Résumés des publicationsANDRIEU (Bernard), Dir. L'invention du cerveau. Anthologie des neurosciences. Press Pocket, Nov. 2002, n°233, 310 p.Préface de Georges Lanteri Laura, Chef de Service Honoraire à l'Hôpital
Esquirol, Ancien Directeur d'Etudes à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences
Sociales.
BLETON-RUGET (Annie), POIRRIER (Philippe). Le Temps des sciences humaines. Gaston Roupnel et les années trente. Paris, Editions Le Manuscrit-MSH de Dijon, 2006, 281 p.La période de l’entre-deux-guerres marque une étape importante dans la structuration du champ intellectuel, tout particulièrement dans un domaine en cours de constitution : celui des sciences humaines. L’histoire telle que la pratique alors la revue des Annales, la géographie humaine héritière de Vidal de la Blache, l’ethnographie de la France qui cherche ses marques offrent un terrain sur lequel éprouver cette complexité, repérer les stratégies de démarcation et apprécier les apports respectifs. Ce domaine de recherches, qui se structure à l’échelle nationale, porte également très fortement la marque de son temps dans une attention nouvelle accordée au poids des déterminations sociales, au rapport à l’histoire et à la contemporanéité, à la recherche de nouvelles formes épistémologiques. Ces tâtonnements autour de sciences humaines naissantes se sont aussi faits à une autre échelle. Plus provinciale, moins scientifiquement revendiquée et moins distanciée par rapport à des contextes sociaux et politiques proches. La personnalité et l’itinéraire de Gaston Roupnel illustrent un tel cheminement, à travers une œuvre multiforme. La publication des interventions au colloque Le temps de sciences humaines. Gaston Roupnel et les années Trente apporte une nouvelle contribution à la compréhension des enjeux d’un contexte dans lequel les sciences humaines tentaient de fonder leur légitimité. La figure de Gaston Roupnel offre une bonne entrée sur ce qui constituait l’univers partagé de la science, de l’opinion, voire du projet politique, ainsi que sur les conditions d’une reconnaissance officielle dans le champ des sciences de la société. Annie Bleton-Ruget est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Bourgogne. Historienne ruraliste, ses travaux s'organisent autour de l'étude des processus de constructions territoriales dans la France contemporaine, dans une démarche qui croise l'histoire sociale, l'histoire politique et l'histoire culturelle. Elle a notamment co-dirigé Pays et territoires, De Vidal de la Blache aux lois d'aménagement et de développement du territoire (Eud, 2002). Philippe Poirrier est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne. Ses recherches portent sur l’histoire culturelle de La France contemporaine. Il a notamment publié Aborder l’Histoire (Seuil, 2000) et Les enjeux de l’histoire culturelle (Seuil, 2004). Sommaire :
L'ouvrage, édité par les éditions Le Manuscrit, est disponible en
http://www.manuscrit.com/catalogue/auteur.asp?idauteur=7581 GUILLEMAIN (Hervé)
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TABLE DES MATIERES |
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La découverte et ses récits |
Jacqueline CARROY Nathalie RICHARD |
3 |
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Ont contribué à ce volume |
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Poétique de la découverte (I) |
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Lumière sur un crâne ? Une lecture spéculaire de la découverte de l'atavisme criminel |
Marc RENNEVILLE. | 15 |
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Récits de découverte |
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Le syndrome de Ganser : une découverte oubliée ? |
David F. ALLEN Jacques POSTEL |
39 |
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Autour de la « révélation » d'Émile Durkheim. De l'inscription biographique des découvertes savantes à la notion de « névrose créatrice » |
Laurent MUCCHIELLI | 57 |
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La double fondation de la psychologie historique : Ignace Meyerson et Jean-Pierre Vernant |
Geneviève VERMES | 97 |
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Écriture de soi, écriture de la découverte |
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L'aphasie des aphasiques |
Gabriel BERGOUNIOUX | 113 |
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Les Trobriandais et leur ethnographe, ou la découverte ambiguë des mythes de procréation par Malinowski |
Françoise COUCHARD | 131 |
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L'autobiographie et l'école de sociologie polonaise : découverte de soi, découverte de l'autre, ou découverte de la Pologne ? |
Gérard LAGNEAU | 147 |
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Autoportraits en Découvreurs |
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Autobiographie, récit fondateur et histoire de sa genèse : du psychanalyste au saint. A propos de l'« Autoprésentation » de Freud |
Jean-François CHIANTARETTO | 159 |
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Boucher de Perthes : l'invention de l'homme antédiluvien, ou comment devenir un auteur |
Jean-Yves PAUTRAT | 173 |
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La découverte du passé chez Augustin Thierry et Michelet |
Paule PETITIER | 195 |
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Romans de la science |
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Le roman de la science : l'homme-singe littéraire et son savant |
Claude BLANCKAERT | 213 |
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La découverte de Champollion |
Sophie-Anne LETERRIER | 247 |
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Poétique de la découverte (II) |
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Du lieu du texte au séjour des morts. L'autodidacte et le savant |
Jacques RANCIERE | 269 |
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Postface |
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Le cercle d'une posture critique : le savant, l'historien et la découverte |
Jacqueline CARROY Nathalie RICHARD |
281 |
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Index des auteurs cités |
309 | |
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Table des matières |
317 |
Science des origines, la préhistoire ambitionne, depuis le XIXe siecle, de renouveler la chronique de l'humanité. Mais, alors qu'elle s'élance à la poursuite des millénaires écoulés, il est une autre histoire qu'elle s'attache a restituer: celle de sa propre origine en tant que discipline. Dès le départ, un dialogue s'est ainsi instauré entre la préhistoire telle qu'elle se fait et la préhistoire telle qu'elle se raconte. C'est ce dialogue qu'explore cet ouvrage, sur une période recouvrant largement les temps de fondation de l'archéologie préhistorique et s'achevant à la veille de l'émergence des grandes écoles modernes françaises de préhistoire.
A la fois réflexion sur l' histoire de l' archéologie préhistorique et sur le travail de l'archéologue, cet ouvrage tente de penser ensemble ces deux démarches sans soumettre l'une aux nécessités de l'autre.
L'évolution des revues scientifiques en économie a suivi cinq étapes depuis l'origine de la discipline. La première correspond aux essais précurseurs des physiocrates et de leurs adversaires mercantilistes au XVIIIe siècle : le combat oppose une dizaine de revues. La deuxième se déroule au XIXe siècle: après plusieurs tentatives malheureuses, I'essai des libéraux réussit avec le Journal des économistes en 1841. La troisième étape débute quand Charles Gide crée la Revue d 'économie politique en 1887. Alors se multiplient les titres spécialisés: la Revue économique internationale, la Revue d'histoire économique et sociale, etc. La quatrième étape commence en 1944, avec les nombreuses publications lancées par François Perroux : Economie appliquée, Economies et sociétés, etc. En 1950 parait la Revue économique qui devient la principale revue d'économie en France. La cinquième étape s'ouvre en 1969 quand l'INSEE publie ses Annales. De nombreux titres plus spécialisés ont été créés depuis. Cet ouvrage est consacré a la genèse et à l'actualite de toutes ces revues. Il est destiné aux chercheurs et aux étudiants en sciences sociales. II peut aussi intéresser l'honnête homme.
Les auteurs :
Rolande Borrelly, Richard Boudon, Robert Boure, Yves Breton, Sylvie Diatkine, Xavier Galiègue, Philippe Jeannin, Evelyne Laurent, Luc Marco (dir.), Bertrand Maximin, Marc Pénin, Gabriel Poulalion et Philippe Steiner
L'esprit est-il mesurable ? Peut-on quantifier les attitudes, les opinions et les capacités intellectuelles ? Depuis le début du XXe siècle au moins, des psychologues et des mathématiciens ambitionnent de répondre par l'affirmative à ces questions grâce au quotient intellectuel (QI), au coefficient d'intelligence générale (g), aux échelles numériques d'attitudes ou d'opinions? Tous ces instruments visent à quantifier les aptitudes mentales individuelles et, parfois, à en déduire l'existence de différences entre groupes ethniques ou entre sexes.
Comment ces instruments de mesure de l'esprit ont-ils vu le jour ? Quels arguments ont permis d'en assurer le bien-fondé ? L'histoire des formes de justification de la mesure en sciences humaines est aussi celle de l'introduction du formalisme mathématique (notamment statistique) dans ces sciences, et donc aussi celle de la psychométrie.
L'étude de cette histoire, riche en enseignements, permettra au lecteur de saisir comment la question du réalisme des grandeurs psychologiques se pose en psychométrie : quelle crédibilité et quel réalisme peut-on accorder à des grandeurs dont la définition est en partie mathématisée ?
Derrière un éclairage lucide sur les modalités de naissance puis de transformation des méthodes statistiques ou probabilistes, une autre question, toute aussi fondamentale, se pose : quelles sont les conséquences de l'introduction des outils mathématiques sur les sciences humaines ?
En 1833, un jeune historien publie le Tableau de la France. Comment comprendre cette réflexion originale sur les phénomènes humains dans leur distribution spatiale, cette géo-histoire, à une époque ou la pensée géographique française connait une relative éclipse ?
La géographie de Michelet naît de sa méthode historique; elle en constitue une sorte de manifeste, donnant à lire la carte des savoirs que l'historien mobilise et met en relation (statistique, géologie, biologie, medecine, anthropologie...), laissant appréhender la transposition des modèles de comaissance d'un domaine dans un autre. Elle nous oblige à reconsidérer une division du savoir, un cloisonnement des disciplines, que les esprits de la première moitié du XIXe siecle étaient loin d'admettre.
Il s'agit d'une enquête sur les origines de la représentation du criminel malade. La périodisation a été construite à rebours de l'historiographie de la criminologie car elle commence vers 1885 et s'arrête à peu près aux débats théoriques autour de l'anthropologie criminelle et du droit pénal à la Belle-Époque. Elle part d'un contraste : alors qu'il n'existe quasiment pas de discours médical sur le passage à l'acte du criminel dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la volonté d'utiliser la médecine pour lutter contre la criminalité est perceptible dès le début du XIXe siècle. Que s'est-il passé ?
La première partie de l'enquête (1785-1808) établit la logique d'une telle évolution en évoquant la transformation des institutions et des discours sur l'homme qui s'opère entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. Le passage d'une société d'ordre à une société des individus fondée sur la philosophie politique du contrat social a profondément renouvelé le rapport des individus aux institutions, la question du contrôle social et la légitimité du droit de punir. Cette nouvelle conception du lien social - qualifiée ici d'« idéalisme juridique » - explique à la fois la réforme pénale et la naissance de la psychiatrie. Le paradoxe réside dans le fait que c'est exactement au moment où la démocratie émancipe les individus d'une autorité extérieure (la religion) que les discours savants (droit, médecine, philosophie, anthropologie...) remettent en cause le libre arbitre en invoquant des asservissements intérieurs (liés à l'absence de propriété, à l'âge, au sexe, aux instincts animaux, à la race etc.). L'événement est essentiel car nos sciences humaines contemporaines fondent leur projet sur l'inventaire de ces asservissements.
La seconde partie (1808-1848) décrit le développement de la médecine du crime. Cette étape, qui désigne le passage du stade des énoncés épars à la théorisation, s'incarne essentiellement dans la première moitié du XIXe siècle dans la doctrine phrénologique de Gall et dans la nosographie d'Esquirol. Le mouvement phrénologique français n'ayant suscité aucune recherche d'ensemble depuis l'oeuvre référentielle de G. Lantéri-Laura, on dresse ici un tableau précis de l'évolution de cette science en prenant pour cadre le contexte socio-politique et en faisant intervenir simultanément l'étude des institutions qui lui sont dédiées et la diversité des positionnements théoriques.
La troisième partie (1848-1885) inaugure un moment de diffusion de l'image du criminel-malade, qui s'étend au delà de la seule communauté des médecins pour s'ancrer dans les représentations sociales des élites. Cette nouvelle période est marquée par plusieurs évolutions très importantes. Il y a d'abord la théorie des dégénérescences de Morel qui cherche à surmonter les limites de la classification d'Esquirol et tente de pallier les difficultés rencontrées par les aliénistes dans le champ de l'expertise médico-légale. Il y a ensuite l'essor du positivisme, du transformisme, du lamarckisme et de l'évolutionnisme social. Ce sont là autant de facteurs qui, une fois rappelés, permettent de comprendre les conditions de réception en France de la célèbre théorie du « criminel-né » de Lombroso, la multiplication des études de craniologie criminelle, la « naissance » de la psychologie des foules criminelles et le vote de la loi de relégation des récidivistes du 27 mai 1885, qui clôt symboliquement cette étude.
This study examines the birth and growth of a medical view in criminality in France. The first part make an inventory of the context on the end of Ancien Regime and it analyses particularly the changes in sciences of man in relation with the new institutions during the French revolution. French physicians and anthropologists took an interest in criminals and theorized their behaviors before the famous italian positivist school. French theorizing in this area developped in the early beginnning of the XIXth century with the concept of Esquirol's « monomanie homicide » and phrenology, the later gaining wide acceptance under the July Monarchy. Paul Broca, leader of anthropology in France, was interested incidentally in the pathology of crime but it is Lombroso's Uomo delinquente, which through the reactions it provoked, led to the development of this type of studies in France. In opposition to Lombroso, the forensic physician Lacassagne created in Lyon in 1885 a review of criminal anthropology which will continue to appear until 1915. His school of « Milieu social », took a very different viewpoint from durkheimian sociology. In fact, Lacassagne wasn't so far from Lombroso than he said, and his approach was also in a medical frame. Morel's theory of degeneration deserves mention for the importance it gained at the end of the century with Magnan, a psychiatrist who « regenerated » the concept of « monomanie homicide » in an « impulsion morbide »
This analyses give an overall view of the most important trends of criminal anthropology. An attempt is also made to unterstand how the medicalization of deviance was possible and it's historical conditions of emergence.
This book is the first referential study on this area. Illustrated with 25 pictures, it contains more than 100 pages of bibliography which will be very helpful for historians and future researches.
KEY WORDS : History of medicine, History of criminology, History of psychiatry, History of anthropology, History of legal medicine, Phrenology, French Revolution, XIXe Century France.
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Plus qu'un lourd tribut d'hommages convergents à une figure "tutélaire" de l'africanisme francais, cet ouvrage se veut une immersion dans les contextes politiques et scientifiques de la carrière de Maurice Delafosse (1870-1926). Administrateur des colonies, ethnographe, professeur à l Ecole des langues orientales, il appartient à ces réseaux savants et coloniaux qui se liguent ou, au contraire, s'affrontent, pour définir les enjeux de la "politique indigene" et les contours d'une érudition coloniale, qui a contribué par exemple a la fondation de l'Institut d'ethnologie de la Sorbonne en 1925. De l'orientalisme à la négritude, son itinéraire est aussi un fil conducteur à travers les strates, successives ou répétitives, des représentations françaises de l'Afrique. Un peu en marge de la tradition africaniste qui s'est fondée sans lui, il nous donne donc accès a l'histoire plus complexe de la constitution des sciences de l' homme dans le contexte de la domination coloniale."
Dès le moment où Francisco Pizarro et ses hommes révélèrent au Vieux Monde ses fastes et ses mystères, le Pérou exerça sur l'Europe une fascination devenue proverbiale. Au cours des siècles, la curiosité provoquée par cette lointaine contrée ne devait jamais cesser, oscillant constamment entre la rêverie poétique sur cet empire déchu et les interrogations relatives à la nature de l'homme américain.
Née au XVIIIe siècle, la science ethnologique devait prendre toute sa mesure au XIXe siècle, tandis que les grandes puissances industrielles entreprenaient de mettre le globe terrestre en coupe réglée. Dans cette vaste quête visant à établir « scientifiquement » un tableau classificatoire des peuples et des races, les somptueux vestiges laissés au Pérou par d'antiques civilisations, constituaient une énigme pour les anthropologues de cabinet et les aventuriers de toutes sortes.
En proposant une histoire de l'archéologie française au Pérou, l'auteur montre comment s'est développé puis institutionnalisé un champ de recherche propre à l'américanisme. Il décrit la façon dont se sont organisées la collecte et l'analyse des antiquités péruviennes, à travers un ballet incessant du terrain au laboratoire et du cabinet au musée. Il met en scène tous les acteurs de cette entreprise scientifique (médecins, négociants, marins, explorateurs) qui a cristallisé un certain nombre de querelles théoriques et institutionnelles avant de trouver progressivement la place que nous lui connaissons aujourd'hui dans la recherche.
In 1795 the heirs of Enlightenment philosophes institutionalized previously constructed models of the social sciences in the Class of Moral and Political Sciences of the National Institute. The emblem of the Institute was the head of Minerva. This study analyzes the work of the Class with reference to the complex interactions of knowledge and power in the Revolutionary era. The theory of representative government, free market economics, and the theory of public education may have been subversive of absolute monarchy in the eighteenth century, but in the new Revolutionary context they became essential tools for the moderate Directory regime. After the Terror, French intellectuals wished to reduce political and social instability.
The group of the Idéologues took the most well-known road to social stability by founding the social sciences to help inculcate sound habits and the political responsibility of good citizens. The medical theory of temperament also justified the exclusion of women from political activity. Among the subjects discussed by the Class was a form of political economy which tolerated a hierarchical society. At the same time the studies of history and geography employed a four-stage model of social development to confirm a Eurocentric perspective on the world. Once critical opinions became consoling, if not conservative, expressions enhancing social order or current political goals.
A less well-known counter-current of deist moralists in the Institute sought their own path to stability in opposition to the Idéologues. Bonaparte himself, by adopting the Concordat which reconciled the state to the Church, chose a third path to stability. The abolition of the Class in 1803 showed that the honeymoon between intellectuals and power was very short.
Although the dominant historiographical image of the Revolution is that of a break with the past, prosographical study of members of the Class demonstrates that the social origins of the members and their academic culture changed relatively little when compared to eighteenth-century academicians. Historians should thus recognize the continuity as well as the discontinuity in Revolutionary institutions.
Martin Staum's Minerva's Message is the culmination of many years of scholarly endeavour studying the French National Institute and in particular its Class of Moral and Political Sciences, established during the French Revolution to replace the academies of the Ancien Regime. While some of Staum's findings had been published in scholarly journals over the years since 1980 (according to the acknowledgements in the preface, material from eight out of the twelve chapters had appeared in other forms), it is still extremely useful to have this knowledgeable, balanced, and comprehensive treatment of the Institute.
Staum's overall thesis is that although the Class of Moral and Political Sciences (CMPS) was intended to institutionalize the critical social and political culture of the Enlightenment, in the circumstances of the years following its establishment in 1795, it served in fact as a means of ending revolutionary turmoil and strengthening social order. In making his case, Staum traces the history of the Institute, describes the membership and activities of the CMPS, and provides a helpful overview of French intellectual life during this nascent period of the social sciences.
The Institute's mission, as prescribed in the law of 25 October 1795 that established it, was to conduct research, publish discoveries, correspond with other learned societies, and advise the Directory (i.e., the French government) about "scientific and literary works of general utility and promoting the glory of the Republic" (p. 4). Staum argues that both the CMPS and the government were very conscious of the need to stabilize revolutionary turmoil. Within the Class of Moral and Political Sciences, there was a vocal minority of Ideologue philosophers who had an ambitious vision of using social science to promote social harmony. They hoped to tame passions by reason, or re-channel them to socially acceptable goals. The means they envisioned included refining language to eliminate controversy, countering the effects of climate by appropriate legislation, and using the lessons of history to form citizens for intelligent participation in government. Balancing this technocratic tendency was a genuine commitment to guaranteeing human rights. It was Ideologue opposition to Napoleon Bonaparte's disregard for civil liberties and their opposition to the Concordat re-establishing the Catholic church which led the government to abolish the entire CMPS in January 1803.
Perhaps because of their opposition to Bonaparte, perhaps because they were the most vocal exponents of Enlightenment traditions in this period, the _Ideologues_ have attracted the most scholarly attention among the members of the Institute. Staum, however, contends that the majority of the members of the CMPS, let alone the Institute, were indifferent or hostile to the _Ideologue_ project of constructing human sciences on the model of the natural sciences. He concludes, from a detailed study of the membership of the Class, and from a careful analysis of the activities of _Ideologues_ within the Class (including their role in sponsoring and framing essay prize competitions during these years), that _Ideologue_ control, and even influence, was always quite limited.
Staum's second major theme is that although the self-image of the men of the
Revolution (including those who
established the Directory and its institutions) was that they were creating
a new political and cultural world, there were is fact many continuities in both practice and discourse between the academies of the
Ancien Regime and the Institute. From the early seventeenth century the French crown had funded academies as a way of encouraging
the arts and sciences and enhancing its own prestige. During the last
decades before the Revolution, permeated by Enlightenment influences, Parisian
and provincial academies became places where nobles, clergymen, wealthy office-holders,
lawyers, physicians, and other members of the upper bourgeoisie discussed moral,
political, and social issues. Academies sponsored essay contests on practical
subjects such as hygiene, poverty, education, and legal reform. If the
academies can be portrayed at preparing revolutionary reforms and encouraging
independent judgment, they nevertheless remained very embedded in the Ancien
Regime culture of precedence and privilege. Even provincial academies
solicited royal charters, honoured the monarchy on ceremonial occasions, and
admitted local nobles as honourary members. After 1789, though they made
some efforts to reform their rules, the academies were unable to escape the
image of royal patronage and corporate identity. By 1793, all the Parisian
academies had been abolished as aristocratic anachronisms.
When the Institute, with its First Class of Mathematical
and Physical Sciences, its Second Class of Moral and Political Sciences, and
its Third Class of Literature and Fine Arts, was inaugurated at its first public
session in April 1796, spokesmen for both the government and the Institute proclaimed a new relationship between
the state and learning in a world in which, in modern terminology, "intellectuals would be truly free under a free government"
(p. 13). It soon became clear, however, that the Directory expected the Institute to promote social and political stability,
the war effort, agricultural productivity, and commerce.
Nor was the government really ready to allow unrestricted criticism of its political
and social policies. As early as the anti-royalist coup of Fructidor (of September 1797), a member of the Second Class
was purged by the Directors for political reasons. Bonaparte, while able to
appreciate and celebrate the scientific contributions of its members, rejected
the notion that the Institute serve as a forum for critical thinking, and once
in power, he suppressed the Class of Moral and Political Sciences.
So the ambivalent relationship with the French state was one of continuity between the old academies and the Institute. A further continuity, as Staum demonstrates, appears in the membership of the Institute, where the patterns of social origins and careers remained quite similar to the old academies. The percentage of members of clerical and noble background were somewhat lower in the CMPS than in the old academies, but not dramatically so. As in the literary academies of the Ancien Regime, scholars and men of letters, leavened by professional and official notables, were usually of non-entrepreneurial bourgeois origin. Staum's analysis of the career patterns of members of the Second Class shows that thirty-six per cent of the Class had achieved renown before the Revolution, with the Institute, in effect, sanctioning existing prestige. Even with respect to political opinions, there was no sharp break with the past. Rather, as Staum describes the situation, the Second Class "was a short-lived union of older more established, more conservative or apolitical men in traditional disciplines such as history and geography, with more pro-Revolutionary (though far from politically radical) men in the innovative social sciences" (pp. 48-9).
There was continuity as well, Staum suggests, in discourse. For various complicated reasons, in part political, in part having to do with what audiences expected from the public sessions of the Institute, the original vision of the Institute's founders of promoting the Encyclopedist ideal of the unity of knowledge gradually shifted to an emphasis on eloquence, which was characteristic of the literary culture of the Ancien Regime. Poetry proved more popular and less sensitive politically than Ideologue dissertations on the origins and nature of knowledge.
The third major focus of Staum's work is a thoughtful examination of the development of the social sciences during this period. Arguing that a striking difference between our own era and the eighteenth century is in "the feeling of emancipation that was then attached to the formulation of the human sciences" (p. 14), Staum shows how changing social and political assumptions in the post-Terror years affected the fundamental notions that the Institute thinkers held about the nature and scope of the social sciences. He suggests that part of the current interest in these thinkers was their willingness to grapple with dilemmas still plaguing the social sciences. Like many "experts" today, "tainted by the power-bound implications of all knowledge and tempted by the political power to which some felt so close... [members of the Institute] vacillated between maintaining critical autonomy and giving advice to governments, between being technocrats and being defenders of individual freedom" (p. 18). It is from this critical perspective that Staum, in the latter chapters of his book, traces, in detail, how Institute thinkers wrestled with issues in what would become the field of psychology. Institute members also grappled, inter alia, with questions of moral education, the nature and purpose of history as a science, competition between utility and rights as the foundation for political institutions, and the progress of a science of political economy intended to achieve a better understanding of an evolving commercial society.
Staum's volume is quite complete, with well-chosen illustrations of some the personalities involved, six appendices providing statistical and factual details about Institute members and their activities, fifty pages of end notes, a thirty-page bibliography, and a helpful index. As usual with McGill-Queen's University Press, the book is well edited and handsomely produced. One fault this reviewer found was a blind reference to "the ill-fated Perrault proposal" (p. 34), which is not explained (1). In summary, this is a thoroughly researched, well-organized, and clearly written study that can be recommended to anyone interested in the intellectual and institutional history of the French Revolution.
Richard A. Lebrun
University of Manitoba
lebrun@cc.umanitoba.ca
Copyright 1998 by H-Net, all rights reserved.
(This work may be copied for non-profit educational use if proper credit is
given to the author and the H-France list. For other permission, please
contact H-Net@h-net.msu.edu)
Les héritiers des philosophes des lumières ont institutionalisé en 1795 des modèles de sciences sociales dans la Classe des sciences morales et politiques de l'Institut national, dont l'emblème est la tête de Minerve. L' ouvrage analyse les travaux de cette classe à travers l'articulation savoir-pouvoir. Les attaques contre le despotisme monarchique et les privilèges sociaux (y compris la théorie du gouvernement représentatif, l'économie politique du libre-échange et la théorie de l'instruction publique) sont devenues dans ce nouveau contexte des appuis essentiels pour un gouvernement révolutionnaire modéré. Après la Terreur, les "intellectuels " ont voulu réduire l'instabilité politique et sociale. Un premier chemin vers la stabilité sociale est pris par les Idéologues, qui voulaient garantir par les sciences humaines des habitudes saines et la responsabilité politique des citoyens. La théorie du tempérament a aussi justifié l'exclusion des femmes de l'activité politique. Parmi les sujets abordés dans la Classe, on trouve l'économie politique qui tolère une société hiérarchique, tandis que les études d'histoire et de géographie utilisent un modèle du développement social en quatre étapes pour confirmer une optique eurocentrique du monde. Les outils qui étaient autrefois critiques sont désormais porteur d'un message réconfortant, sinon conservateur. Un contre-courant anti-Idéologue dans l'Institut cherche un deuxième chemin à la stabilité par la morale déiste. Bonaparte lui-même a choisi de prendre une troisième voie avec le Concordat qui marque la réconciliation de l'Etat avec l'Eglise. L'abolition de la Classe en 1803 montre que la lune de miel entre les intellectuels et le pouvoir a été très courte...
Bien que l'image dominante de la Révolution soit celle d'une rupture, l'étude prosopographique des membres de la Classe démontre que les origines sociales et la culture académique ont très peu changé par rapport aux académiciens du dix-huitième siècle. Les historiens sont obligés de reconnaître cette continuité dans les institutions révolutionnaires aussi bien que la rupture.
L'ouvrage
Depuis quelques années s'est développé un débat
sur la possible « fin du travail ». Loin de chercher à fournir
une réponse de plus à cette question d'école, ce livre
met en ordre un ensemble de réflexion issu de vingt années de
recherches sur le thème du travail. Il croise une expérience sociologique
alimentée par des recherches de terrain et une démarche épistémologique
portant sur deux siècles d'histoire des sciences du travail. Ce dialogue
entre l'épistémologie et la sociologie du travail montre à
quel point les débats contemporains sont encore marqués par les
difficiles conditions d'émergence, au début de ce siècle,
des sciences sociales du travail. Celles-ci continuent à porter en héritage,
souvent à leur insu, une longue tradition d'étude du travail qui
remonte au moins à la fin du XVIIIe siècle. Dans cette tradition,
le travail comme objet social ne peut pas être dissocié de sa dimension
naturelle, saisie d'abord par la physique, puis par la physiologie et la psychophysiologie.
L'hypothèse fondatrice de ce livre est qu'un bilan raisonné de
cette histoire des idées est nécessaire à la compréhension
des formes modernes du travail et des débats sociaux qu'elles soulèvent.
L'auteur
François Vatin, titulaire d'un doctorat en économie et en sociologie,
est professeur de sociologie à l'Université de paris X-Nanterre.
Il a publié de nombreux ouvrages qui portent sur l'organisation du travail
et son histoire, le secteur laitier, l'histoire de la pensée économique
et scientifique du XIXe siècle.
Comment se sont formées certaines notions du discours des sciences humaines
et sociales tout au long du XVIIIe siècle et à quels contextes théoriques
peut-on rapporter les dénominations qui se sont alors imposées ?
Autour de cette question le septième volume du Dictionnaire des usages
socio-politiques a réuni sept monographies établies par des auteurs venus
d’horizons disciplinaires différents qui, tour à tour, examinent l’expression de
l’inédit - socialisme -, l’émergence de concepts neufs - division du travail,
production -, le trajet de diffusion d’une formule - grande nation -, le
déploiement, la modification ou le changement de registre d’application d’une
notion - langue de l’économie politique, travail, charlatanisme -.
Diversifiées dans leurs sources et leurs méthodes, ces études partagent une
attention commune à la langue et aux savoirs qui ont motivé la terminologie de
plusieurs champs scientifiques du XIXe siècle.
TABLE DES MATIERES
|
Avant-propos |
Jacques GUILHAUMOU |
7 |
|
Présentation |
Marie-France PIGUET |
9 |
|
Le charlatanisme : une notion univoque aux applications multiples |
Daniel TEYSSEIRE |
15 |
|
De Division of Labour à division du travail. Histoire d’une notion, d’un syntagme et de sa diffusion en France |
Christophe SALVAT |
39 |
|
Histoire et signification d'une expression célèbre : la grande nation (août 1797-automne 1799) |
Jean-Yves GUIOMAR |
67 |
|
Sieyès et la langue de l’économie politique. Un manuscrit inédit |
Jacques GUILHAUMOU |
83 |
|
Production : expression, émergence et diffusion d’une notion |
Marie-France PIGUET |
117 |
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De société à socialisme : l'invention néologique et son contexte discursif |
Sonia BRANCA-ROSOFF |
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Travail dans les discours socio-économico-politiques entre la fin du XVIe et le début du XIXe siècles |
Annie JACOB |
181 |
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Index des noms de personnes |
199 |
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Dictionnaire des usages socio-politiques (1770-1815) |
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