Dans la section consacrée aux satyres, Gesner, qui pense que les satyres sont
des "fables", en fait toutefois figurer deux : l'un, capturé dans l'évêché
de Salzbourg, dont la représentation lui a été transmise par un correspondant
et qui inspirera à Boaistuau un chapitre entier dans ses Histoires prodigieuses,
l'autre, qui est la gravure du cercopithèque-satyre que Gesner emprunte à un
ouvrage allemand. A propos du cercopithèque-satyre, Conrad Gesner précise
qu'il vient de l'édition allemande d'un livre concernant les pélerinages en Terre
Sainte.
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Boaistuau
f. 100 r° |
Gesner
livre I p. 859 |
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Ce cercopithèque-satyre, avec sa crinière de lion, ses seins
tombants et sa longue queue, provient effectivement du livre de Bernhard von Breydenbach,
publié en latin et en Allemagne en 1486, et relatant son pélerinage en Terre Sainte.
Dans cet ouvrage dont une traduction française a été publiée à Lyon en 1488,
Des saintes périgrinations de Jérusalem, figure une planche présentant les animaux
"vus en la Terre Sainte", parmi lesquels le dromadaire, le crocodile, la licorne,
la salamandre au dos étoilé, mais aussi, en bas à droite de cette planche, et inversé
par rapport à la gravure de Gesner, le cercopithèque satyre...
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