Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
3e de 6 parties
Note [20]
Jean ii Riolan puisait dans six sources.
« L’essentiel pour briller dans la maîtrise du savoir n’est pas à la portée des jeunes gens, mais des anciens, qui les surpassent en intelligence, en jugement, en expérience, en clairvoyance et en profonde circonspection. »
Sperabam enim quod ætas prolixior loqueretur et annorum multitudo doceret sapientiam {b} sed ut video spiritus est in hominibus et inspiratio Omnipotentis dat intellegentiam non sunt longevi sapientes nec senes intellegunt iudicium« Je me disais : “ Les jours parleraient, les nombreuses années révéleraient la sagesse ” ; mais c’est l’esprit mis dans l’homme, le souffle du Tout-Puissant qui lui donne l’intelligence ; ce n’est pas l’âge qui donne la sagesse, ce n’est pas la vieillesse qui discerne la justice. »
Sciat ergo quam plurima : unde etiam senibus auctoritas maior est, quod plura nosse et vidisse creduntur (quod Homerus frequentissime testatur).[Sachons bien que la plus grande autorité des vieillards vient de ce qu’on les croit avoir vu et connu beaucoup de choses (Homère en témoigne en maints endroits)].
Omnes pene virtutes corporis mutantur in senibus, et, crescente sola sapienti, decrescente cætera, jejuna, vigiliæ, et eleemosyn, chameuniæ, hic illucque discursus, peregrinorum susceptio, defensio pauperum, instantia oratorum, perseverantia, visitatio languentium, labor manuum, unde præbeantur eleemosynæ.« Presque toutes les vertus dans lesquelles il est nécessaire que le corps agisse s’affaiblissent dans les vieillards ; et au même temps que la sagesse se fortifie en eux, le reste diminue, comme : les jeûnes, les veilles, les aumônes, les visites des affligés, la charité envers les étrangers, la protection des pauvres, la persévérance dans la prière, la visite des malades, le travail des mains pour le soulagement des misérables ; et pour le dire en un mot, toutes les actions de charité corporelle cessent d’être pratiquées quand le corps n’a plus de force. » {c}
« Les maux seuls ne sont pas l’apanage de la vieillesse, mon fils. L’expérience qui l’accompagne l’en dédommage et la conduit plus sûrement que l’impétuosité de la jeunesse. »
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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