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Une potion vulnéraire était « propre pour la guérison des plaies, ulcères et fistules désespérées […] ; elle sert à tenir les humeurs du malade tempérées, et à empêcher l’inflammation et la fièvre » (Furetière). Était pectoral un « remède qui fortifie l’estomac, qui le soulage quand il est incommodé » (ibid.). Hermann Conring était alors le plus éminent professeur de l’Academia Julia, sise à Helmstedt en Basse-Saxe (v. note Patin 19/340). Thomas Bartholin renvoyait au De Calido innato sive Igne animali Liber Unus [Livre singulier sur la Chaleur innée ou Ardeur animale], {a} où Conring confère au cœur la fonction essentielle de produire les esprits vitaux, mais sans consacrer spécifiquement un de ses 24 chapitres au rôle qu’y joue la graisse dérivée des aliments. Elle apparaît néanmoins à la fin, dans la première thèse De Calido innato qu’il avait disputée à Leyde le 10 novembre 1627, avec notamment cette phrase du § xx (page Nn vo) à propos du sang artériel : Illud quidem sensus testimonium probat, sanguinem istum actu vehementer calere, et subito tamen calorem suscipere : unde liquet non parum pinguis illius levis et tenuis substantiæ, quam modo in alimentum innati caloris abire dicebamus, huic ipsi inesse. Qu’ils émanent de Bartholin ou de la lettre que lui avait écrite Conring (v. note [27], chapitre xv de l’Historia anatomica, pages 55‑56), ces raisonnements anatomiques et physiologiques sont aujourd’hui désuets, mais détiennent une parcelle de vraisemblance si on les interprète avec bienveillance. Le passage direct de certains aliments cordiaux de l’œsophage dans le canal thoracique est néanmoins la spéculation la plus extravagante de Bartholin, et celle de Conring, sur le transfert du chyle entre le réservoir et la veine cave inférieure, ne l’était pas moins. Hyginus Thalassius s’est référé à ces deux paragraphes pour expliquer le mode d’action des remèdes cordiaux dans le chapitre v de sa Brevis Destructio (v. sa note [18]). |
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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Texte : Thomas Bartholin Historia anatomica sur les lactifères thoraciques (1652) chapitre xiv, note 1. Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1034&cln=1 (Consulté le 08/12/2025) |