Biographie : Jean Pecquet, note 3.
Note [3]

La correspondance de Marin Mersenne établit seulement que Jean Pecquet était à Rome en février 1647, à Paris en mai 1648 et à Agde en août de la même année. La note [2] de la première lettre pose la troublante question d’une visite à Padoue où il aurait pu rencontrer Johann Vesling qui méditait sur la présence de chyle dans des vaisseaux thoraciques.

Jean-Pierre Dadoune (pages 17‑18, v. supra note [1]) cite une surprenante observation de Jean Pecquet {a} que Jacques-Bénigne Winslow (Odense, Danemark 1669-Paris 1760) a transmise à « M. Bertrandi, membre du Collège royal de chirurgie en l’Université de Turin ». Elle est dite « copiée d’après l’original écrit et signé de la main de M. Pecquet, que M. Bertrandi a communiqué à l’Académie » :

« Squirre que j’ai trouvé en l’année 1645, dans la matrice de feue Madame la marquise de *** en l’ouvrant pour l’embaumer à Paris […]. Cette dame, au service de laquelle j’ai eu l’honneur d’être attaché durant près de cinq ans, était âgée de 68 ans. […] M. Morisset était son médecin et fut présent à l’ouverture que j’en fis avec M. Emmerez, chirurgien de Saint-Côme. » {b}


  1. Annexe du Mémoire sur les concrétions calculeuses de la matrice, par M. Louis, dans les Mémoires de l’Académie royale de chirurgie, Paris, Delaguette, 1753, tome second, pages 585‑586.

  2. V. notes Patin  31/152 pour Philibert Morisset (mort en 1678, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1627) et 5/645 pour Paul Emmerez, chirurgien parisien mort en 1690. Pecquet précise en outre que Simon Pimpernelle (mort en 1658) était le chirurgien particulier de cette patiente.

Jean-Pierre Dadoune en déduit que « durant près de cinq ans, Pecquet a été attaché au service de la marquise de ***, qui vit en province, peut-être à Rouen. En 1645, il accompagne cette dame venue pour affaires à Paris, où, au terme d’une longue maladie, elle décède ». Pour ma part je trouve tout à fait improbable que, des âges de 19 à 23 ans (1641-1645), un collégien puis philiatre de Paris, tout occupé à ses études, ait pu servir de médecin personnel à une marquise. L’affaire devient plus vraisemblable si, en se fondant sur les dates de mort des praticiens cités, on admet une transcription erronée de la date : 1645 pour 1655, année où Pecquet était diplômé depuis trois ans, mais de Montpellier, ce qui ne lui permettait pas d’exercer à Paris (interdiction rappelée par le décret de la Faculté du 12 mai 1651, v. ses Décrets et assemblées de 1650-1651) et explique la présence de Morisset au chevet de la dame (qui pouvait appartenir au cercle des Fouquet).

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Biographie : Jean Pecquet, note 3.

Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1500&cln=3

(Consulté le 08/12/2025)

Licence Creative Commons