| Note [7] | |
En dépit de tous mes efforts, je ne suis pas parvenu à donner un sens cohérent à ce paragraphe. Sans oser croire que Jean ii Riolan ait pu le rédiger ainsi, je pense qu’il a été accidentellement corrompu par l’imprimeur et que ce défaut a échappé à la vigilance de ses correcteurs et de son auteur. Il me semble vaguement comprendre que l’obstruction de la veine cave inférieure serait la cause de bien des maux car elle supprimerait la sanguification hépatique, mais tout serait peut-être plus intelligible s’il s’agissait d’une obstruction de la veine porte. Une suppléance pourrait alors être assurée par la rate, où serait dérivé le sang mésaraïque, tandis que les lactifères emporteraient le chyle dans le cœur (mais avec un risque d’engorgement). En somme, la sanguification cardiaque serait un dangereux pis-aller… Les autres écrits de Riolan ne m’ont guère aidé à y voir plus clair. {a} Son brouillard a pu s’inspirer de ce qu’a écrit Hippocrate dans le traité des Lieux dans l’homme (§ 3 sur les veines, Littré Hip, volume 6, page 283) : « La veine cave marche avec l’œsophage ; elle se trouve entre la trachée et l’œsophage, elle passe à travers le cœur et dans l’intervalle du diaphragme, elle se partage aux aines et aux cuisses en dedans, fait les divisions dans les cuisses, et se porte aux jambes en dedans le long des malléoles ; ces veines coupées rendent l’homme impuissant ; elles se terminent dans les gros orteils. De la veine cave, une veine se rend au bras gauche ; elle se porte par dessous la rate au flanc gauche, auquel tient la rate par l’épiploon, et se termine à la poitrine ; elle est née vers le diaphragme, et se joint à la scapulaire au-dessous de l’articulation du coude ; on ouvre cette veine pour les affections de la rate ; à droite, une veine naît semblablement de la veine cave. Toutes les veines communiquent et s’écoulent l’une dans l’autre ; en effet, les unes s’abouchent avec elles-mêmes, les autres sont en communication par les veinules partant des veines qui nourrissent les chairs. » Pour Galien, le foie, et non le cœur, alimentait la veine cave qui était la source de toutes les veines du corps (Doctrines d’Hippocrate et de Platon, livre viii, Kühn, volume 5, pages 656‑660). |
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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Texte : Observationes de Venis lacteis (1655). 4. Appendice de la lettre de Jean ii Riolan à Charles Le Noble, note 7. Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1063&cln=7 (Consulté le 08/12/2025) |