Biographie : Jean Pecquet, note 2.
Note [2]

Vnote Patin 8/804 pour les déchirants adieux de Jean Pecquet à Nicolas Fouquet en décembre 1664, sous l’œil vigilant de d’Artagnan, rendus célèbres par Olivier Lefèvre d’Ormesson et par Madame de Sévigné.

Dans son Nicolas Fouquet (Paris, Plon, 1890), J. Lair a conté la suite des événements (tome second, huitième partie, chapitre premier, pages 420‑421) :

« Pecquet et La Vallée {a} furent gardés à la Bastille pendant quatre mois par défiance, {b} pour les empêcher de conspirer. Pecquet offrit en vain de s’enfermer à Pignerol. Il avait montré trop de talents divers en aidant Fouquet au cours du procès, en copiant ses pièces. {c} Cet homme admirable fut reconduit à Dieppe où, tout en illustrant son nom, il ne cessa jamais de veiller de loin sur la santé de son cher maître et ami. Vit-on jamais dévouements plus nobles, plus touchants ? » {d}


  1. Fidèle valet de Fouquet, qui avait aussi partagé son emprisonnement.

  2. Leur levée d’écrou eut lieu le 26 février 1665 : Archives de la Bastille, Documents inédits recueillis et publiés par François Venaison… Règne de Louis xiv (1659-1661), page 346.

  3. Dans son Journal, Olivier Lefèvre d’Ormesson a relaté une visite de la cellule de Fouquet à la Bastille en janvier 1664 (tome deuxième, 1661-1672, publié par Adolphe Chéruel, Paris, 1861, page 79) :

    « La procédure achevée, étant obligé d’attendre qu’on eût écrit la copie d’un arrêt, nous entrâmes en conversation sur sa chambre et ses veillées. Je demandai à voir tout son logement et M. Pecquet, son médecin, que j’avais vu en Picardie. J’entrai dans sa garde-robe, qui est dans une tour, et [dans] une autre pièces plus petite, il y avait quelques oiseaux dans un coin. Il nous montra ensuite ses livres, tous ses papiers, tout son travail sur le procès, les minutes de ses écritures, de quelle manière il travaillait ; qu’il n’avait été lu un seul mot qu’il n’eût composé ; qu’après avoir écrit, il donnait à copier à M. Pecquet ; qu’il relisait et corrigeait, et puis donnait à écrire au dehors ; que son conseil ne lui servait de rien sur cela ; qu’il leur lisait quelquefois ce qu’il avait composé. »

  4. La disgrâce de Pecquet fut néanmoins brève : dès le milieu de l’année 1666, Louis xiv et Jean-Baptiste Colbert le nommèrent parmi les tout premiers membres de l’Académie des sciences qu’ils venaient de créer (v. infra note [8]). Une telle bienveillance de la Couronne envers le médecin de son sujet le plus haï est surprenante : on peut se demander si Pecquet n’aurait pas ainsi été discrètement récompensé de quelques services rendus à l’autorité royale pendant ses trois années d’incarcération volontaire, mais ce serait écorner son héroïque dévouement qui a fait l’admiration de tous ses biographes.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Biographie : Jean Pecquet, note 2.

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(Consulté le 08/12/2025)

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