Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
3e de 6 parties
Note [43]
La même note [7], Brevis Destructio, chapitre iii, détaille les références à Celse (dans sa notule {e}), et à la page 586 du livre de Jean ii Riolan sur la circulation du sang (Opera anatomica vetera et nova de 1649).
Sa page 587 (4e paragraphe) prolonge ainsi la discussion sur la saignée :
Ac sanè videtur Galenus, ambitiosè et animosè libros de venæ sectione scripsisse, annum agens trigesimum quartum, cùm videret Erasistratum in omnibus Medicinæ partibus tanquam virum admirabilem prædicari. Cœpit ardentiùs illius scripta reprehendere, atque selegit libros eiusdem Authoris de eductione sanguinis, quos publicè examinauit et refutauit, eò vehementius, quò magis excandesceret Martialis, seu Martianus Erasistrateus esse volens. Eo modo Archigenem insectatus est Galenus, vt famam eius deprimendo, suam magis extolleret : ideoque cautè legendus est in curatione morborum, propter varietatem et discordiam in eius scriptis, quem idcirco Fernelius tradit ad meditationem potiùs, quàm ad medendi rationem vitam omnem contulisse.[Et on voit bien l’ambition et la volonté que Galien a mises à écrire ses livres sur la phlébotomie : à l’âge de trente-quatre ans, il a compris qu’Érasistrate {a} était tenu pour un homme à admirer en toutes les parties de la médecine ; il a alors commencé à critiquer vigoureusement ses écrits, en choisissant ceux qui traitaient de la soustraction de sang, qu’il a publiquement examinés et réfutés, avec la volonté d’irriter fortement Martialis ou Martianus, {b} qui adhérait à la doctrine d’Érasistrate. Ce faisant Galien a beaucoup rehaussé le renom d’Érasistrate en voulant le rabaisser ; en quoi il a suivi Archigène. {c} Il faut donc lire Galien avec prudence quand il parle de thérapeutique, en raison de la diversité et des contradictions de ses écrits, et Fernel juge qu’ils incitent plutôt à la méditation qu’à l’adoption d’une manière de remédier qu’on suivrait durant toute sa vie]. {d}
- V. notule {c}, note [9], Historia anatomica, chapitre iii.
- Médecin contemporain de Galien.
- V. note Patin 2/1139 pour Archigène, qui aimait dénigrer les médecins dont il ne partageait pas les opinions.
- Riolan vénérait nettement moins Galien pour sa thérapeutique que pour son anatomie.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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