Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
4e de 6 parties
Note [4]
Hieroglyphica d’Horapollon, chapitre 36, pages 30‑33, Quomodo Ægyptias litteras [Comment se font les lettres égyptiennes] : {a}
Cæterum Ægyptias litteras, aut sacrum scribam, aut finem inuentes, atramentum, cribrum et iunctum pingunt. Ægyptias quidem litteras, quod his omnis apud eos scriptura compleatur. Iunco enim, non alia re vlla scribunt. Cribrum verò appingunt, quoniam hoc cùm primùm sit panis conficiendi instrumentum, ex iunco fit. Innuunt itaque, cuicumque victus suppetit, eum litterarum studiis animum adiuncturum : cui vero non suppetit, aliis operam daturum artibus. Quociraca et apud eos eruditos Sbo vocatur, quod nomen si interpreteris, plenum alimentum sonat. Sacrum autem scribam, quoniam hic vitam mortemque dignoscit. Nam est apud sacros scribas liber, sacram ambrem appellant, cuius ope iudicium de ægroto decumbente ferunt, sit vitalis, necne ; id ex ægri decubitu, signis quibusdam perspicientes. Finem denique, quoniam qui litteras didicit, ad tranquillum vitæ portum pervenit, non iam vitæ incommodis oberrans aut fluctuans
Dans la traduction française, {b} ce texte correspond au xxxviiie hiéroglyphe, L’encre, le jonc, le crible, pages 78‑80 :
« Ces trois choses désignent les lettres égyptiennes, le scribe sacré, la fin. Elles désignent les lettres égyptiennes parce que, chez les Égyptiens, toute écriture s’exécute avec le jonc et l’encre, et parce que le crible, {c} qui est fait avec du jonc et qui est le premier outil pour faire du pain, donne à entendre que quiconque a de quoi vivre, s’appliquera aux lettres, et que celui qui manque du nécessaire, se livrera à un autre art. De là vient que les Égyptiens appellent la science Sbo, mot qui signifie nourriture pleine, c’est-à-dire suffisante. {d}Le scribe sacré est évidemment désigné par l’encre et le jonc. Il l’est aussi par le crible parce qu’il discerne la vie et la mort, comme le crible sépare le bon grain du mauvais. Il fait ce discernement par le moyen d’un livre, gardé par ceux de ce collège, et sacré comme eux. Les Égyptiens l’appellent Ambrés : il leur sert à connaître si un malade vivra ou s’il mourra, et cela à la façon dont il est dans son lit.
L’encre, le jonc et le crible, désignant les lettres, désignent aussi la fin, parce que celui qui les a apprises est arrivé à une fin heureuse, à un port tranquille, où il n’est plus agité par les maux de la vie. »
- Paris, 1647, v. note [1], Responsiones duæ de Jean ii Riolan, préface au lecteur.
- Hiéroglyphes, dits d’Horapolle, ouvrage traduit du grec par M. Requier, « À Amsterdam, et se trouve à Paris, chez Musier, libraire », 1789, in‑12, de 326 pages.
- Tamis.
- Mise en exergue du passage abrégé par Jean ii Riolan, pour faire entendre qu’il ne tenait pas Hyginus Thalassius pour un savant.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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