalyse » (programme Histoire des savoirs, CNRS).
Alfred Maury (1817-1892), sous-bibliothécaire à l’Institut en 1844, devient membre de l’Académie des inscriptions et belles lettres en 1857, puis bibliothécaire aux Tuileries en 1860, membre du Collège de France en 1862, directeur général des Archives nationales de 1868 à 1888. Il obtient une reconnaissance académique en tant qu’érudit, archéologue, historien (principalement des croyances, des légendes, des mythologies et des religions) et archiviste. Mais il participe aussi activement à des sociétés savantes telles que la Société médico-psychologique, qui réunit les aliénistes, ou la Société de géographie, et il mène des recherches en géographie, en anthropologie, et en psychiatrie. Il s’intéresse enfin pendant plus de trente ans au sommeil et aux rêves à partir de l’étude de ses propres rêves. Paradoxalement, ce sont des travaux qui peuvent nous sembler actuellement décentrés, voire excentrés, par rapport à sa consécration académique, La terre et l’homme ou aperçu historique de géologie, de géographie et d’ethnologie générales, et surtout Le sommeil et les rêves. Etudes psychologiques sur ces phénomènes et les divers états qui s’y rattachent, qui assurent son succès et qui le rendent célèbre en son siècle.
Il peut être intéressant de mettre en perspective plusieurs des facettes du personnage et de l’œuvre de Maury, et d’essayer de comprendre comment celles-ci sont liées ou non entre elles. Cette mise en perspective peut ainsi amener à mettre en question l’anachronisme des qualifications et des divisions disciplinaires que l’on pourrait être tenté d’appliquer à la carrière et aux travaux de Maury. On peut faire l’hypothèse que celui-ci était en quête d’un savoir sur l’homme divers et unitaire : il s’agira, dans cette journée d’études, d’en comprendre la singularité tout autant que les relations complexes avec les sciences humaines et sociales au sens que ces expressions ont de nos jours.
| Vendredi 26 mars 2004 | |
| Matinée | |
| Président : Jean-Pierre Peter (E.H.E.S.S.) | |
| 9h.30 | Nathalie Richard (Université Paris I) : Le "merveilleux réel" : Alfred Maury et l'histoire des aberrations de l'esprit humain |
| 10h.15 | Jean-Christophe Coffin (Centre Alexandre Koyré) : Alfred Maury ou l'analyse profane de la médecine mentale |
| 11h.00 | Jacqueline Carroy (E.H.E.S.S.) : L’anthologie onirique d’Alfred Maury |
| Après-midi | |
| Président : Claude Blanckaert (C.N.R.S.) | |
| 14h.15 | Hélène Blais (Université de Reims) : Maury et la géographie, ou comment fonder une "science de l'humanité" |
| 15h.00 | Françoise Hildesheimer (Archives nationales) : Alfred Maury au palais Soubise. Les Archives nationales sous la Commune |
| 15h.45 | Discussion générale, avec la participation de Mireille Pastoureau (Bibliothèque de l’institut) |
Contact
Jacqueline Carroy, Centre Alexandre Koyré jcarroy@ehess.fr
VENDREDI 28 MAI 2004
Ecole Normale supérieure
45 rue d'Ulm 75005
Salle des actes
Journée d'études réalisée dans le cadre du programme Histoire des savoirs (CNRS), en collaboration avec le Centre Alexandre Koyré et sous le patronage de la Société française de l'histoire des sciences de l'homme et du soutien de l'Ecole normale Supérieure
L'interrogation provient d'un double constat : d'une part l'histoire de la psychiatrie tient un rôle modeste au sein des sciences humaines et sociales et les travaux des historiens demeurent dans leur grande majorité éloignés des problématiques de ce champ de recherche. D'autre part, les praticiens ont durablement investi l'histoire de cette spécialité médicale développant des représentations de leur passé dominées par les récits commémoratifs et construisant des discours de légitimation. Dans cette perspective, l'Histoire est utilisée pour construire une mémoire et une identité communes à cette communauté professionnelle. Parallèlement depuis les années 1960, les travaux existants ont souvent donné lieu à des discussions tranchées et apparemment irréconciliables. Les débats sur la nature et le sens profond de la psychiatrie suite au geste foucaldien ont largement retenu l'attention mais ont créé en France particulièrement une situation paradoxale : l'épistémologie de la psychiatrie a en quelque sorte marginalisé l'approche plus strictement historienne.
Cette journée d'étude est donc destinée à repérer et à faire connaître les nouveaux travaux initiés ces dernières années parmi les historiens et elle espère présenter un panorama des axes de recherche à l'¦uvre au sein de ce champ spécifique de l'histoire des sciences de l'homme. Nous avons également fait le choix de porter notre attention sur le XXe siècle car il nous reste très largement ignoré. De surcroît, la réflexion sur le savoir psychiatrique s'est durablement concentrée jusqu'à présent sur la période de fondation et d'émergence laissant plus en retrait les développements ultérieurs.
| Vendredi 28 mai 2004 | |
| Matinée | |
| 09h15 |
Ouverture de la journée et accueil des participants Présidence : Jacqueline Carroy (EHESS-Centre A. Koyré) |
| 09H30-10H00 | Aude Fauvel (EHESS) Vivre et mourir à l'asile. L'historien face aux témoignages d'aliénés (1838-1914) |
| 10H00-10H30 | Isabelle von Bueltzingsloewen
(Lyon II) Jean-Marie S., Marie-Antoinette R., Jean-Pierre N. et les autres. L'apport des dossiers individuels de malades à l'histoire de la psychiatrie au XXe siècle |
| 10H30-11H00 | Discussion et pause |
| 11h00-11h30 | Catherine Fussinger (Institut
romand d'histoire de la médecine) L'histoire de la psychiatrie du 20e siècle, quels devoirs de réflexivité pour les historiens(nes) |
| 11h30-12h00 | Annick Ohayon (Paris VIII) Les psychiatres, les psychologues et l'exercice de la psychothérapie après 1945. |
| 12h00-12h30 | Discussion |
| Après-midi | |
| Présidence : Olivier Faure (Lyon III) | |
| 14h00-14h30 | Mathias Gardet (Paris VIII) Autour des Croix-Marine et de la psychiatrie de forme associative (Titre à confirmer) |
| 14h30-15h00 | Emmanuel Delille (EHESS) Une encyclopédie médicale comme pierre de touche. S'orienter dans la psychiatrie du 20e siècle à partir de l'Encyclopédie médico-chirurgicale. |
| 15h00-15h30 | Discussion et pause |
| 15h30-16h00 | Vincent Guérin (université
d'Angers) L'irruption de la psychothérapie institutionnelle dans un service psychiatrique: l'expérience de Jean-Louis Colmin à St Gemmes-sur- Loire au milieu des années 1960 |
| 16h00-16h30 | Nicolas Henckes (EHESS) Le 'Treizième arrondissement' : expérience pilote ou expérience communautaire. Trajectoires d'une 'expérience' de psychiatrie de secteur, 1958-1980 |
| 16h30-17h00 | Discussion |
Entrée libre et gratuite
J.C. Coffin
01 45 65 97 42
01 43 55 69 01
Jean-Christophe.Coffin@damesme.cnrs.fr