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Au très distingué M. Rolfinck, à Iéna.
Très distingué Monsieur, [a][1]
J’aime et admire M. Meibomius, [2] qui est un savant jeune homme. À de nombreux égards, il est digne d’être aimé par tous les honnêtes gens. Il est fils d’un homme fort érudit, [3] comme il est lui-même. Je l’ai fort bien connu durant de nombreux mois à Paris. [1] J’y ai plus de deux cents auditeurs au Collège royal. [4] Dieu fasse que je puisse être un jour l’un des vôtres : je puiserais alors en abondance à une si riche source et en tirerais de profondes coupes pleines de solide science. J’ai en mains l’Hortus regius Parisiensis ; [5][6] le mois prochain, je vous en enverrai un exemplaire avec d’autres livres que j’ai préparés pour vous. [2] Vale, très distingué Monsieur, et continuez de nous aimer.
De Paris, le 28e d’août 1665.
Vôtre en toute sincérité, Guy Patin.
Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Werner Rolfinck, ms BIU Santé no 2007, fo 195 ro.
Werner Rolfinck avait dû donner à Guy Patin des nouvelles d’Heinrich Meibomius, son ancien auditeur du Collège de France (1661-1662) : alors âgé de 27 ans, il était, depuis deux ans déjà, titulaire de la chaire de médecine de l’Academia Julia à Helmstedt, que son père, Johann Heinrich (v. note [8], lettre 660), avait précédemment occupée jusqu’à sa mort, survenue en 1655.
Guy Patin reprenait ici, mot pour mot, la phrase qu’il avait barrée à la fin de sa précédente lettre (écrite le même jour à Johann Georg Volckamer, v. sa note [5]), à propos du « Jardin royal de Paris » de Denis Joncquet (Paris, 1665, v. note [3], lettre 841).
Ms BIU Santé no 2007, fo 195 ro.
Clarissimo viro D. Rolfinkio, Ienam.
Vir Cl.
Eruditum juvenem D. Meibomium amo et suspicio :
multiplici nomine dignus est qui ametur ab omnibus bonis : Doctissimo patre
natus est, et ipse Filius eruditissimus, quem hîc abundè novi
per multos menses. Hîc habeo in Schola regia supra ducentos audi-
tores : sed utinam Ego tuus esse possem : ex tam uberi fonte plu-
rimum haurierem, et ad me derivarem magnos calices solidæ eruditionis. Hîc
habeo Hortum regium Parisiensem, cujus Exemplar ad Te mittam cum alijs,
2 mense proximo. 1 quæ Tibi comparavi. Vale, Vir Cl. et nos amare perge.
Parisijs, 28. Aug. 1665.
Tuus ære et libra, Guido Patin.