Une exposition permanente
d'images de la peau

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Dans le même temps, Alfred Hardy [1811-1893], chef de service à Saint-Louis et professeur de pathologie interne, eut connaissance des premiers essais de photographies en dermatologie effectués quelques années auparavant à Londres par Balmanno Squire [1836-1908].
Alfred Hardy (1811-1893)
Interne des Hôpitaux de Paris en 1832, docteur en médecine en 1836, Médecin des Hôpitaux de Paris en 1839, Hardy fut nommé chef de service à Saint-Louis en 1851, successeur de Lugol. Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris en 1847, Hardy fut responsable d’un cours complémentaire de dermatologie à Saint-Louis de 1853 à 1867 avant d’être nommé en 1867 Professeur de pathologie interne à la Faculté de Médecine de Paris. Il quitta l’hôpital Saint-Louis en 1876 pour occuper la chaire de Clinique médicale de l’hôpital Necker en remplacement de Bouillaud. La place qu’il laissa vacante à Saint-Louis fut prise par Fournier. Président du Premier congrès international de dermatologie en 1889, Hardy présida également la Société française de dermatologie et de syphiligraphie fondée la même année. Auteur de plusieurs traités généraux de dermatologie, Hardy manifesta un intérêt particulier pour les relations des maladies de la peau et de la pathologie générale niant notamment l’idée de spécialité en dermatologie. Il mourut d’une pneumonie le 23 janvier 1893.
Coll BIUS 09858x02x0067
Alfred Hardy
(1811-1893)
 
Hardy choisit des pathologies fréquentes soulignant la valeur pédagogique qu’il entend donner à la photographie. La syphilis occupe naturellement une place importante [16 photos]; parmi les autres diagnostics on reconnaît plusieurs clichés de mycoses cutanées, d'acné, de gale, d'impétigo, d'eczéma, de pelade. Développés sur papier albuminé, les clichés sont réalisés à partir de plaques collodionnées qui ne permettent pas une bonne restitution des couleurs en particulier rouge et jaune. Les couleurs sont ajoutées à la main d’après nature. Le photographe, qui croit bien faire, calque son travail sur celui du peintre ; il n'a pas encore assimilé la photo en tant qu'image distincte de la peinture. La fidélité à la morphologie peut s'en trouver altérée et, pour certains clichés, le résultat est un mélange parfois curieux à mi-chemin de la lithographie et de la photographie. Les photographies présentent, sans effet particulier de lumière, de manière uniforme, les maladies et les malades dans leur appartenance sociale aux milieux les moins favorisés, qui font pour la première fois l'expérience de la photo et apparaissent figés dans une attitude parfois presque théâtrale rehaussée par la surimpression des couleurs. La place importante occupée par les commentaires scientifiques situe toutefois les photos dans un cadre dermatologique et non pas sociologique. De 1869 à 1873, Montméja publia avec Rengade, la Revue photographique des hôpitaux de Paris et obtient du Directeur de l'Assistance publique l’installation à Saint-Louis du premier atelier photographique des hôpitaux de Paris.
 
Hardy confia à son élève Arthur de Montméja [1841-1910] le soin de « devenir photographe ». Publiées en fascicules, ces photographies sur papier albuminé furent rassemblées en un atlas publié en 1868, « en dehors de toute pensée commerciale ».
Impetigo figurata
Squire AJB. Photographs [colored from life] of the diseases of the skin. London, J Churchill and son, 1864-1866.
Coll musée de l’hôpital Saint-Louis
Impetigo figurata
Scabies
Squire AJB. Photographs [colored from life] of the diseases of the skin. London, J Churchill and son, 1864-1866.
Coll musée de l’hôpital Saint-Louis
Scabies