Alors que les scènes d’arracheurs de dents abondent chez les peintres du XVIIème siècle, celles du XVIème siècle sont tout à fait rarissimes. Les gravures sur cuivre sur ce thème de Lucas de Leyde de 1523, d’Hans Sebald Beham de 1535 et de Jost Ammann de 1568, ainsi que l’huile sur bois de Pieter Bruegel l’ancien datée vers 1557 sont pratiquement les seuls documents qui nous renseignent sur les conditions d’exercice de ces empiriques. Le praticien travaille debout avec le malade dans la même posture chez Lucas de Leyde. Il est assis sur un tonneau chez Hans Sebald Beham et à même le sol dans le détail de Jésus chassant les marchands du temple chez Pieter Brugel l’ancien. Une table, une cruche d’eau et quelques instruments complètent cette installation très rudimentaire.
Au XVIIème siècle les arracheurs de dents œuvrant dans les foires sont le plus souvent installés sur une estrade, constituant parfois une scène de théâtre, avec le patient assis à même le plancher les jambes pendantes. Il est quelquefois assis sur un banc sur lequel l’opérateur est juché debout derrière le malade. Une table ou un tréteau supporte à cette époque un coffret à opiats dont la vente constitue le principal revenu de ces opérateurs. Les textes anciens nous révèlent que ces empiriques se livraient à bien d’autre types de soins. Cette chirurgie populaire et polyvalente pratiquée dans les campagnes, nous dévoile que ces artisans n’étaient en fait que des dentistes occasionnels.
Au début du XVIIIème siècle, l’Edit royal de 1699 en créant le corps des « Experts pour les dents », limite dorénavant l’activité de ces opérateurs au « dit Art du dentiste ». Il leur permet ainsi de devenir des praticiens à part entière et apporte à l’Art dentaire la reconnaissance de sa spécificité.
Lors de l’exposition « Des dents et des hommes » qui s’est tenue en 1992 au Couvent des Cordeliers pour commémorer le centenaire de le création du diplôme de Chirurgien-dentiste, la reconstitution de plusieurs cabinets dentaires fut un des points forts de cette mémorable manifestation. Après cette visite, nos confrères ont pu s’interroger sur la période d’apparition des premiers cabinets dentaires et sur la composition de leurs installations.
Si les officines représentées dans les documents picturaux des XVIème et XVIIème siècles ne sont pas traditionnellement reconnues comme des cabinets dentaires, certains auteurs considèrent le frontispice de l’édition de 1530 de « l’Arzney Buchlein » comme le témoignage de sa première réalisation.
Ce point de vue n’est pas convaincant car rien ne prouve que son usage soit strictement réservé aux soins de la bouche. Nous pensons que le terme de cabinet dentaire ne devrait s’appliquer qu’en présence d’équipements propres à l’exercice de l’odontologie ; ce qui implique, par voie de conséquence, une pratique sédentaire au moins partielle de l’opérateur. Qu’en est-il pour l’aménagement opératoire de la classe des « Experts pour les dents » ?
L’installation des Experts-dentistes vue par les auteurs du XVIIIème siècle
Fauchard, Bourdet, Laforgue et Gariot sont les seuls auteurs à décrire l’instrumentation illustrée de nombreuses planches, et à évoquer l’aménagement de leurs installations.
L’instrumentation de Pierre Fauchard
Les instruments d’extraction se composent principalement de daviers, d’élévateurs, de tiretoires et de pélicans. Les instruments destinés aux « plombages » comprennent essentiellement les rugines utilisés pour l’éviction des tissus cariés, les fouloirs et les brunissoirs. La lime est le seul instrument disponible pour la taille des tissus de la partie coronaire de la dent. Les grattoirs et les rugines sont utilisés pour les nettoyages.
Les instruments rotatifs se réduisent à l’équarissoir destiné à l’élargissement canalaire et au porte-foret à archet utilisé essentiellement pour l’exécution des pertuis des pièces prothétiques ; Fauchard l’utilise aussi exceptionnellement pour la préparation canalaire destinée a recevoir une dent à tenon. Quant à la clé dentaire, elle est ignorée de Garengeot et de Fauchard, tandis que Lecluze est le premier auteur français à l’évoquer dans son ouvrage de 1754. La première illustration de cet instrument apparaît en France dans l’ouvrage de Bourdet de 1757.
Le poste opératoire et ses composants
Ce sujet est abordé par Fauchard, Bourdet, Laforgue et Gariot avec beaucoup plus de parcimonie que l’instrumentation.
PIERRE FAUCHARD. – « Le chirurgien-dentiste ou Traité des dents » – Editions de 1728, 1746 et de 1786 (édition posthume)
Cet auteur ne traite que le problème du siège opératoire. Il s’oppose avec véhémence à l’usage d’origine orientale qui consiste à opérer avec le malade assis à même le sol et préconise la chaise et surtout le fauteuil.
Certes, son emploi a déjà été mis en évidence avant le XVIIIème siècle. Cependant Fauchard se singularise en sélectionnant un type de siège déterminé parmi les fauteuils existants et en apportant des aménagements pour satisfaire à la fois le confort du malade et surtout celui du dentiste : « Afin de rendre l’opération plus aisée, on doit le faire asseoir sur un fauteuil ferme et stable, propre et commode, dont le dossier sera garni de crin, ou d’un oreiller mollet plus ou moins élevé et renversé suivant la taille de la personne, et surtout suivant celle du dentiste ».
Fauchard est aussi le premier auteur à montrer que la position assise du patient ne résout pas les problèmes que constituent la situation « des dents les plus enfoncées dans la cavité de la bouche » et les cas pathologiques qui « auront rendu un malade perclus à un tel point qu’il ne pourra baisser son dos, lever, baisser ou tourner la tête ni la coucher sur le côté… « . il souligne alors : qu’ « il ne sera plus question dans un tel cas ou d’autres semblables de situer le malade sur un fauteuil, il faudra lui substituer le canapé, le sopha ou le lit… pour lors on opérera à sa bouche commodément, la situation du sujet ainsi couché à la renverse étant la plus avantageuse ». (1)
Notre confrère, Bernard Nepault, s’étonne que Fauchard n’ait pas préconisé « un fauteuil de commodité » apparu au XVIIème siècle et analogue à celui conservé à la Comédie Française dans lequel Molière donna son ultime représentation du « Malade Imaginaire ». Ce silence peut s’expliquer par l’incompatibilité du piétement à satisfaire l’impératif de stabilité lors de manœuvres opératoires exercées au niveau du dossier en position inclinée.
M. BOURDET. – « Recherches et observations de toutes les parties de l’Art du dentiste » 1757
Cet auteur n’évoque que le siège opératoire et d’une façon sommaire.
» Pour se servir du Pelican, il faut faire asseoir le malade dans un fauteuil ou sur un autre siège.fort bas surtout quand il faut opérer à la mâchoire supérieure. Il faut que l’opérateur évite de monter derrière sur un tabouret ou de s’élever de quelque autre manière comme font quelques dentistes; ce appareil suffit souvent pour effrayer le malade « . (2)
L. Laforgue. – « L’art du dentiste » 1802
Cet auteur a bénéficié de la formation dispensée par le Collège Royal de Chirurgie de Saint Côme, inauguré par le jeune roi Louis XVI le 14 décembre 1774, sur proposition de La Martinière, premier chirurgien du roi Louis XV, et a été reçu Expert-dentiste de cette vénérable institution.
Plus connu par son projet de formation et d’enseignement de l’art dentaire proposé lors de la période révolutionnaire, Laforgue est aussi le premier auteur à faire une description détaillée de l’installation du malade pour une intervention donnée (3) : « il faut deux serviettes au moins et deux verres, de l’eau et un vase pour y cracher… La tête de l’opéré doit pouvoir s’appuyer sur le dossier d’un siège moyennement haut. L’opérateur, après avoir lavé ses mains et mis une serviette devant celui qu’il va opérer, place ses instruments à sa portée« .
Au chapitre des extractions Laforgue nous renseigne sur son mode d’exercice : « … ce siège est suivant le lieu où l’on se trouve et la hauteur du malade. Chez ceux qui font journellement ces opérations, il y a des sièges faits exprès pour cela« .
D-J. B. GARIOT. – « Traité des maladies de la bouche« , 1805
Cet auteur insiste sur la nécessité « de la recherche de propreté, d’élégance et même de luxe dans les vases, les carafes, l’eau, le linge etc. dont il aura besoin. Il doit avoir l’attention de se laver les mains devant la personne dont il va nettoyer les dents afin de lui inspirer aucun dégoût lorsqu’il portera ses doigts dans sa bouche ». (4).
Gariot nous précise à son tour l’installation du malade : « après avoir fait asseoir la personne sur le fauteuil mis sur son épaule une serviette pour essuyer les instruments et placé devant elle une chaise ou une petite table sur laquelle se trouve une cuvette et un verre d’eau tiède pour rincer la bouche… le dentiste commence à nettoyer les dents » (5)
L’installation du Sieur Pierre Billard, chirurgien-dentiste, rue Dauphine, paroisse Saint-André des Arts, d’après l’inventaire après décès du 4 juin 1731
Ce panorama de l’installation des praticiens du XVIIIe siècle ne serait pas totalement crédible si il ne comprenait pas l’aménagement opératoire d’un « Expert-dentiste » dont la notoriété ne s’est pas transmise à la postérité.
C’est dans cette logique que nous avons entrepris nos recherches au Minutier Central des Notaires des Archives Nationales.
Le contexte de l’inventaire de Pierre Billard (9) révèle que ce dentiste avait atteint une position sociale confortable mais sans commune mesure avec certaines fortunes de l’époque.
Sur le plan professionnel cet inventaire présente un double intérêt : d’une part ce praticien a vécu à l’époque de Pierre Fauchard ; d’autre part la participation d’un chirurgien-dentiste Expert à l’estimation « des outils et marchandises de la profession de dentiste » effectuée par Maître Ozanne, huissier, commissaire priseur aux ventes du Châtelet de Paris apporte une garantie d’authenticité à cette description :
« Suis la prisée des outils et marchandises de la profession de dentiste prisées et estimées par Maître Ozanne de l’avis du Sieur JeanAntoine Hébert, cbirurgien-dentiste à Paris, demeurant rue Dauphine, paroisse Saint Sulpice, Expert choisi et nommé par toutes les parties, lequel pour ce présent a promis de donner son avis en son âme et conscience pour la prisée, eut égard au coût du temps présent a fait à cet effet le serment de main à Maître Quinquet, notaire. »
La description est ainsi libellée :
« Premièrement, trente deux daviers de différentes façons et pinces coupantes en demi-ronde, le tout fort vieux, prisé huit livres.
Idem : Vingt quatre policans de différentes façons et seize repoussoirs, le tout fort mauvais, prisé huit livres. Idem: Quatorze instruments montés en argent, prisés trente cinq livres.
Idem : Différentes quantités d’instruments à nettoyer les dents, prisées six livres.
Idem : Douze manches d’agate propre à nettoyer les dents et dix autres instruments avec leurs manches d’ébène et petites viroles d’argent, prisés douze livres.
Idem : Un paquet de limes d’environ trois cent propres à séparer les dents, prisé quinze livres.
Idem : Cinq grosses dents de chevaux marins pesant dix huit livres les cinq, prisées à raison de quatre livres la livre, revenant à la quantité au prix, à la somme de soixante douze livres.
Idem : Sept autres dents, plus petites, de même cheval marin, pesant seize livres, prisées à raison de trois livres la livre, revenant à la quantité au prix, à la somme de quarante huit livres.
Idem : Vingt deux, tant morceaux de dents que dents entières, aussi de cheval marin, pesant le tout ensemble vingt trois livres, prisé à raison de trente sols la livre, revenant à la quantité au prix à la somme de trente quatre livres.
Le dit Sieur Hebert a signé en cet endroit la fin de la prisée. »
Ce document nous renseigne sur la composition de l’instrumentation de cet Expert-dentiste de la rue Dauphine ; il nous autorise aussi à en déduire les différents types de soins pratiqués.
Cette description met en évidence la richesse des matériaux utilisés pour la confection des manches d’instruments compris les modèles en argent utilisés aussi par Fauchard.
Les viroles en argent étaient nécessaires pour renforcer les manches en ivoire et en bois. L’agate utilisée par ce dentiste n’apparaît pas dans les descriptions de Fauchard bien que cette matière réponde à ses critères de propreté et de commodité.
La « prisée » de trois cent limes se rapporte nécessairement à une pratique quotidienne de soins opératoires.
« Les cinq grosses dents de chevaux marins » désignent les défenses d’hippopotames ou dents lanières. Leur volume permet de constituer des morceaux suffisants pour confectionner des dentiers complets.
« Les sept autres dents plus petites de mêmes chevaux marins » se rapportent aux incisives dans lesquelles on peut sculpter jusqu’à six dents recouvertes d’émail. Elles sont destinées à la confection de dents à tenon.
Ces différentes variétés de dents d’hippopotames correspondent ainsi à des vocations différenciées de prothèses adjointes et fixées.
Le prix élevé de ces dents, associé à la difficulté de réalisation de ces dentiers, nous permet de mesurer l’importance de la révolution sociale provoquée par l’introduction par Goodyear en 1855 du caoutchouc vulcanisé pour la réalisation à faible coût de ces dentiers.
Témoignage de JEAN-JACQUES PERRET, Maître Coutelier
N’ayant pas d’information concernant les différents moyens de rangement de l’instrumentation, nous nous sommes référés à Jean-Jacques Perret qui est l’auteur d’un important ouvrage » L’art du Coutelier, expert en instruments de chirurgie » publié en 1772, et qui nous donne les précisions suivantes :
« On place tous ces instruments dans un étui fait en façon étui à rasoir, mais aplati et fermant des deux bouts, c’est-à-dire un étui à deux couvercles. Lorsque l’on fait faire des instruments en argent, on fait faire l’étui en roussette verte, appelé aussi en galuchat ; or un tel étui garni d’instruments est au prix de cinq louis d’or. »
« Il y a encore une espèce d’étui qui est fait autrement que le précédent ; on l’appelle : trousse à la Garengeot. Il est fait en façon de porte-feuille fermant avec un ressort ; le corps de l’étui est en maroquin doré… Le prix de ce dernier est aussi de 120 louis. » (6)
Les fameuses cassettes d’instruments de Brambilla commandées par l’Empereur autrichien Joseph II en 1780, constituent un autre mode de rangement d’instruments utilisé à cette époque.
il s’agit de très beaux coffrets revêtus de maroquin rouge avec aménagement intérieur compartimenté en velours.
Conclusions
L’étude de l’inventaire après décès de Pierre Billard associée à celle des publications des principaux auteurs de l’Odontologie française du XVIIIème siècle a permis d’édifier un tableau plus authentique de la réalité de l’installation des Experts-dentistes.
Le principal enseignement qui se dégage de l’étude des publications se caractérise par le nombre réduit des composants du poste opératoire et par leur absence de spécificité.
Certes le fauteuil opératoire doit répondre aux impératifs établis par Fauchard et la petite table située à proximité du malade préfigure la tablette aménagée du XIXème siècle alors que le vase, la carafe d’eau et le verre représentent les prémices du futur poste d’eau. Ils n’en constituent pas moins des éléments non spécialisés de l’équipement.
L’absence de meubles de rangement résulte d’une instrumentation encore peu différenciée ; les étuis, trousses et cassettes suffisent à assurer sa protection et son ordonnancement.
L’absence de mobilier spécialisé a pour conséquences de permettre les visites au domicile des malades. Les nombreuses observations cliniques de Fauchard, de Bourdet et les citations de Laforgue mettent clairement en évidence la pratique itinérante de ces praticiens qui les oblige à s’adapter au mobilier mis à leur disposition: « A défaut d’un fauteuil convenable, on fait tenir la tête par un domestique » précise Bourdet ! (7). Ces observations nous indiquent néanmoins que dans un certain nombre de cas, le patient se rend au domicile du dentiste.
L’inventaire de Pierre Billard consacré à l’instrumentation et aux fournitures de ce chirurgien-dentiste relève d’un praticien de bon niveau. Il constitue un nouveau témoignage de l’influence prépondérante de l’ouvrage de Pierre Fauchard sur les praticiens de son époque.
Cette influence se manifeste dans la description des « outils » qui révèle une parenté dans la composition avec l’instrumentation décrite par Fauchard. On remarque notamment l’absence de clé dentaire dans l’arsenal opératoire de ces deux praticiens. Cette corrélation confirme que cet instrument n’est pas encore vulgarisé en France au cours de la première moitié du XVIIIème siècle.
Cette parenté s’exerce aussi dans le domaine des connaissances opératoires et prothétiques ainsi que par l’absence d’équipement spécifique à l’art dentaire.
On aurait pu penser que la vulgarisation des soins définis par Pierre Fauchard aurait amené les Experts-dentistes à accélérer le processus de sédentarisation déjà ébauché, pour aboutir à l’aménage ment progressif de cabinets particuliers de plus en plus adaptés à l’exercice de l’art dentaire.
Malgré leur génie, les sommités de l’Odontologie du XVIIIème siècle ne pourront, faute d’un développement technologique suffisant, mener à son terme l’établissement d’un poste opératoire spécialisé.
L’élan a néanmoins été donné par Pierre Fauchard qui a jeté les bases des principes ergonomiques indispensables à l’élaboration de cabinets dentaires fonctionnels.
Cette impulsion va malheureusement être freinée par le décret du 17 mars 1791 qui déclare libre l’exercice de toutes les professions manuelles et libérales. En marquant la fin des Experts-dentistes il ouvre largement la voie aux dentistes patentés c’est-à-dire à l’Empirisme du XIXème siècle. (8)
Références bibliographiques
1 | P. Fauchard Le chirurgien-dentiste » 1746 T. 1, p. 189 à 193 |
2 | M. Bourdet « Recherches et observations de toutes les parties de l’Art du dentiste ». T. 2, p. 146 |
3 | L. Laforgue « L’Art du dentiste » – 1802. p. 141 et 170 |
4 | J.-B. Gariot « Traité des maladies de la bouche » – 1805 p. 252 |
5 | J.-B. Gariot « Traité des maladies de la bouche » – 1805 p. 254 |
6 | J.-J. Perret « L’Art du coutelier » Seconde partie section 1 chapitre XXXVIII |
7 | Bourdet : « Recherches et observations (le toutes les parties de l’Art du dentiste » T 2, p. 79 |
8 | André Besombes « Fraternité et confraternités franco-américaines ». Bulletin du Conseil National de l’Ordre. 4èrne trimestre 1990. F. Vidal et Ph. Caron » La loi du 14 frimaire an III et ses conséquences sur l’art dentaire dit XIXème siècle ». CDF n° 502, 18-1-1990 |
9 | Inventaire après décès de Pierre Billard du 4 juin 1731. ET/1/451 ( Me Quinquet) Minutier central des notaires au C.A.R.A.N. |