Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre v, note 18.
Note [18]

La communication directe que les canaux thoraciques établissent entre le tube digestif (plutôt que le seul estomac) et le cœur est en effet exploitée dans les deux références citées par Hyginus Thalassius.

  • Cor vindicatum, seu Tractatus de cordis officio… [Le Cœur revendiqué, ou Traité sur la fonction du cœur…] de Pierre Guiffart {a}, chapitre viii, Utilitates quæ hanc doctrinam sequuntur [Utiles fonctions qui découlent de cette doctrine], pages 35‑36 :

    Ex tot et tantis commodis (vt pauca subjiciam) colligere licet, quo pacto exhausti à nimio labore, vel solis ardore spiritus vitales, epoto vini spiritu, ipsis tenuitate, siccitate, caliditate, et nutriendi facultate, congruente, tam celeriter instaurentur ; quod nauigantes sub æquinoctiali, et in Africæ desertis peregrinantes continuò experiuntur ; non secus ac ij quibus aut à frigidis humoribus vires vitales opprimuntur, aut spiritus quodammodo exoluuntur, hos enim in spiritu vini dissoluta cardiaca citissimè recreant ; quippe ingesta in ventriculo, statim per bisulcum vas Pecquetianum cordis arcem subeunt, quibus opportunè roboratum vitale viscus, vt et mœrentibus vino, plurimùm lætificatur, alacriusque exsuscitatæ facultatis energiam promit. Nec non etiam sæpius humores noxios tempestiuo et fœlici conatu per sudores excludit ; quæ certè numquam statim à principio in morbis malignis et pestilentibus sunt prætermittenda, in his enim venenum clandestinè quidem, sed celerrimè, cordi et spiritibus vitalibus struit insidias. Hoc autem in affectibus ab humorum tantùm putredine natis, non ita præcipiendum nec præcipitandum ; præcedere enim debent alterationes præuiæ, quibus mitificati humores expellenti naturæ obsequiosiùs morigerentur.

    [Parmi tant d’importantes fonctions utiles qu’ils assurent, je me permets de remarquer que la raison pour laquelle la boisson d’esprit-de-vin {b} restaure si rapidement les esprits vitaux épuisés par un labeur excessif ou par l’ardeur du soleil, tient à ce qu’ils lui correspondent en ténuité, sécheresse, chaleur et faculté nutritive. Les marins qui naviguent sous l’équateur et les voyageurs qui sillonnent les déserts d’Afrique en font l’expérience permanente. Il en va de même pour ceux dont les forces vitales sont accablées par des humeurs froides, ou dont les esprits se dissipent pour quelque autre raison, que les remèdes cardiaques {c} dissous dans l’esprit-de-vin raniment très promptement, car ingérés dans l’estomac, ils passent sans délai dans le double canal pecquétien pour gagner la citadelle du cœur et fortifier opportunément ce viscère vital, en lui procurant une joie intense, comme fait le vin aux gens tristes, et en réveillant fort prestement l’énergie de la faculté assoupie. Par les sueurs qu’elle provoque ainsi, l’eau-de-vie exerce une poussée heureuse et opportune qui expulse aussi très souvent les humeurs nocives ; il ne faut certainement jamais les négliger comme principes immédiats dans la survenue des maladies malignes et pestilentes, car c’est en elles qu’est le poison dont les pièges vont insidieusement mais très rapidement menacer le cœur et les esprits vitaux].


    1. Rouen, 1652, v. note [10], Brevis Destructio, chapitre i.

    2. Est ici posé le principe des traitements par l’esprit-de-vin ou eau-de-vie (vnote Patin 7/60). Jean Pecquet s’en serait généreusement inspiré dans sa pratique médicale, et même dans ses usages personnels (v. note [9] de sa biographie).

    3. Vnote Patin 28/101 pour les remèdes cardiaques, autrement dits cordiaux et fortifiants, l’eau-de-vie était loin d’être le seul.

  • Thomas Bartholin a parlé de l’action des remèdes cordiaux dans le chapitre xiv de son Historia anatomica, page 43 (v. sa note [1]).

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre v, note 18.

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(Consulté le 08/12/2025)

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