Texte : Jean Pecquet
Nova de thoracicis
lacteis Dissertatio
(1654)
Expérience iv, note 14.
Note [14]

Hippocraticè circulans m’a semblé signifier « tourner hippocratiquement en rond », pour attaquer à la fois l’aveugle vénération pour l’antique médecine grecque et le rejet obstiné de la circulation sanguine qui bornaient l’esprit de Jean ii Riolan et le rendaient incapable de juger sainement les progrès anatomiques de son siècle.

Tout lecteur qui croit connaître le latin ne peut qu’être médusé par la barbarie et l’hermétisme de cette conclusion. J’ai malgré tout tenté d’en donner une traduction intelligible, sans égard pour les règles grammaticales d’une langue que Jean Pecquet torturait ici plus horriblement que nulle part ailleurs dans son livre. J’avoue pourtant très humblement avoir pu m’y fourvoyer et exprimer infidèlement la véhémence de son ressentiment contre Riolan.

Après cela, Pecquet n’a plus signé aucun texte sur la controverse du chyle, bien qu’il se soit, je pense, exprimé sous le pseudonyme de Guillaume de Hénaut, dans le Clypeus(1655). Riolan s’est encore déchaîné contre lui et ses partisans (les « docteurs Pecquétiens ») dans ses Responsiones duæ [Deux réponses] (même année).

Hormis les acerbes attaques de Pecquet contre Riolan et sa fâcheuse erreur sur l’origine chyleuse du lait mammaire, exposée dans ce dernier chapitre, la Nova Dissertatio n’ajoute à peu près rien aux conclusions exposées dans ses Experimenta nova anatomica de 1651. Il s’agit néanmoins d’un épisode marquant de la Tempête du chyle, dont les hardiesses ont alimenté la suite.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean Pecquet
Nova de thoracicis
lacteis Dissertatio
(1654)
Expérience iv, note 14.

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(Consulté le 08/12/2025)

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