Les Dubia anatomica (Copenhague et Paris, 1653, v. note Patin 19/325) sont une des réponses que Thomas Bartholin a opposées aux attaques de Jean ii Riolan contre le passage thoracique du chyle. Leur chapitre v et dernier (pages 28‑36) est intitulé Propter ademptum Hepati sanguinis munus, non esse immutandam Methodum medendi [La charge du sang qu’on a ôtée au foie ne mène pas à modifier la méthode thérapeutique]. Il examine les conséquences médicales des changements physiologiques induits par la double découverte des lactifères thoraciques (Jean Pecquet, 1651) et des vaisseaux lymphatiques (Bartholin, 1653) avec une conclusion en six points :

1. Methodum antiquam receptamque medendi non immutari sed illustrari.
2. Causas morborum nouis his iuentis veriores clarioresque euadere.
3. Ab Hepatis obstructionibus aliisque affectibus, quanquam non sanguificet, sanguis vitia dependere.
4. Nihil sanguis ex Hepate ad Mesenterium deriuari ex Circulationis principiis, nec vllum chylum ad Hepar peruenire, ex obseruationibus Vasorum nostrorum Lymphaticorum.
5. Veterum authoritatem experientiæ certissimæ nunquam esse præponendam.
6. Cordis in omnium affectuum curatione habendam quoque esse rationem.

1. [La méthode thérapeutique ancienne et admise n’est pas modifiée mais éclairée.
2. Les causes des maladies sont rendues plus vraies et claires par ces nouvelles découvertes.
3. Les obstructions et autres affections du foie entraînent des vices du sang, bien qu’il n’y soit pas élaboré.
4. Aucune goutte de sang ne passe du foie dans le mésentère, suivant les principes de la circulation, et aucune goutte de chyle ne se rend au foie, suivant notre découverte des vaisseaux lymphatiques.
5. L’autorité des Anciens ne doit jamais être placée devant l’extrêmement solide expérience.
6. Il faut aussi prendre en compte le cœur dans le traitement de toutes les maladies].