Texte : Observationes de Venis lacteis (1655).
2. Lettre de Charles Le Noble
à Jean ii Riolan, seconde partie, note 12.
Note [12]

Le chirurgien rouennais la Bale n’a laissé aucune autre trace que j’aie su trouver. Son compatriote, le médecin Pierre Guiffart, auteur du Cor vindicatum (Rouen, 1652), en faveur de Jean Pecquet, {a} a parlé de Charles Le Noble dans sa :

Lettre à un docteur et professeur en médecine, {b} touchant la connaissance du chyle et de ses vaisseaux, qui le portent au cœur. Ensemble la nouvelle découverte de la Noble Valvule qui confirme entièrement la doctrine de la circulation du sang, {c} et établit pleinement que le cœur est le véritable auteur du sang, et non pas le foie. Doctrine qui rend la théorie de la médecine plus facile, et la pratique plus heureuse. Avec quelques observations considérables sur l’Hydropisie. Par le sieur Guiffart, docteur en médecine agrégé au Collège de Rouen. {d}


  1. V. note [10], Brevis Destructio d’Hyginus Thalassius, chapitre i.

  2. Il ne s’agissait pas de Jean ii Riolan, mais d’un de ses collègues, qui pouvait être Jacques Mentel, alors ancien professeur de médecine de la Faculté de Paris (v. note [13] du Clypeus, 1re partie).

  3. Guiffart donnait ce nom à la valvule qui est située à l’abouchement de la veine cave inférieure dans l’oreillette droite, et s’en justifiait en attribuant sa découverte à Charles Le Noble (§ 53, page 31) :

    « Or il est constant qu’en ce même point d’union dont nous venons de parler, il se trouve une Valvule notable tellement disposée que par quelque agitation qui puisse arriver au sang, il est impossible que le sang et le Chyle, qui d’en haut descendent dans le cœur, et le sang, qui d’en bas s’y vient aussi rendre, puissent jamais se confondre, et c’est cette considérable Valvule que j’appellerai Noble, tant à raison de l’excellent usage qu’elle apporte à cette noble partie, qu’à cause du nom d’un de MM. nos Collègues qui, comme excellent Anatomiste, en a fait la découverte, et qui me l’a premièrement démontrée en l’Hôtel-Dieu de Magdaleine, sur les sujets de trois corps humains qui furent ouverts à ce dessein […]. »

    La découverte de cette « Noble Valve » n’était ni originale ni fondamentale. La nomenclature anatomique a jadis retenu le nom de l’anatomiste romain Bartolomeo Eustachi (mort en 1574) pour désigner la valve de la veine cave inférieure. Chez le fœtus, c’est un repli qui dirige le sang de cette veine vers le foramen ovale ; chez l’adulte, c’est un reliquat inconstant et non une valve fonctionnelle, l’hémodynamique suffisant à empêcher tout reflux de l’oreillette droite ou de la veine cave supérieure dans l’inférieure.

  4. Rouen, François Vaultier, 1656, in‑fo de 52 pages.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Observationes de Venis lacteis (1655).
2. Lettre de Charles Le Noble
à Jean ii Riolan, seconde partie, note 12.

Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1061&cln=12

(Consulté le 08/12/2025)

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