« Puissent les choses qu’on aura accomplies pour soi-même demeurer d’éminents agréments pour la postérité. »
Guillaume de Hénaut louait sans retenue la Jacobi Mentelii, Patricii, Castro-Theodoricensis, de vera Typographiæ Origine Parænesis [Parénèse de Jacques Mentel, gentilhomme natif de Château-Thierry, sur la véritable origine de l’imprimerie], {a} d’où il a extrait cette citation (page 102) :
Tantum dicam (quod Posteros suos ignorare noluit Proauus meus Ioannes Mentelius, à nostro Typographices Inventore Domûs Ordine iiii. Εφεδρος inquam ille, qui Primus ad Annum m. d. xlviii. in Gallias ex Alsatia concessit, prope Castro-Theodoricum vrbem) Fredericum Cæsarem non inter Equites ac Patricios Mentelium adlegisse, neque illum fecisse Nobilem, sed inuenisse ; fumosisque Majorum suorum perpetuò Imaginibus, ajectis nonnullis Insignibus et Ornamentis,
Quæ sibi, quæ soboli maneant decora alta futuræ,
ob Typographices Inventionem, Anno m. cccc. lxvi. illustriorem splendidiorem reddidisse. Et hoc est quod voluit jam laudatus Neptis Inventoris Filius haud inglorius, dum in Fronte multorum Typis ornatorum à se Voluminum […].
[Je dirai simplement (parce que mon bisaïeul Ioannes Mentelius, 4e successeur de notre Inventeur de l’Imprimerie, {b} dans l’ordre des générations de notre maison, n’a pas voulu ignorer ses descendants, lui qui fut, dirai-je, le premier, en l’an 1548, à venir d’Alsace en France, près de la ville de Château-Thierry) que l’empereur Frédéric n’a pas élu Mentelius parmi ses chevaliers et patriciens, il ne l’a pas fait noble, mais l’a trouvé tel ; {c} et il a rendu ce nom plus illustre et éclatant en y ajoutant à jamais de ronflantes armoiries, avec les devises et ornements de leurs ancêtres,
Quæ sibi, quæ soboli maneant decora alta futuræ,
pour avoir inventé l’imprimerie en l’an 1466. Et c’est ce qu’a voulu signifier l’arrière-petit-fils du dit inventeur en ornant, non sans gloire, le frontispice des nombreux volumes qu’il a imprimés (…)]. {d}
- Paris, 1650, v. note Patin 34/242.
- Jean Mentel ou Mentelin : v. notes [6], Experimenta nova anatomica, chapitre vi, et Patin 34/242 (où d’autres extraits du livre de Jacques Mentel sont traduits et commentés).
- Manière tortueuse de dire que Frédéric iii, qui a régné sur le Saint-Empire (auquel était rattachée la ville de Strasbourg) de 1452 à 1493, aurait anobli les Mentel sans les anoblir vraiment (sans leur donner titre, terre et particule).
- Représentant un lion emplumé assis sur ce qui ressemble à un M et qui Virtutem Mente Coronat [Couronne la Vertu par l’Intelligence], les armoiries dont les imprimeurs strasbourgeois Schott, descendants de Mentelin, décoraient les frontispices de leurs ouvrages sont reproduites à la page 104. Leur devise est entourée de ce texte :
Insigne Schottorum Familiæ ab Friderico Rom. Imp. iii Ioan. Mentelio primo Typographiæ Inventori ac suis concessum Anno Christi Millesimo Quadringesimo Sexagesimo-Sexto.
[Armes de la famille Schott, que l’empereur germanique Frédéric iii a octroyées à Ioannes Mentelius, premier inventeur de l’imprimerie, et à ses descendants en l’an 1466].
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