Note [10]
Le chapitre cité discute les positions relatives de la trachée-artère et de l’œsophage, mais ce propos ne figure pas dans le texte grec d’Aristote : c’est un enjolivement de la traduction latine de référence, donnée par Theodorus Gaza au xve s. (v. note Patin 51/1187) : lignes 6‑8, colonne 244, tome ii des Aristotelis Stagiritæ Operum, édition de Lyon, Antonius Vincentius, 1561. Cet infime détail pourrait suggérer que Jean ii Riolan connaissait insuffisamment le grec pour se passer des versions latines d’Hippocrate, Aristote ou Galien, auteurs médicaux antiques qu’il citait à tout bout de champ.
Insanire cum insanientibus [Faire le fou avec les fous] est un adage antique qu’Érasme a commenté (no 3614) et attribué à Galien (livre i des Facultés naturelles), qu’il cite en grec et en latin :
Posteaquam autem satis nugati sumus haud sponte, sed juxta proverbium, coacti cum insanientibus insanire, rursus ad urinarum discretionem revertamur. {a}[Après nous être suffisamment arrêtés à des sornettes, non de notre propre fait, mais selon le proverbe, en ayant été contraints de faire les fous avec les fous, revenons à la sécrétion des urines].
- Début du chapitre xv du livre cité, Kühn, volume 2, pages 56‑57 :
Verum quum abunde garriverimus, neque id nostra sponte, sed juxta proverbium cum insanis insanire coacti, rursum ad urinæ secretionem revertamurCe latin fait rêver et donne une idée ce que serait devenu Galien si Érasme l’avait entièrement traduit.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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