Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre x
Note [2]
Le vagissement utérin, {a} est le cri d’un enfant encore renfermé dans le sein de sa mère. Ce phénomène imaginaire, mais décrit par Hippocrate, a fait l’objet d’infinis débats, dont le chirurgien français Alfred Velpeau (1795-1867) a donné une excellente synthèse dans l’Encyclopédie méthodique, médecine (1830, tome treizième, pages 382‑384), avec cette conclusion :
« D’ailleurs, l’homme est entouré de tant de causes d’erreurs que lorsqu’un fait contraire à toutes les lois connues se présente, on peut, sans faire injure à personne, supposer que ceux qui le racontent ont pu se tromper ; la sagesse enfin ne veut pas qu’on l’admette sans opposition. Au surplus, dans la question actuelle, je ne puis mieux rendre ma pensée qu’en répondant aux partisans du vagissement utérin : “ Puisque vous l’avez entendu, je le crois ; mais si je l’avais entendu moi-même, je ne le croirais pas. ” »
- Dont s’est moqué William Harvey, v. note [31] de ses trois lettres sur les Experimenta nova anatomica.
- Mort en 1616, v. note Patin 2/1312.
- V. note Patin 7/7.
- Nuremberg, Alexander Philippus Theodoricus, 1597, deux feuilles, in‑4o.
Concipiunt enim in concupiscientia, portant in gravitate, et pariunt in dolore. Primum est miseria libidinis, unde nascitur peccatum in concepto : secundum miseria infirmitatis, ex qua nascitur miseria corruptionis ; tertium, miseria sensibilis doloris, quam sequitur in partu vagitus præsentis calamitatis.[Elles conçoivent dans le stupre, elles portent dans la lourdeur et elles accouchent dans la douleur : primo, de la misère du plaisir charnel vient le péché inhérent à la conception ; secundo, de la misère de l’infirmité vient celle de la corruption ; tertio, la misère de la douleur ressentie précède le vagissement du tourment propice à l’accouchement].
- Intitulé De iis monstris, in quibus sit tantum aliquid insolite. Infantes barbati : dentati :, Zoroastres : Risus et fletus in utero. Tadissimè editi. Anthropophagi cur hominum carne vescantur [De ces montres qui n’ont que quelque chose d’insolite : enfants qui ont une barbe, des dents, comme fut Zoroastre, {i} qui rient et pleurent dans l’utérus, qui viennent au jour avec très grand retard ; anthropophages ainsi nommés parce qu’ils mangent de la chair humaine].
- V. notule {b}note Patin 49/8202.
- Martin Weinrichius (1548-1609), médecin de Breslau en Silésie (aujourd’hui Wroclaw en Pologne, v. note Patin 6/9017).
- Breslau, Heinricus Osthensius, 1595, in‑4o en deux parties de 464 et 190 pages.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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