| Note [8] | |
Promoteur aussi hardi que déterminé du progrès, Jean Pecquet achevait son chapitre en blâmant les noms de veine artérieuse (artère pulmonaire) et d’artère veineuse (ensemble formé par les veines pulmonaires et l’oreillette gauche), les trouvant aussi abscons que le jugent aujourd’hui les lecteurs des textes médicaux anciens. Écrit en 1630, L’Homme de René Descartes (mort en 1650) n’a paru pour la première fois en latin qu’en 1662, {a} mais Pecquet avait dû (je ne sais comment) avoir eu vent de ce passage : {b} « Et on pourra remarquer que ces deux vaisseaux, à savoir la veine artérieuse et la grande artère, {c} sont composés de peaux beaucoup plus dures et plus épaisses que ne sont la veine cave et l’artère veineuse : ce qui montre que ces deux-ci ont un autre usage que les deux autres ; et que celle qu’on nomme l’artère veineuse est véritablement une veine, comme, au contraire, celle qu’on nomme la veine artérieuse est une artère. Mais ce qui est cause que les Anciens {d} ont nommé artère celle qu’ils devaient nommer une veine, et qu’ils ont nommé veine celle qui est une artère, c’est qu’ils ont cru que toutes les veines venaient de la cavité droite du cœur, et toutes les artères de la gauche. » L’anatomie a depuis donné entièrement raison à Descartes et à Pecquet. |
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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Texte : Jean Pecquet Dissertatio anatomica de circulatione sanguinis et motu chyli (1651) Chapitre iii, note 8. Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=0023&cln=8 (Consulté le 08/12/2025) |