Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre viii

Note [22]

C. Webster, page 448, {a} attribue la première relation de cette expérience à Étienne Noël : {b}

During the course of his development of the aether hypothesis, Étienne Noël, who had been Descartes’ teacher at La Flèche, found that the introduction of a small volume of air caused a greater reduction in the mercury level than the same volume of water, when introduced above the mercury in the Torricelian experiment. This was a paradoxical result, since water was at least 400 times as dense as air. The depression of the mercury level was therefore not a manifestation of weight alone. Noël explained the paradox by proposing that the depression in the level was caused by the aether, which was present to a much greater extent in air than in water. However, the significance of this experiment was not in its conclusion, which, like other aether explanations was a problem of speculative rather than experimental physics, but in providing the basis for quantitative methods of measuring the degree of expansion of a volume of air.

[En élaborant son hypothèse de l’éther, {c} Étienne Noël, qui avait été le professeur de Descartes à La Flèche, trouva que la colonne de mercure du tube de Toricelli était moins haute avec un petit volume d’air introduit au-dessus du mercure, qu’avec le même volume d’eau. {d} Ce résultat était paradoxal puisque l’eau est au moins 400 fois plus dense que l’air. Le poids n’était donc pas seul en cause dans l’abaissement du niveau de mercure. Noël interprétait ce paradoxe en proposant que l’éther, bien plus abondant dans l’air que dans l’eau, expliquait la différence de hauteur du mercure. L’intérêt de cette expérience ne résidait pourtant pas dans sa conclusion qui, comme les autres explications fondées sur l’éther, tenait plus à la physique spéculative qu’à l’expérimentale, mais dans le fait qu’elle ouvrait la voie aux méthodes quantitatives permettant de mesurer le degré d’expansion d’un volume d’air]. {e}


  1. V. supra note [1].

  2. Contrairement à Jean Pecquet, qu’il connaissait bien (v. note [12], Lettres à Marin Mersenne), Étienne Noël (Stephanus Natalis) croyait en l’éther mais niait le vide.

  3. V. supra note [4].

  4. Dans son livre intitulé Gravitas comparata, seu Comparatio gravitatis aeris cum hydrargyri gravitate [La Gravité relative, ou Comparaison de la gravité de l’air avec celle du mercure] (Paris, 1648).

  5. Mesures qui ont abouti à la loi de Boyle-Mariotte (v. supra note [1]).



Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre viii, note 22.

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(Consulté le 08/12/2025)

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