Médecin allemand (Francfort 2 janvier 1631-ibid. 1686), fils de Wilhelm Ernst (v. notes [47], lettre 183), Sebastian [1] avait reçu le bonnet de docteur à Heidelberg en 1659 après de longues études menées à Leipzig et à Helmstedt, mais aussi en Hollande et à Paris (où il avait suivi les cours de Guy Patin). Scheffer a commencé à écrire à Patin au début de 1659. Il a exercé à Francfort, dont il est devenu le premier médecin en 1664, à la mort de son père, et a contribué à la rédaction ou à l’édition de quelques ouvrages médicaux. Aux yeux de Patin, la plus importante fut de très loin celle des Opuscula medica [Opuscules médicaux] de Caspar Hofmann (Francfort, 1667, v. note [14], lettre 150), car elle incluait trois de ses quatre traités inédits que Patin avait achetés à ses héritiers en 1648, et mettait fin à une longue suite d’échecs pour en obtenir l’impression en France ou en Hollande.

Sebastianus Schefferus
Mœno-Francofurtensis, Medic. Doctor

Corpus et oris honos et gratia transiit omnis :
Hæc tamen hinc functi nobilis umbra manet.
Adjuncti Superis, postquam nos Ille reliquit.
Naturæ Dominum nunc sine fine videt.

Mem. monum. Æ. P. Ioh. Georg. Volckamerus Med. Cæs : Præses Nat. Curios.

Sebastian Scheffer, docteur en médecine, natif de Francfort-sur-le Main

[Grâce et beauté du corps comme de l’éloquence, tout s’en est allé ; nous reste pourtant cette noble ombre du défunt. Après nous avoir quittés, il a rejoint les cieux. Pour l’éternité, il contemple maintenant le Maître de la Nature.

Johann Georg Volckamer, médecin impérial, président des Curieux de la Nature, a pieusement édifié ce monument en sa mémoire].

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1. En interprétant Mem. monum. Æ. P. comme étant l’abréviation de Memoriale monumentum ædificavit pie.

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Patin a rencontré Scheffer pour la première fois à Paris le 1^er juin 1657, sur la recommandation de Johannes Antonides Vander Linden (v. note [20], lettre latine 82). Notre édition contient 55 lettres de Patin à Scheffer (en se trompant parfois sur son prénom, Stephanus pour Sebastianus), datées du 7 mars 1659 (où l’on apprend que Scheffer s’adonnait au commerce de livres entre Francfort et Paris) au 26 février 1669.

Les dernières lettres sont assombries par une insigne maladresse de Scheffer et du libraire Thomas Matthias Götze : [3] à son insu, ils expédièrent à Patin 50 exemplaires des Opuscula d’Hofmann ; le syndic des libraires parisiens s’en saisit le 24 juillet 1667, accusa Patin de contrebande et engagea une procédure contre lui, qui se conclut à ses dépens en février 1669 (v. notes [2], lettre latine 434, et [6], lettre latine 466).