Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
3e de 6 parties
Note [51]
Jean ii Riolan tirait ses deux citations des lettres de Cassiodore. {a}
Gratum nobis est, vota nostra circa Sacri Ordinis augmenta proficere. Lætamur, tales viros emergere, qui Senatoria mereantur luce radiare : vt laude conspicuis deferatur gratia dignitatis. Curia namque disciplinis Veterum patet : nec ei iudicari potest extraneus, qui bonarum artium est alumnus.[Nous sommes ravis de voir accomplis nos vœux que croisse le lustre de l’Ordre sacré des sénateurs. Nous nous réjouissons qu’apparaissent de tels hommes, et ils mériteraient de faire briller le Sénat, car la dignité d’y être admis est conférée à ceux que leur talent a signalés. Le Sénat s’ouvre à ceux qui maîtrisent le savoir de l’Antiquité, il ne peut tenir pour étranger celui qui a étudié les arts libéraux]. {c}
Nulli sit ingrata Roma, quæ dici non potest aliena. Illa eloquentiæ fœcunda mater, illa virtutum omnium latissimum templum. Sentiatur plane, quòd clarum est, non sine gratia esse creditur, cui habitatio tanta præstatur.[Tout le monde est heureux d’être à Rome, {d} qui ne peut être tenue pour étrangère. Elle est la féconde mère de l’éloquence, le très vaste temple des vertus. Tout cela doit être pleinement apprécié, car être assigné à une telle résidence est une faveur].
- V. notule {a}, note Patin 16/8197, pour Cassiodore, Magnus Aurelius Cassiodorus Senator, et l’édition de ses Opera à laquelle j’ai recouru (Paris, 1588). J’ai mis en exergue les passages cités par Riolan.
- Roi des Ostrogoths de 493 à 526.
- Enseignés dans les collèges de Paris, dépendant de la Faculté des arts (v. note Patin 8/679), les sept arts libéraux (opposés aux arts mécaniques) étaient la rhétorique, la grammaire et la poésie (française et surtout latine), la peinture, la sculpture, l’architecture et la musique. Cet apprentissage permettait d’accéder au grade de maître ès arts, qui ouvrait l’accès aux facultés dites supérieures (théologie, médecine et droit canonique).
- Riolan voulait parler de Paris, au profond mépris de Montpellier et des autres universités.
On comprend à demi-mot que Jean Pecquet avait préféré achever ses études médicales à Montpellier, avec quelque dépit des Parisiens pour avoir laissé partir un des plus brillants élèves de leur Faculté.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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