Texte : Observationes de Venis lacteis (1655).
1. Lettre de Charles Le Noble
à Jean ii Riolan, première partie, note 4.
Note [4]

Contrairement aux précédents propos, qui émanaient des préceptes généraux de Socrate (maïeutique, ou accouchement de la pensée), de Platon et d’Aristote, celui-ci venait d’un texte précis de Galien, au livre i, chapitre iv, De l’Utilité des parties, sur la raison et la main de l’homme, qui sont les instruments naturels de ses arts et de sa défense :

Pulchre igitur Aristoteles manum velut organum quoddam ante organa esse dixit. Pulchre autem et aliquis nostrum, Aristotelem imitatus, rationem velut artem quandam ante artes esse dixerit. Sicut enim manus, quanquam nullum sit eorum, quæ particularia sunt organa, quia tamen omnia recte potest recipere, organum est ante omnia organa : ita et ratio, quia nulla quidem ex artibus est particulraibus, omnes autem in se ipsam recipere nata est, ob id ars ante artes fuerit. Homo igitur animalium omnium solus, cum artem ante artes in anima habeat rationem, optimo jure organum ante organa in corpore manum possedit. {a}

« Aristote a donc dit excellemment que la main est, en quelque sorte, un certain instrument {b} qui tient lieu d’instruments. À l’imitation d’Aristote, nous pourrions aussi très bien soutenir que la raison {c} est un certain art {d} qui tient lieu des autres arts. En effet, comme la main, n’étant aucun des instruments particuliers, tient lieu de tous les instruments, puisqu’elle peut très bien les manier tous, de même la raison, qui n’est aucun des arts particuliers, puisqu’elle est capable de les recevoir tous, serait un art qui tiendrait lieu des arts. L’homme donc, étant de tous les animaux le seul qui possède dans son âme {e} un art qui tient lieu des arts, jouit en conséquence dans son corps d’un instrument qui tient lieu des instruments. » {f}


  1. Traduction latine de Kühn, volume 3, pages 8‑9.

  2. οργανος.

  3. λογος.

  4. τεχνη.

  5. ψυχη.

  6. Traduction française de Daremberg, volume 1, page 117.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Observationes de Venis lacteis (1655).
1. Lettre de Charles Le Noble
à Jean ii Riolan, première partie, note 4.

Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1060&cln=4

(Consulté le 08/12/2025)

Licence Creative Commons