Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
3. Critique du chapitre vi (conclusion)
des Experimenta nova anatomica
et des Lettres de soutien, note 16.
Note [16]

Jean ii Riolan avait été plus nuancé dans le court livre vii de son Anthropographia (Paris, 1649), consacré à la vivisection (v. supra note [5], 2e extrait cité), chapitre premier, page 413 :

Nunc superest ad operis Anatomici perfectionem, Viventis Animalis Anatomen exponere, quod dum exequor, non piacula, neque cædes et homicidia suadeo, procul absit à Medicina ista crudelis et scelerata doctrinæ Anatomicæ curiositas, nec cadit in quemquam tantum scelus. Homo sum, nihil humani à me me alienum puto, sed more et exemplo Galeni, Anatomen illam viuam in brutis exerceo innocentiore doctrinæ studio, ut quarumdam partium obscuras et incompertas actiones explorem, atque dignoscam. Exemplo illius apud Poëtam,

———————— pecudumque reclusis
Pectoribus inhians, spirantia consulit exta.

[Pour parachever mon ouvrage anatomique, il reste maintenant à exposer l’anatomie de l’animal vivant. Ce faisant, je ne recommande ni les abominations, ni les tueries ni les meurtres : qu’on bannisse de la médecine cette cruelle et scélérate curiosité de la science anatomique, et qu’elle n’expose aucune personne à un si grand crime. {a} Je suis homme et pense que rien de ce qui est humain ne m’est étranger, mais selon la coutume et l’exemple de Galien, je pratique cette anatomie vivante sur les bêtes pour étudier la doctrine en toute intégrité en vue d’explorer et discerner les fonctions obscures et inconnues de certains organes, sur l’exemple de celle dont le Poète a dit :

———————— pecudumque reclusis
Pectoribus inhians, spirantia consulit exta
]. {b}


  1. L’épouvante de la vivisection humaine a de tout temps terni la bonne réputation de l’anatomie : v. notes Patin 4/1363 et 8/1484.

  2. Virgile, Énéide, chant iv, vers 63‑64, sur Didon (vnote Patin 23/551) : « avidement penchée sur les poitrines béantes des bestiaux, elle consulte leurs entrailles palpitantes »

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
3. Critique du chapitre vi (conclusion)
des Experimenta nova anatomica
et des Lettres de soutien, note 16.

Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1002&cln=16

(Consulté le 08/12/2025)

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