Texte : Anagramma (1654), note 9.
Note [9]

Fable 41 d’Ésope, Le Renard ayant la queue coupée, {a} dont Pierre de la Serre (pseudonyme de Jean Meslier) a donné cette traduction : {b}

« Un renard fut pris un matin dans les filets, d’où s’étant échappé, non pas ses bagues sauves, {c} car sa queue y demeura ; de vergogne et de honte qu’il conçut, se déplaisait grandement de vivre. Pour donc remédier à cela, il s’avise de proposer à tous les autres, par forme de conseil, qu’il en fallait faire de même, afin de couvrir sa honte particulière par un mal général et commun. À ce sujet les convoque tous et, en pleine assemblée, met en avant qu’on devait ordonner à ce que les queues d’un chacun fussent coupées, attendu que ce n’était pas seulement une partie messéante, mais aussi que c’était une charge attachée au corps qui était surnuméraire et ne faisait qu’empêcher. Là-dessus, un renard des meilleurs praticiens {d} va repartir, disant : “ Mon ami, je crois que s’il n’y allait, en cette affaire, de votre intérêt particulier, vous ne nous mettriez pas cette proposition sur le bureau.
Le sens moral.

Sous le voile de cette fable nous est enseigné que lorsque les malicieux et méchants nous donnent conseils, ils ne le font pas poussés de bienveillance, mais plutôt en considération de leur propre intérêt. »


  1. Titre sous lequel Jean de La Fontaine l’a reprise en 1668.

  2. Les Fables d’Ésope. Traduction nouvelle…, Paris, Michel Demenius, 1650, in‑12, pages 3‑4.

  3. Sans qu’il lui en ait rien coûté.

  4. Juristes.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Anagramma (1654), note 9.

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(Consulté le 11/12/2025)

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