Pour achever la revue des anatomistes qu’il avait critiqués, Jean ii Riolan se référait à deux passages du De sanguinis motus Commentatio, in qua præcipue Riolani V.C. sententiam inquiritur de Paul Markward Schlegel. {a}
- Quatrième page de la préface, dans un survol des opinions que les anatomistes ont exprimées sur la circulation harvéenne :
[…] venit Riolanus, Phœnix anatomicorum, cujus judicium de Circulatione S. humile admodum fuisse, cum Parisiis An. 1632. aliquoties de ea sermones haberemus, adhuc recordor : nunc vero adeo ipsi placet, ut hoc invento Physicam, et Medicinam instaurari posse judicet.
[(…) vint ensuite Riolan, le phénix des anatomistes, et je me souviens encore que son jugement sur la circulation du sang était extrêmement réservé quand j’ai assisté à quelques-unes de ses leçons en 1632, à Paris ; {b} mais désormais cette découverte lui plaît tant qu’il estime qu’elle peut avoir régénéré l’histoire naturelle et la médecine].
- Chapitre i, Proœmium, et instituti ratio [Préambule et propos de l’ouvrage], page 6:
Maximi à me factus semper est Riolanus, et merito suo. Nam hoc alibi non possum non hic repetere. Cur adjungo, summum à me haberi in anatomicis magistrum, et Anatomicorum omnium principem : adeò, ut arbitrer, si quis reliquos legerit, insalutato Riolano, multum ipsi adhuc sit defuturum : si quis verò solum Riolanum, unaque diligenter operi manum ipse adhibeat, sine aliis in peritum evasurum esse Anatomicum.
[J’ai toujours fait le plus grand cas de Riolan et de son mérite, car il m’est impossible de ne pas répéter ici ce que j’ai dit ailleurs. Je l’estime être le plus grand maître que j’ai eu en anatomie et le prince de tous les anatomistes ; je vais même jusqu’à penser que quiconque a lu les autres ouvrages où Riolan n’a pas été cité, aura encore beaucoup à apprendre ; et que quiconque voit Riolan disséquer seul et de ses propres mains, n’a pas besoin d’autres maîtres pour devenir un habile anatomiste].
- « Commentaire sur le mouvement du sang, où est particulièrement examinée la sentence du très distingué M. Riolan », Hambourg, 1650, v. note Patin 31/282 ; j’ai mis en exergue les passages repris par Riolan avec de minimes variantes.
- Schlegel (1604-1653) avait visité les universités d’Europe (dont celles d’Oxford et de Paris) au cours des années 1630. La Dissertation de Riolan sur la circulation du sang ayant paru en 1649, dans ses Opera anatomica vetera et nova (v. supra notule {c}, note [4]), les 17 années qu’il mentionnait ici confirment que Schlegel avait suivi son enseignement en 1632, soit l’année au cours de laquelle Riolan quitta Paris pour se mettre au service de Marie de Médicis (v. supra note [3]). Le témoignage de Schlegel établit que le jugement de Riolan avait été défavorable à Harvey dès cette époque (si on prend humilis dans le sens négatif que je lui ai donné).
V. note [20], Brevis Destructio, chapitre ii, pour la Defensio que Riolan a publiée pour répondre à Schlegel dans ses Opuscula anatomica varia et nova de 1652. |