Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre xi, note 20.
Note [20]

Vas breve [vaisseau court] (L’Encyclopédie, 1781) :

« vaisseau au fond de l’estomac, ainsi appelé à cause de sa brièveté. {a} Il envoie plusieurs petites branches du fond de l’estomac à la rate, ou de la rate à l’estomac, suivant l’usage que les Anciens lui ont attribué, car ils croyaient que par le moyen de ce vaisseau, la rate fournissait à l’estomac un suc acide {b} qui, agissant sur les tuniques internes et nerveuses de ce viscère, causait le sentiment de la faim ; et qui, se mêlant en même temps avec les aliments contenus dans l’estomac, aidait par son acidité à leur dissolution. Mais en examinant avec plus d’attention les petites branches de ce vaisseau, on trouve qu’elles ne pénètrent pas jusqu’au dedans de l’estomac, et qu’elles ne sont autre chose que les branches de veines qui servent à reporter le sang dans la veine splénique, d’où il va dans la veine porte. » {c}


  1. Manuel anatomique et pathologique de Jean ii Riolan (Paris, 1661, v. supra note [2]), livre second, chapitre xxvii, De la rate, page 204 :

    « Elle est attachée à l’estomac par deux ou trois veines assez remarquables, lesquelles sont appelées Vas breve, c’est-à-dire vaisseau court, à cause qu’elles font très peu de chemin ; et c’est d’elles que l’on parle très souvent, à cause que c’est par ces veines que la rate se décharge dedans l’estomac, de même qu’elle se décharge dedans les boyaux et dans les reins par les artères et veines spléniques. »

    V. notes [2] et [3], Hitoria anatomica de Thomas Bartholin, chapitre ii, pour le rôle imaginaire du vas breve dans l’absorption directe du chyle gastrique.

  2. Ou bien de l’atrabile (bile noire ou mélancolie).

  3. En anatomie moderne, les vaisseaux courts (vasa brevia) de l’estomac irriguent sa gibbosité supérieure (fundus, qui jouxte la rate) : les artères sont des branches terminales de la splénique ; le sang en revient dans la veine porte en passant par la splénique.

    Le vas breve est un mythe que les anciens anatomistes ont longtemps tenu pour une communication de haute importance physiologique dans les relations entre la rate et l’estomac. Il a disparu avec l’atrabile.


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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre xi, note 20.

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(Consulté le 08/12/2025)

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