Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre xi, note 22.
Note [22]

Vnote Patin 3/153 pour les mirifiques vertus revigorantes qu’on accordait alors au lait d’ânesse.

S’agissant des matières fécales, j’ai préféré traduire sapor par « parfum » (odeur agréable de certains purgatifs) que par « saveur », sans surestimer la bravoure et l’abnégation des anciens médecins.

En s’appuyant sur l’interprétation scabreuse de faits touchant au transit digestif de substances disparates, Jean Pecquet voulait prouver l’existence d’une communication directe entre le réservoir du chyle et les artères rénales. Ni lui ni personne depuis n’en a jamais démontré la réalité anatomique ou physiologique (fonctionnelle).

L’autre erreur de Pecquet, qu’il convient à nouveau (v. supra note [8]) de souligner, a été de croire que toute la substance nutritive était contenue dans le chyle laiteux, sans admettre l’autre voie majeure d’absorption que représentent les branches de la veine porte, et dont le sang ne court-circuite pas le foie. Il tombait dans l’erreur commune à bien des inventeurs, qui consiste à s’enivrer de leur découverte en lui donnant plus d’essor qu’elle n’en justifie, pour penser qu’elle anéantit absolument tout ce qu’on avait cru avant elle. Le progrès scientifique est élastique : tout bond en avant est suivi d’un recul partiel.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre xi, note 22.

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(Consulté le 09/12/2025)

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