Vasa lymphatica (Copenhague, 1653, v. supra note [15]), Usus Vasorum Lymphaticorum [Utilité des vaisseaux lymphatiques], chapitre vii, pages 47‑52 :
Usus venarum Lymphaticarum esse potest, 1. Ut nutriendas partes onere inutilis sibi aqvæ levent. 2. Ut aqvam aliis partibus certos in fines apportent, inprimis cordi, sive ad sanguinem alioquin crassiorem nonnihil diluendum, sive calidiorem temperandum, sive ad sanguinis concoctionem promovendam. Interea et chylum in mesenterio et lacteis ductibus fluxilem reddunt, quia aqva in vasis suis prope hepar et Iliacum copiosè redundat in chyli distributione. Forsan extrahitur continua aqvæ circulatione, qvidqvid adhuc utile esse posset, velut crebris destillationibus, amandaturque tandem ne Sisyphi saxum volvamus, sero permista lympha sive ad renes, sive corporis habitum. 3. Multorum in corpore accidentium causam reddant expeditiorem. […]
Optimè Tullius : In re nova atque admirabili, investigato, si potes, si nullam reperies causam, illud tamen exploratum habeto, nihil potuisse fieri sine causa, eumque errorem, quem tibi rei novitas attulerit, naturæ ratione depellito.
[L’utilité des veines lymphatiques peut être : 1. de soulager les parties qu’elles irriguent du poids de l’eau qui leur est inutile ; {a} 2. d’apporter de l’eau aux autres parties dans de strictes limites, et surtout au cœur, soit pour diluer le sang qui y est d’ailleurs parfois très épais, soit pour modérer leur trop grande chaleur, soit pour y promouvoir la digestion du sang ; ainsi rendent-elles plus fluide le chyle contenu dans le mésentère et dans les conduits lactifères, car l’eau y abonde copieusement près du foie et des lombes, permettant le mouvement du chyle ; peut-être une circulation continue d’eau en extrait-elle ce qui est encore utilisable, comme par de multiples distillations, et finalement, pour que nous ne roulions pas le rocher de Sisyphe, la lymphe mêlée au sérum s’éloigne-t-elle soit vers les reins, soit vers les structures constitutives du corps ; 3. de hâter l’évolution de nombreux accidents survenant dans le corps. {b} (…)
Cicéron l’a parfaitement dit : « Face à un fait nouveau et surprenant, cherche si tu peux, et si tu n’y trouves aucune explication, n’en tiens pas moins pour certain que rien ne se fait sans cause, et en te référant à la nature des choses, chasse cette terreur que la nouveauté t’aura procurée. »] {c}
- Cela préfigure le drainage permanent du liquide interstitiel exsudé lors des échanges capillaires sanguins dans toutes les parties du corps.
- Ces deux dernières hypothèses sont aujourd’hui nettement moins pertinentes et intelligibles que la première : on y perçoit néanmoins vaguement l’évacuation par la lymphe des déchets accumulés dans les tissus, et le rôle éminent qu’elle joue dans la défense de l’organisme contre les agressions (immunité).
- De la Divination, livre ii, chapitre xxvii.
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